Si le monde des détectives qui hantent les romans policiers a longtemps été essentiellement peuplé de personnages masculins, quelques femmes sont arrivées tout de même à tirer leur épingle du jeu. Le plus souvent en tant que détective amateur, puisque la profession restait la chasse gardée des hommes. Miss Marple reste la plus célèbre d’entre elles. Charlotte Pitt a elle aussi ses adeptes (j’en connais!). Par contre, j’avoue que j’ignorais l’existence de Hildegarde Whiters jusqu’à ce que je lise L’Enigme du Persan Gris, publiée en 1934 sous la plume de l’écrivain américain Stuart Palmer.
Les habitués des deux personnages cités plus haut ne seront pas trop dépaysés en lisant L’Enigme du Persan Gris. En effet, il nous plonge au cœur de la bonne société anglaise du début du siècle, où la rigueur morale et le puritanisme cachent bien des comportements inavouables et des secrets honteux. Mais si l’œuvre de Stuart Palmer n’a pas tout à fait la même renommée que celle d’Agatha Christie ou même celle d’Anne Perry, ce n’est pas pour rien. Si la lecture est agréable, il n’y a pas de raison de s’enthousiasmer non plus.
Si l’intrigue se déroule de manière fluide, on a bien du mal à se passionner. La faute à des personnages pour lesquels on ne s’attache pas spécialement. Du coup, les morts s’accumulent sans que l’on frissonne d’impatience à l’idée de connaître le fin mot de l’histoire et l’identité du coupable. Heureusement, Stuart Palmer parvient à préserver le suspense jusqu’au bout, ce qui conduit tout de même le lecteur à vouloir poursuivre la lecture. Le style est quant à lui relativement anodin. Bref, du déjà-vu en mieux.