LE SUCCESSEUR DE PIERRE (Jean-Michel Truong): Riche mais touffu

lesuccesseurdepierreReligion, textes sacrés, théorie du complot, Da Vinci Code a lancé la mode en 2003. Pourtant, Dan Brown n’a rien inventé et bien d’autres œuvres avaient exploré le même terrain bien avant lui, mais pas forcément avec le même succès. C’était notamment le cas de Le Successeur de Pierre, un roman français signé Jean-Michel Truong, publié en 1999. Un roman riche, qui mêle les éléments précités avec la science fiction. A défaut d’être totalement convaincant.

En 2032, après une grande épidémie, une large partie de l’humanité vit enfermé dans des cocons individuels. Les contacts avec les autres ne sont plus que via le réseau informatique et des avatars artificiels. Parmi eux, Calvin intercepte un jour un message dont il ne comprend pas immédiatement le sens, mais qui va avoir d’énormes répercussions. Des répercussions venues du fond des âges. Depuis la naissance du christianisme.

J’avoue que j’ai eu beaucoup de mal à rentrer dans Le Successeur de Pierre. Le récit commence par un prologue qui nous amène en l’an 30 puis en 628 et 1927. Ensuite, plongée dans le futur. Et là, pendant des centaines de pages, on n’aura aucune idée du rapport que tout cela peut avoir. C’est ici que réside le principal problème. A force de nous cacher le sens profond des évènements, on finit par s’en désintéresser quelque peu. De plus, comme on ne connaît l’importance réelle de ce qui nous ait raconté, on a parfois du mal à tout retenir et on est parfois un peu perdu dans le récit.

De plus, le style de Jean-Michel Truong n’aide pas. Le Successeur de Pierre est un livre touffu. De par sa richesse, je vais y revenir, mais l’écriture ne donne pas une grande clarté au récit. Cet univers où les personnages passent de manière incessante du réel au virtuel n’est pas décrit de manière limpide et on doute souvent de quel côté du miroir l’action se situe. Je ne dirais pas que ce roman est mal écrit, mais il n’est certainement pas léger.

Un autre élément qui m’a un peu gêné, c’est le fait que les personnages ne soient pas particulièrement attachants. C’est un jugement assez subjectif, mais qui vient aussi qu’une partie d’entre eux se cachent sous de fausses identités. Du coup, comment vouloir connaître des protagonistes dont on ne sait qu’ils ne sont pas ce qu’ils prétendent être ? Reste tout de même le personnage principal, mais il n’a pas vraiment l’étoffe pour donner à lui seul envie de se plonger dans ce récit assez ardu.

Passons tout de même au positif. La plus grande qualité de Le Successeur de Pierre est, comme je l’ai évoqué plus haut, sa richesse. On est là à la croisée des genres, entre ésotérisme et science-fiction, avec une petite pincée de polar. On ne pourra pas reproché à Jean-Michel Truong son manque d’imagination, ni à son récit d’être trop simpliste. Au contraire même, j’ai envie de dire. Je veux bien croire que si on arrive à vraiment rentrer dès le début totalement dans l’histoire, on peut trouver ça totalement passionnant. Par contre, quand on prend un peu de retard comme moi, c’est assez difficile de raccrocher les wagons.

Enfin, le Successeur de Pierre nous propose un dénouement qui donne, certes tardivement, une vraie cohérence au reste du récit. La théorie exposée est intéressante. Pas forcément hyper convaincante, mais qui tient debout, sort des sentiers battus et qui n’a pas déjà été exposé mille fois. Si j’en crois Wikipedia, Jean-Michel Truong a exploité cette idée dans d’autres de ces œuvres. Je n’en dirais rien, alors si vous voulez vous préserver le suspense, évitez de consulter sa page Wikipedia.

Le Successeur de Pierre est une œuvre incontestablement intéressante, mais pas très facile d’accès. Personnellement, je ne suis pas arrivé à y rentrer totalement. Tant pis pour moi, même si l’auteur ne facilite pas vraiment la tâche de son lecteur.

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