AU SERVICE SECRET DE SA MAJESTE (Ian Fleming) : James Bond fait du ski

auservicesecretdesamajesteSuite des aventures de James Bond en roman, puisque je le rappelle, c’est sur papier que le personnage est né, avec Au Service Secret de sa Majesté. Le film qui en est tiré est connu pour être… un des plus mauvais de la série. Au du moins, un de ceux qui la le moins séduit le public. La faute au choix de l’acteur australien George Lazenby pour interpréter le plus fameux espion anglais, expérience qui ne sera pas renouvelée. En attendant le roman est au contraire un des plus réussis et des plus consistants.

James Bond est au bord de la dépression, sa lettre de démission déjà écrite. Depuis l’Opération Tonnerre, il est chargé de retrouver Ernst Blofeld, le chef du SPECTRE, qui semble s’être volatilisé. Mais c’est un travail de policier, pas d’espion. Mais son amour des jeunes femmes va finir par le mettre sur la voie, le jour où il croise Tracy, fille du chef de la mafia corse. Ce dernier voit d’un bon œil la joie retrouvée de sa progéniture et accepter d’aider Bond dans sa quête.

On l’avait déjà remarqué avec Opération Tonnerre, mais l’adaptation cinématographique de son personnage a aidé Ian Fleming à améliorer sa propre œuvre. Si les premiers volumes tenaient de la littérature de gare parfois un peu naïve, peu à peu, les intrigues se complexifient et s’étoffent. D’ailleurs, le scénario qui sera tiré de Au Service Secret de Sa Majesté sera très proche du roman. Ce n’est toujours pas de la grande littérature, mais cela se laisse lire avec plaisir. Un plaisir renforcé par l’aura du personnage. De plus, Ian Fleming reprend aussi à son compte l’humour des films, avec notamment, un clin d’œil à Ursula Andress, dont le maillot de bain dans le film James Bond contre le Docteur No (sorti avant la parution de ce roman) reste un passage mythique.

Au Service Secret de sa Majesté est donc un bon roman d’espionnage, avec un petit côté désuet, mais qui lui donne un supplément de charme. Publié en 1963, on retrouve une vision géopolitique de l’époque, avec les méchants d’un côté et les gentils de l’autre… Bon sachant qu’il y en a encore maintenant qui ne semblent pas avoir quitter cette époque. Ce manichéisme appauvrit peut-être un peu le roman, mais il est en partie compensé par le côté « mauvais garçon » du James Bond littéraire, même si cet aspect s’est un peu édulcoré au fil des romans pour se rapprocher de sa version cinématographique.

Au Service Secret de sa Majesté n’est pas le roman de la série où il y a le plus d’action. On se situe plus dans un suspense lié à la nature même des plans du vilain méchant, qui ne seront dévoilés que dans les dernières pages. James Bond cherche donc à percer un mystère et c’est vrai, comme le dit le personnage, on est parfois plus proche d’un travail de policier sous couverture que d’un véritable agent secret. Mais bon, pour l’aider, il garde évidemment son charme auquel aucune femme n’est jamais capable de résister. A la fois, pourquoi résister ?

Ian Fleming n’est toujours pas l’auteur à la plume la plus flamboyante qui soit. Ce n’était pas le cas dans les précédents épisodes, ça ne l’est toujours pas. A la fois, ce n’est guère étonnant… Si les intrigues ont pris de l’ampleur, il est vrai que l’écriture reste celle d’une littérature populaire si on veut être gentil, de gare si on veut être plus méchant (bien que j’ai déjà longuement expliqué au cours de mes critiques que ce terme ne devrait pas avoir des connotations négatives).

Au Service Secret de sa Majesté est donc un des meilleurs romans de la série littéraire. Tout l’opposé de son adaptation au final…

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