LE PAYS DE LA LIBERTE (Ken Follet) : Ken Follet, égal à lui-même

lepaysdelaliberteL’avantage avec un auteur comme Ken Follet, c’est que quand on ne sait pas trop quoi lire, on peut toujours attaquer un de ces nombreux romans, on a peu de chance d’être déçu. Bien sûr, il n’a pas non plus écrit que des chefs d’œuvre comme les Piliers de la Terre. Mais je n’ai pas le souvenir d’en avoir détesté un seul, alors que c’est peut-être, derrière Agatha Christie, sans doute l’auteur dont j’ai lu le plus de livre. Confirmation en tout cas avec le Pays de la Liberté, un roman historique qui se lit avec un grand plaisir.

Né en Ecosse au XVIIIème siècle, Mack a l’esprit rebelle. Mais Mack appartient à Lord Jamisson, le propriétaire de la mine où il travaille depuis qu’il est enfant. Un jour, il brave l’autorité de son maître, appuyé par une lettre d’un avocat londonien qui prétend que cet esclavage est illégal. Il attire l’attention de Lizzie, la future belle fille du propriétaire qui a elle aussi des idées qui bousculent les conventions immuables.

Le Pays de la Liberté est un roman d’aventures très classiques, qui vous entraîne de l’Ecosse à Londres, puis en Amérique (comme le titre le laisse penser). Des aventures, de la romance (avec les descriptions érotiques qui font un peu sourire, mais qui sont présentes dans tous les roman de Ken Follet), de l’exotisme, ingrédients éternels de ce genre de récit. Tout cela n’a rien de révolutionnaire, mais reste particulièrement divertissant. Surtout que l’auteur est particulièrement à l’aise dans cet exercice. Pas de la grande littérature, mais de quoi passer un bon moment de lecture qui ne prend pas trop la tête.

Le Pays de la Liberté séduit par ses personnages, peut-être un peu caricaturaux et manichéens, mais assez bien campés pour qu’on se laisse séduire. Leur caractère très marqué, avec des bons très bons et des méchants parfois très méchants, rend leurs faits et gestes, et du même coup le déroulement de l’histoire, quelque peu prévisibles. Qu’importe, on y croit combien même tout ça reste nettement improbable. De toute façon, ce genre de récit ne tire jamais rarement son intérêt de son réalisme, mais de sa dimension épique très réussie pour le coup.

Le Pays de la Liberté présente tout de même un intérêt historique. Si les personnages sont anachroniques, le décor dans lequel ils évoluent nous permet de découvrir certains aspects méconnus de la société britannique du XVIIIème siècle. Rien que l’esclavage des mineurs dans une nation qui se veut souvent la championne intemporelle des droits humains, attisera la curiosité d’amateurs de reconstitutions historiques. La description de la vie des dockers londoniens de l’époque est elle aussi assez passionnante. On n’est cependant pas du tout face à un roman documentaire, mais on apprend tout de même un certain nombre de choses.

La plume de Ken Follet est à l’image de son récit. Légère et agréable, à défaut d’être transcendante. Le Pays de la Liberté se lit très facilement, ne se perd jamais dans des descriptions lourdingues, quand bien même l’auteur cherche à nous faire découvrir la réalité d’une époque. Encore une fois, on est vraiment face à du divertissement littéraire, mais du bon divertissement.

Le Pays de la Liberté est donc une œuvre de Ken Follet par rapport aux Piliers de la Terre notamment, mais qui confirme son statut d’auteur qui ne déçoit que très rarement.

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