UN CRIME TRES ORDINAIRE (Max Gallo) : Un livre qui l’est encore plus

uncrimetresordinaireMax Gallo est un homme qui a connu plusieurs vies en une. Celle notamment d’un homme politique puisqu’il a été député, puis député européen, au début des années 80. Mais c’est avant tout un homme de lettres, entré à l’Académie Française en 2007. C’est en premier lieux par son travail d’historien qu’il s’est fait connaître, en particulier de biographe, signant d’importants ouvrages sur Napoléon, De Gaulle ou encore Victor Hugo, pour autant de succès en librairie. Cependant, il a aussi signé de nombreux romans de pure fiction, dont ce Un Crime Très Ordinaire, sorti en 1982, et qui ne constitue certainement pas son œuvre la plus marquante.

Michel Forges, critique littéraire, habitué des salons parisiens, est froidement assassiné, visiblement par des professionnels. Mais en l’absence de toute piste, l’affaire semble vite classée et n’intéresser plus grand monde. Sylvie Mertens, avec qui il a vécu une histoire d’amour chaotique et dont il a permis la publication du premier roman, n’arrive pas à accepter cet abandon. Elle se lance alors dans une enquête, malgré une hostilité générale vis-à-vis de sa démarche.

Un Crime Très Ordinaire est tout simplement un très mauvais roman, sans grand intérêt. Une enquête qui ne connaît pas réellement de dénouement et qui est noyée dans un verbiage qui s’étire désespérément. Une histoire qui ne commence jamais vraiment et qui ne mène nulle part. Bref, on s’ennuie ferme, surtout que tous les autres aspects du roman sont particulièrement médiocres.

Un Crime Très Ordinaire est raconté à la première personne, par Sylvie Martens, qui nous faire largement part de ses états d’âme vis-à-vis de son histoire d’amour passée avec la victime. Et quand je dis largement, c’est un euphémisme, tant cela revient inlassablement pour alourdir un récit, dont le procédé cherche à masquer le vide absolu. Sans doute, Max Gallo a voulu ainsi nous faire comprendre la complexité de Michel, mais à la place, il fait passer sa narratrice pour une emmerdeuse qui ennuie son lecteur avec ses prises de tête sans intérêt.

Max Gallo, en bon historien, a voulu dresser ici un portrait des milieux intellectuels parisiens de la fin des années 70. On peut déjà douter de l’intérêt du sujet à la base, mais c’est encore plus le traitement qui finit de plomber Un Crime Très Ordinaire. En fait, il fait preuve exactement de ce qu’il cherche à dénoncer, c’est à dire un manque de profondeur masqué par des apparences. La description ne dépasse pas le stade du cliché et l’ambiguïté des personnages sonne terriblement faux. Des protagonistes bancals, pour un roman qui l’est tout autant.

Enfin, le style de Max Gallo n’est pas non plus d’une limpidité romanesque. On sent en lui l’historien qui doit expliquer et faire preuve de pédagogie. Sauf que lorsqu’on l’utilise pour un sujet autant dénué d’intérêt, le résultat est catastrophique, abrutissant de lourdeur. Heureusement, la brièveté des chapitres et des paragraphes fait que les pages s’égrainent rapidement, faisant de Un Crime Très Ordinaire un roman bien plus court qu’il pouvait en avoir l’air à première vue.

Et c’est tant mieux, car il s’agit tout simplement d’un très mauvais roman. Heureusement, la carrière de Max Gallo est assez riche pour qu’on puisse aisément l’oublier.

 

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