LES DENIERS DU COLT (Gilles Vidal) : Digestion en douceur

lesdeniersducoltIl y a des plats dont on finit par se lasser à force d’en manger. Et puis, il y a le Poulpe. Si on est prêt à y goûter encore et encore, c’est aussi parce que chaque bouchée est relativement légère. Vous l’aurez compris, je parle une nouvelle fois du Poulpe, version littérature, ce détective pas comme les autres, qui n’appartient à personne. L’épisode dont je vais vous parler aujourd’hui, les Deniers du Colt, a été écrit par Gilles Vidal, un romancier à la longue bibliographie, même si elle ne compte aucune œuvre particulièrement marquante.

Tout l’intérêt de cette série, c’est qu’en changeant à chaque fois d’auteur, le personnage principal reste le même, tout en changeant toujours quelque peu. C’est encore le cas dans les Deniers du Colt, où Gilles Vidal nous offre un Poulpe moins ironique et détaché que d’habitude. Il nous livre par contre quelques jolis moment d’érotisme. On sent ce volume influencé par une culture du polar de gare plus classique. C’est peut-être légèrement infidèle à l’esprit de la série, mais au moins cela crée la surprise et renouvelle une nouvelle fois le plaisir de retrouver ce personnage.

Le récit en lui-même de les Deniers du Colt est plutôt convainquant, jusqu’à un dénouement relativement décevant par contre. Il brille notamment par ses personnages secondaires plus épais et profonds que d’habitude. Il est vrai que la brièveté du récit permet rarement aux auteurs d’aller très loin en la matière. Ici Gilles Vidal y parvient et cela donne un vrai plus à son histoire. Surtout que sa plume est particulièrement agréable (c’est un vrai écrivain et cela se sent). Un Poulpe imparfait, mais qui se laisse manger. Parfaitement digeste en tout cas !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *