
Zulu est cependant inséparable de son contexte puisque l’auteur fait très souvent le lien entre les événements de l’intrigue policière en lui-même et des éléments historico-sociologiques sur l’Afrique du Sud et les profondes mutations liées à la fin de l’Appartheid. Le vrai tour de force est que jamais ce qu’on pourrait considérer comme des digressions n’alourdit le récit, bien au contraire. Il permet au lecteur de vraiment comprendre ce qui se passe et les motivations profondes des protagonistes. Il y a toujours un lien fort entre ces passages, toujours très courts, et les péripéties qui suivent. Le résultat est toujours alerte, vivant et encore une fois passionnant.
Zulu est d’une grande richesse. L’intrigue s’épaissit à chaque chapitre, plongeant le lecteur un peu plus loin dans ce monde d’une terrible noirceur. Ce qui devait être une enquête anodine révèle progressivement une réalité beaucoup plus complexe. Cette progressivité entretient l’appétit du lecteur et lui permet de ne jamais se sentir perdu dans ce récit très dense. Le tout est remarquablement écrit et donc au final passionnant… Oui, je sais, je me répète…