Les aventures du commissaire Maigret sont intimement liées au Quai des Orfèvres et plus largement à la ville de Paris. Elles en explorent tous les quartiers pour aller au-devant de ses habitants et des secrets qu’ils cachent. Parfois, le héros quitte cependant la capitale pour la province (Maigret à Vichy) ou même les Pays-Bas (Un Crime en Hollande). Cette fois-ci, il part encore plus loin, traversant l’Atlantique et nous offrir ainsi, Maigret à New York.
Perdu dans la ville
On retrouve donc le commissaire Maigret loin de son univers familier. Le récit joue avec le dépaysement ressenti par le personnage, lui qui semble toujours savoir où il va. Mais en perdant son héros, Georges Simenon se perd aussi par la même occasion. Il ne semble pas du tout savoir comment donner du corps et du souffle à son récit. Les quelques personnages secondaires qui émergent sont très stéréotypés et manquent d’épaisseur. Maigret à New York n’a donc rien d’une visite guidée avec un accompagnateur ultra-compétent.
Rester sur la rive
Partagé une errance avec le commissaire Maigret aurait pu représenter une opportunité de découvrir d’autres facettes du personnage. Mais dans Maigret à New York, on trouve au contraire un personnage déboussolé, sans emprise sur les autres protagonistes. Du coup, l’aspect enquête avance mollement et on n’assiste pas à la plongée dans l’eau profonde de l’âme humaine. Dans ses conditions, il vaut mieux rester sur la rive et se tourner vers un autre épisode de cette série pléthorique.