En sixième, j’ai eu le meilleur professeur de français que j’ai connu au cours de ma scolarité. Un jour, il nous a parlé d’un roman de science-fiction appelé Demain les Chiens, de l’auteur américain Clifford D. Simak. Je m’étais alors empressé de l’emprunter au CDI du collège, avant de me le faire offrir. Il demeure depuis un de mes livres culte. J’aurais pourtant attendu vingt ans avant de lire une seconde œuvre de cet auteur, la Réserve des Lutins. Un roman qui confirme tout le bien que je pensais de ce romancier.
La Réserve des Lutins est une œuvre qui mêle science-fiction pure avec un peu de fantasy. Comme souvent dans les romans de ce type des années 60 (1968 précisément dans le cas qui nous intéresse), le titre donne d’ailleurs une très mauvaise idée du contenu du roman, puisque les lutins en question ne forme pas vraiment le centre de l’intrigue. Mais c’est presque tant mieux, car au final, ce roman offre une nouvelle occasion à Clifford D. Simak de faire preuve de son remarquable sens de la narration, de son imagination fine, qui permet au lecteur d’aller de surprises en surprises, et surtout d’un véritable humour subtil qui fait que ce roman ne se prend jamais au sérieux.
Clifford D. Simak est incontestablement une plume de la science-fiction, genre dont il a été un des pionniers des années 40 à 80. S’il est moins connu que Philipp K. Dick, il n’en est pas moins un auteur remarquable, dont les œuvres dégagent visiblement (à la fois, je n’ai lu que deux de ses romans, mais je vais faire comme si je les avais tous lus) une grande maturité et une finesse assez inhabituelle dans un genre littéraire peuplée généralement d’éternels adolescents.