REALITY : En réalité

Reality affiche

A partir de quoi peut-on faire un film ? Les réponses les plus courantes sont un roman ou encore une pièce de théâtre. L’écriture d’un scénario se résume souvent à l’art néanmoins subtil de l’adaptation. On peut aussi s’inspirer d’un événement historique plus ou moins lointain. Généralement, il s’agit d’un fait majeur qui a changé le monde ou au moins bouleversé le cours de la vie d’un grand nombre d’individus. Mais peut-on tirer un film d’un simple procès-verbal d’interrogatoire ? Et surtout peut-on se contenter de le reprendre mot à mot ? Pas évident à première vue, mais Reality prouve que c’est bien possible.

Exercice de style

Reality aurait pu être un simple huis-clos construit autour d’un interrogatoire. C’est un élément classique de beaucoup de polars américains, même s’il occupe rarement la totalité du scénario. Que ce soit le cas ici n’est pourtant pas le plus original dans ce film. C’est bien sa nature de reconstitution au plus proche de la réalité d’un fait réel qui lui donne tout son intérêt. Mais aussi sa plus grande limite. On fait face à un exercice de style très réussi. Le film ne peut du coup n’être rien de plus, ni rien de moins. On l’apprécie pour ce qu’il est, sans possibilité d’enthousiasme supplémentaire.

Reality
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Pari réussi

Reality offre un beau rôle à Sydney Sweeney, découverte par Quentin Tarantino dans Once Upon a Time… in Hollywood. Elle fait preuve d’une belle présence à l’écran et parvient à rendre crédible son personnage. Si elle interprète des dialogues qui sont issus de la réalité et non écrits pour le cinéma, ça ne se voit pas du tout. C’est fluide et parcouru par une vraie tension narrative. Tina Satter réussit donc son pari un peu saugrenu. Elle donne du corps à un film basé sur pas grand chose mais auquel elle parvient malgré tout à lui donner une réelle portée politique.

LA NOTE : 11,5/20

Fiche technique :
Réalisation : Tina Satter
Scénario : Tina Satter et James Paul Dallas
Musique : Nathan Micay
Décors : Tommy Love
Costumes : Enver Chakartash
Photographie : Paul Yee
Montage : Ron Dulin et Jennifer Vecchiarello
Production : Brad Becker-Parton, Greg Nobile, Riva Marker et Noah Stahl
Durée : 82 minutes

Casting :
Sydney Sweeney : Reality Winner
Josh Hamilton : agent Garrick
Marchánt Davis : agent Taylor
Benny Elledge : Joe (homme inconnu)
John Way : un agent du FBI

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