Le Saint est un personnage mythique de mon enfance. Mythique au vrai sens premier du terme puisque n’ayant jamais vu un seul épisode de la série télévisée, ni le film, il restait auréolé de beaucoup de mystère, sinon qu’il a été interprété à la télévision par Roger Moore. J’en sais enfin plus sur lui en découvrant qu’il était avant tout un personnage de roman, crée par Leslie Charteris en 1928. Un précurseur donc, mais surtout une vraie bonne surprise littéraire. Le Saint à New York reste un polar de gare mais qui compte des qualités infiniment supérieures à la moyenne.
Le Saint à New York possède toutes les caractéristiques de son genre littéraire. Relativement court et imprimé à l’origine sur du papier de qualité très moyenne. Mais dès les premières lignes, on est surpris par la qualité de la plume de Leslie Charteris, vraiment inhabituelle dans ce type de littérature. L’action démarre très rapidement, suite à une introduction minimale. Elle ne s’arrêtera qu’à la dernière page. Le roman va donc droit au but, avec une réelle intensité et raconté avec beaucoup de clarté et un joli style. Bref, les amateurs du genre pourront se régaler sans modération.
Le seul regret que laisse le Saint à New York reste des « méchants » qui manquent quelque peu d’épaisseur. A la vitesse où le héros les élimine, on a de toute façon guère le temps d’apprendre à les connaître. On se focalise donc sur le personnage de Simon Templar, qui lui ne manque pas d’intérêt. Il présente une réelle ambiguïté morale avec laquelle Leslie Charteris joue de manière subtile. Le récit est moins manichéen qu’il en a l’air, même si ce n’est pas non plus d’une profondeur démesurée. Mais au final, les qualités l’emportent largement et permettent de mieux comprendre le succès du personnage principal.