Le Poulpe encore et toujours. Et c’est loin d’être terminé puisque je dois avoir lu tout juste la moitié du stock que j’ai récupéré. Le principe reste le même : un tome, un auteur différent, ce qui donne à ce personnage ce charme particulier. Ce qui fait qu’il nous surprend toujours, même si chacun s’efforce de respecter l’identité du personnage. Évidemment, le résultat est forcément quelque peu inégal. Mais Lazare Dîne à Luynes fait incontestablement partie des meilleurs que j’ai eu l’occasion de lire jusqu’à présent.
Les aventures du Poulpe n’ont pas vocation de donner naissance à de grands romans. En effet, le format toujours court les rapproche plus de la longue nouvelle que du roman fleuve. Lazare Dîne à Luynes n’échappe pas à la règle. Cela donne un récit direct et sans fioriture. Pourtant ici, Jacques Albina parvient à dresser le portrait de divers personnages et plus largement de notables qui cachent des secrets monstrueux. Certes, ce n’est pas du Simenon, autre amateur des romans courts, mais ça se laisse lire avec un vrai plaisir.
Le seul reproche que je formulerais à l’encontre de Lazare Dîne à Luynes est de nous proposer un Poulpe plus effacé qu’à l’habitude. En nous proposant d’autres personnages intéressants, Jacques Albina délaisse quelque peu son héros. Pourtant son regard un rien cynique et désabusé contribue à l’amour que l’on porte à cette série unique en son genre. Et puis si l’auteur nous prive de ce petit plaisir, c’est pour mieux nous faire profiter d’autres moins attendus. Il serait donc injuste de s’en plaindre !