Bon, je suis donc là pour vous parler de Colonia, du groupe A Camp. Oh non, encore un groupe totalement inconnu, s’écrient alors certains. Et bien, oui et non. Il s’agit en fait du projet parallèle de Nina Persson. J’en vois qui continuent de faire des grands yeux écarquillés. Mais si voyons la chanteuse de The Cardigans… Ah bon sang, mais c’est bien sûr… Bon pour ceux à qui ça ne dit définitivement rien, il s’agit du groupe suédois qui chantait notamment Lovefool, sur la BO de Romeo + Juliet avec Leonardo Di Caprio… Si vous ne voyez toujours pas, là, je ne peux plus rien faire pour vous…
A Camp a donc vu le jour a deux reprises, lorsque The Cardigans se sont octroyés une pause bien méritée. Un premier album, éponyme, est sorti en 2001. Colonia est lui sorti en 2009. Nina Persson y est accompagnée par trois musiciens qui ne font pas partie de The Cardigans. Il s’agit d’un groupe, pas d’une carrière solo… même si cela y ressemble quand même un tantinet.
Le son de A Camp est relativement différent de celui de The Cardigans. Si ces derniers nous livraient une pop relativement sucrée, nous sommes ici devant une musique tirant beaucoup plus sur le folk ou la country. Colonia fait immédiatement penser à un album de Sheryl Crow. Et quand on connaît mon admiration pour l’ancienne Madame Armstrong, on sait que c’est un réel compliment. Surtout que ce n’est pas du tout du sous-Sheryl Crow, mais une série de titres pouvant vraiment rivaliser avec la belle Texane.
A part les titres Bear on The Beach et The Weed Had Got There First, il n’y a vraiment rien à jeter sur Colonia. Les instrumentations sont généralement assez épurées, la musique plutôt douce, mais on n’a pas l’impression d’entendre toujours le même titre. Nina Persson varie notamment l’intensité vocale avec laquelle elle interprète les morceaux de cet album. J’ai trouvé que plus elle y mettait de la conviction, plus les titres étaient bons. Elle ne possède pas la voix la plus extraordinaire qui soit, mais elle sait l’utiliser et elle possède tout de même assez de personnalité pour en apporter à ce qu’elle interprète.
Il manque peut-être, à l’inverse, un titre vraiment phare à ce Colonia. A Camp n’a pas trouvé son « Lovefool » et il n’est clairement pas présent sur cet album. Il est vrai qu’on se situe dans un domaine musical où la concurrence est rude. Bien sûr, voir un groupe suédois nous livrer une musique que l’on imagine plutôt issue des grands espaces américains peut quelque peu surprendre. Mais ça, ça ne s’entend pas. Du coup, malgré ses immenses qualités, on peut comprendre que cet album et même ce groupe soient passés quelque peu inaperçus. Le même album par des Texans pur souche aurait sûrement cartonné de l’autre côté de l’Atlantique. C’est peut-être un peu injuste, mais la vie l’est souvent…
Colonia de A Camp ravira donc les amateurs de musique douce, que l’on a envie d’interpréter simplement à la guitare au coin du feu… Personnellement, je fais avec Nina Persson dès qu’elle le veut…
Pour finir, faisons le tour des titres que l’on trouve sur Colonia.