L’ERMITE DE LA FORËT D’EYTON : Un Cadfael au meileur de sa forme

lermitedelaforetdeytonNous voici de nouveau dans l’Angleterre du 12ème siècle pour retrouver notre moine aux talents de détective, Cadfael, dans une nouvelle aventure, l’Ermite de la Forêt d’Etyon. Si la dernière fois, j’avais souligné le caractère quelque peu inabouti du premier épisode de la série, il s’agit ici du 14ème. Cette fois, le style est bien affirmé et on retrouve bien tout ce qui a fait la popularité de cette série.

Richard Ludel, tenant héréditaire du manoir d’Eaton, a confié l’éducation de son fils à l’abbaye de Shrewsbury. Quand il vient à décéder, ce dernier est trop jeune pour lui succéder. L’abbé décide donc de continuer sa mission et de garder le garçon auprès de lui, conformément à la promesse qu’il a faite à son père. Mais sa grand-mère a d’autres projets pour lui et exige de récupérer l’enfant, avec à ses côtés un mystérieux ermite et son assistant qui n’est peut-être pas celui qu’il prétend être.

Ce résumé n’est pas extrêmement révélateur de ce qu’est le cœur de l’intrigue de l’Ermite de la Forêt d’Eyton. Et c’est tant mieux, car il serait dommage de gâcher le plaisir d’un futur lecteur éventuel. En effet, Ellis Peters commence toujours ses récits pas des évènements qui semblent anodins, avant que tout s’envenime et se complique, avec généralement un mort à la clé. Mais également beaucoup de mystère que frère Cadfael va se faire un malin plaisir de dénouer. Heureusement, le plaisir est partagé.

L’Ermite de la Forêt d’Eyton se caractérise notamment par plusieurs intrigues qui s’entrecroisent. Le récit est donc riche, sans être non plus hyper dense. Les livres de Ellis Peters reste toujours très accessible et clair. Beaucoup d’intrigues ne signifient pas forcément intrigues complexes et alambiquées. Après, on y voit là une qualité ou un défaut, chacun ses préférences. Globalement, sans être inoubliable, cette histoire est très agréable à lire et propose un dénouement en rien prévisible, même si on ne peut pas non plus affirmer qu’il est hyper surprenant.

Comme pour les autres romans de la série, on retrouve dans l’Ermite de la Forêt d’Eyton ce qui fait le charme de ce détective moyenâgeux. Déjà, le personnage en lui-même, ce moine, ancien croisé, qui jette un regard toujours plein de recul sur les événements. Il se démarque des préjugés et des superstitions de ses contemporains et c’est ce qui en fait un enquêteur hors paire. Evidemment, on apprécie aussi l’aspect historique du roman. Ellis Peters est vraiment un pionner du genre détective du passé, qui désormais rempli largement les rayons des libraires. Il y a un vrai dépaysement dans la lecture de cette série, même si l’auteur ne cherche pas à tout pris à nous donner un cours d’histoire. C’est vraiment un décor, une toile de fond, mais qui apporte un aspect un peu décalé à ce « polar ».

La plume d’Ellis Peters est à l’image de ses intrigues. Pas inoubliable, mais qui permet de passer un très bon moment. L’Ermite de la Forêt d’Eyton se lit vraiment facilement et s’il est un peu plus épais que d’autres épisodes de la série, il reste relativement court (280 pages chez 10/18). Le récit ne s’encombre jamais de trop de descriptions et de lourdeurs. Chose appréciable, il y a une carte avant le début du roman qui permet de situer les lieux qui sont évoqués.

L’Ermite de la Forêt d’Eyton est vraiment de la littérature de « série ». Le plaisir de retrouver un personnage et un univers auxquels on s’est attaché renforce l’intérêt que l’on porte à un roman avant tout divertissant, mais qui ne révolutionne pas le genre. Même si pour le coup, cette série l’a un peu inventé…

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