Le souvenir que l’on garde d’un voyage ne dépend pas que du guide qui nous montre le chemin, mais il est vrai que ce dernier joue un rôle important. Encore plus, évidemment quand le voyage est littéraire. La traversée du XXème siècle sous la direction de Ken Follett se poursuit et s’achève avec le dernier volet de sa trilogie le Siècle, intitulé Aux Portes de l’Eternité. Après les deux Guerres Mondiales, ce volume nous plonge dans les méandres de la Guerre Froide. Et encore une fois, la petite et la grande histoire se mêlent avec un grand bonheur.
On retrouve dans Aux Portes de l’Eternité tout ce qui m’avait enthousiasmé dans le première tome du Siècle et que j’avais trouvé moins présent dans le deuxième volume. Les amateurs d’histoire en apprendront beaucoup sur les dessous de certains événements qu’ils connaissent bien. A la lecture de ce roman, on comprend mieux pourquoi et comment certains tournants de l’histoire du monde sont survenus, avec en point d’orgue la chute du Mur de Berlin et la chute du communisme en Europe de l’Est. Ce fond historique fait la particularité de cette trilogie et beaucoup de son intérêt.
Cependant, Aux Portes de l’Eternité reste avant tout une fiction. Un livre chorale où on suit le destin croisé de nombreux personnages un peu partout sur la planète. On en suit certains, ou leurs descendants, depuis le premier tome, mais ce troisième volet offre son lot de nouveaux protagonistes. On s’attache très fortement à tous les fils narratifs, ce qui fait que l’on dévore une nouvelle fois ce roman, aussi épais que ces prédécesseurs. La lecture est facile et parfois réellement passionnante. Ken Follett confirme ici l’étendu de ses talents de narrateurs. Plus que jamais, on est prêt à le suivre pour des voyages au long cours, car avec lui on ne voit jamais passé les pages et le trajet s’achève toujours trop vite.