LE CHEMIN PERDU (Exbrayat) : Changements et continuité

lecheminperduRetour au fin fond du département de la Loire et du 19ème siècle, avec la suite des Bonheurs Simples, chronique signée par Charles Exbrayat, et son deuxième tome intitulé le Chemin Perdu. Après un premier volet vraiment excellent, j’avais donc hâte de retrouver les mêmes lieux et les mêmes personnages. Enfin une partie d’entre eux, car le temps ici avance très vite. Mais ce qui faisait la force de l’épisode précédent fait peut-être ici sa faiblesse.

Le Chemin Perdu apporte un vrai renouvellement par rapport à La Lumière du Matin. Déjà parce que le personnage principal n’est plus le même. On suit désormais le destin de la fille d’Honoré, Armandine qui va finir par quitter son village montagnard pour la grande ville, ici Saint-Etienne. Exbrayat nous fait ainsi découvrir la condition des ouvriers et les premiers mouvements sociaux au cours des vingt années qui suivront la chute de l’Empire. Nouvelle figure centrale, nouveau décor, mais une structure du récit assez similaire.

Le Chemin Perdu fonctionne nettement moins bien que La Lumière du Matin. Les événements historiques sous-jacents transparaissent de manière moins intéressante et pas seulement parce que l’époque est moins légendaire. L’intrigue en elle-même est aussi plus faible, les nouveaux personnages moins attachants. Du coup, l’avancée rapide dans le temps s’apparente parfois à un survol des événements, plutôt qu’à une impatience de nous conduire au dénouement. On continue d’être curieux de la suite, mais on n’est plus vraiment passionné. Heureusement le style de Charles Exbrayat reste particulièrement fluide et léger et rend la lecture facile et agréable.

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