ONCE UPON A TIME… IN HOLLYWOOD : Monstres sacrés

onceuponatimeinhollywoodafficheDes quelques réalisateurs dont le seul nom suffit à faire de la sortie de leur film un événement, Quentin Tarantino occupe une place à part. Peut-être parce que certains considèrent qu’il est le plus grand d’entre eux, mais surtout parce qu’il se fait assez rare sur les écrans pour renforcer le caractère événementiel de chacun de ses longs métrages. Son style si caractéristique continue de diviser, créant ainsi des débats sans fin et acharnés dès qu’il nous propose une nouvelle œuvre. Tout était donc réuni pour que Once Upon a Time… in Hollywood constitue l’événement cinématographique majeur de cet été, voire de l’année (enfin face à Avengers et Star Wars, c’est compliqué…). Effectivement, sa sortie alimente les discussions de tous les amateurs du 7ème art. Mais ce 9ème film de Tarantino (en comptant Kill Bill pour un seul) ne parviendra certainement pas à trancher définitivement la question.

Once Upon a Time… in Hollywood est un film d’un réalisateur sûr de son art et de son talent. Il fait ce qu’il sait faire de mieux et il le fait tellement bien que cela ce suffit à lui-même. Certains y verront un manque d’audace et de renouvellement. Les autres souligneront à quel point il traite d’un sujet, d’un univers, d’une époque qui n’ont une nouvelle fois strictement rien à voir avec le reste de sa filmographie. En ce sens là, il est bien l’égal des plus grands, voire même de Stanley Kubrick. Par contre, il est vrai que pour la deuxième fois consécutive, il se laisse quelque peu aller à une sorte de cabotinage un rien paresseux, ponctuant ainsi son film de quelques longueurs que l’on peut regretter. Le phénomène est moins marqué que dans les Huit Salopards, mais on s’ennuie parfois légèrement. On est en droit d’attendre le jour où Quentin Tarantino saura vraiment réinventer totalement Quentin Tarantino.

En attendant, Once Upon a Time… in Hollywood nous livre encore une fois des scènes de pur génie. Des moments où se rejoignent dans une parfaite osmose la perfection de la réalisation, celle de l’interprétation et celle de l’écriture. Le tout porté par une bande-originale encore une fois extraordinaire, même si on peut regretter qu’elle ne soit pas un tout petit peu plus présente. Tout cela nous mène vers un final absolument jouissif. Certes, là encore, cela rappelle d’autres scènes ponctuant sa filmographie, mais cela reste un spectacle assez extraordinaire pour ne pas s’en lasser. Il serait cruel d’en dire plus ici, mais cela reste le genre de scène que l’on a envie de raconter encore et encore.

onceuponatimeinhollywoodOnce Upon a Time… in Hollywood s’avère une bouffée de plaisir cinématographique absolu, également grâce à son duo d’acteurs. Evidemment, rassembler Leonardo Di Caprio et Brad Pitt à l’écran ne constitue pas une grande prise de risque. Leur seule présence à l’écran suffit à faire saliver les amateurs du 7ème art. Quentin Tarantino confirme son extraordinaire talent dans la direction des comédiens. Une scène en particulier constitue un moment de pure extase. Un moment qui ne paraît rien, mais qui en termes de performance dramatique pure représente un exercice particulièrement périlleux. Qui a déjà mieux que Leonardo Di Caprio dans ce film incarné un acteur médiocre ? Pas un mauvais acteur, ça c’est facile ! Mais un acteur banalement moyen, avec le parfait dosage pour que la piètre qualité du jeu saute aux yeux, sans qu’on ne sache vraiment pourquoi, sans en faire trop. Un vrai grand moment de cinéma !

Once Upon a Time… in Hollywood n’est clairement pas le plus grand film de Tarantino, même si certains défendent ce point de vue. Inégal, il a le défaut de ne pas être génial pendant deux heures et demi, mais seulement les trois quarts du temps. Mais on peut difficilement faire plus véniel comme péché.

LA NOTE : 15/20

Fiche technique :
Production : Heyday Films, Sony Pictures entertainment, Visiona Romantica
Réalisation : Quentin Tarantino
Scénario : Quentin Tarantino
Montage : Fred Raskin
Photo : Robert Richardson
Décors : Barbara Ling
Distribution : Sony Pictures Releasing France
Durée : 165 min

Casting :
Leonardo DiCaprio : Rick Dalton
Brad Pitt : Cliff Booth
Margot Robbie : Sharon Tate
Dakota Fanning : Squeaky Fromme
Al Pacino : Marvin Schwarzs
Damian Lewis : Steve McQueen
Emile Hirsch : Jay Sebring
Luke Perry : Scott Lancer
Bruce Dern : George Spahn

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