ABSOLUTION (Anthony Shaffer) : Un mal pour un bien

absolutionDans un polar ou un roman noir, on s’attend très vite à voir quelqu’un mourir. Or, une fois arrivée à la moitié de Absolution, on n’a toujours aucun cadavre en vue. Simplement le quotidien d’un pensionnat pour garçons catholique au fin fond de l’Angleterre. Mais parmi le qualités d’un bon roman, figure la capacité à nous surprendre et à nous emmener là où on ne s’attend pas. Dans ce cas, on peut vraiment considérer que ce roman est vraiment très bon.

Dès les premières pages, on sent tout de même bien que quelque chose cloche dans ce paysage qui ne devrait être fait que de discipline, de droiture et de repentir. Mais il est difficile de savoir quoi. Tout ça grâce à la plume très habile d’Anthony Shaffer, surtout connu pour ses qualités de scénaristes (Frenzy d’Alfred Hitchcock ou bien les adaptations du Crime de l’Orient-Express ou de Mort sur le Nil d’Agatha Christie). Il arrive à installer le malaise peu à peu, l’air de rien et sans que l’on comprenne bien comment. Cela passe notamment par une grande subtilité et une réelle ambiguïté chez les personnages. Jamais on ne se doute d’où le mal finira par surgir.

Absolution est un roman court, mais riche et suffisant. Anthony Shaffer aurait pu faire preuve de facilité en plaçant son action dans un lieu censé consacrer le « bien ». Mais il traite son sujet avec une grande intelligence, une finesse rare pour le genre et signe là définitivement un excellent roman.

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