MOULIN ROUGE : Et Nicole paraît !

moulinrougeafficheOn pensait que la comédie musicale était morte depuis la fin des années 60 et puis vint Moulin Rouge ! Mélange détonnant de tradition et de modernité, ce film est un feu d’artifice continuel de tout ce qui fait un grand film : de la magie, de l’imagination… et de l’amour. Toutes ces séquences musicales absolument splendides et surtout extrêmement variées n’auraient pas réussi à former un tel chef d’œuvre si elles n’étaient le support d’une formidable histoire d’amour. Recycler les tubes contemporains du rock pour illustrer une histoire se déroulant il y a plus d’un siècle était un pari particulièrement osé, mais qui au finale, est une totale réussite. Comme quoi la musique est un langage universel et intemporel.

Moulin Rouge nous plonge dans le Paris de la fin du XIXème, alors que l’électricité commence à éclairer de tous ses feux les nuits parisiennes. Ces dernières ont d’ailleurs leur reine, Satine, qui se produit au Moulin Rouge pour le plus grand plaisir des bourgeois qui ne rêvent que de finir la nuit en sa compagnie, quelque en soit le prix (et il est élevé généralement !). Alors quand débarque Christian, jeune Anglais désargenté, personne ne peut imaginer que cela sera le début d’une magnifique histoire d’amour !

Jamais la gaieté et la tristesse n’auront cohabité dans de tels extrêmes que dans Moulin Rouge. Tout est poussé à son maximum, à tel point que le premier quart d’heure peut rebuter. Je me rappelle très bien d’avoir eu très peur lorsque je l’ai vu pour la première fois (surtout que je l’ai vu en VF au Québec). Je ne pouvais alors m’imaginer à quel point j’allais tomber amoureux de ce film. C’est vrai que ça part fort, ne laissant pas le temps au spectateur de rentrer dans l’ambiance particulière du film. Il se sent un tantinet agressé par cette débauche de son, de paillettes, de personnages grandiloquents et par le montage, façon clip vidéo survitaminé.

Et puis, Nicole Kidman apparaît et alors, la grâce remplit l’écran pour ne plus jamais le quitter. Aucune actrice n’aurait pu remplir ce rôle avec un tel talent. Elle ne joue pas Satine, elle est Satine. C’est alors que le spectateur, saisi par ce contraste particulièrement étonnant, comprend enfin où va le film et peut enfin l’apprécier à sa juste valeur. Ca ressemble un peu à une cure d’électrochocs, mais franchement, dans ce cas-là, c’est très bon pour la santé !

L’histoire peut alors se dérouler dans un succulente alternance d’humour et d’amour, de romance et des chansons, d’ombre et de lumière. On est pris dans ce tourbillon, mais lâcher prise est alors une merveilleuse expérience. Moulin Rouge brille plus par sa forme que son fond, mais si l’histoire est simple, c’est parce qu’elle est éternelle et parlera à notre imaginaire de manière directe. Un version pop de la Dame aux Camélias qui s’inscrit dans la même tradition que Tristan et Yseult et Roméo et Juliette. Le tout se termine dans un final de toute beauté, véritable apothéose qui vient couronner magnifiquement cette œuvre magistrale.

moulinrougeLa performance des autres acteurs n’est pas en reste. Certes, il n’existe pas une telle osmose entre eux et leur personnage. Mais ce film réussit l’exploit de mettre en lumière le talent d’un acteur qui n’en a pourtant pas beaucoup, Ewan McGregor ! Il chante vraiment très bien, rend son personnage crédible et arrive à jouer ses dialogues sans sembler les réciter (tout le contraire de ses prestations dans Big Fish et La Revanche des Sith). Un bon point pour Baz Luhrman dans sa direction d’acteurs.

Que reprocher à ce film ? Rien en fait. On aime ou on n’aime pas, mais Moulin Rouge est une œuvre d’une telle force que changer quoique ce soit en ferait un film totalement différent. Et il faut avouer que ce serait une perte inestimable pour l’humanité.

Fiche technique :
Film américain de Baz Luhrman (2001)
Avec :
Nicole Kidman : Satine
Ewan McGregor : Christian
John Leguizamo : Toulouse-Lautrec
Jim Broadbent : Zidler
Richard Roxburgh : le duc de Monroth
Kylie Minogue : la fée verte
Jacek Koman : l’Argentin
Linal Haft : Warner

Compositeur : Craig Amstrong, Marius de Vries, Steve Hitchcock
Costumes : Catherine Martin, Ian Gracie
Décors : Catherine Martin
Animation et effets visuels : Rick Sander, Kristopher Kasper, Shannon Leigh Olds, Matt Villa

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