A.E. Van Vogt est un auteur trop méconnu en France. Pourtant, c’est lui, lorsque Boris Vian a traduit une partie de son œuvre, qui a introduit la science-fiction moderne en France. Personnellement, je connais assez mal son œuvre, n’ayant lu uniquement les Marchands d’Armes, il y a des années de cela. Uniquement, avant de lire le Livre de Ptath. Un roman un peu à part dans sa bibliographie, mais réellement fascinante et qui donne envie de s’intéresser de plus près au reste de son œuvre.
Invention en terre inconnue
Écrire de la science-fiction en 1947, année de publication de le Livre de Ptath, revenait à explorer une terre largement inexploré. C’est le privilège des pionniers comme A.E. Van Vogt qui ont pu inventer leurs propres codes dans une totale liberté. C’est sûrement pour ça que ce roman reste relativement inclassable et incomparable. Ce n’est pas de la pure science-fiction, mais un mélange de cette dernière avec du fantastique et même une pointe d’heroic fantasy, quand bien même ce genre était également balbutiant à cette époque.
La lecture de le Livre de Ptath s’avère de plus très agréable. La plume est élégamment poétique. Il flotte comme un air de compte de fée à chaque page. Le mot merveilleux, au sens littéraire du terme, prend ici tout son sens. Tout cela donne au récit une légèreté que peu des successeurs de A. E. Van Vogt réussiront à offrir à leur œuvre (si on compare à Dune notamment). On est ravi d’entrer de plein pied dans l’imagination de cet auteur qui a pu réellement inventer un nouveau genre littéraire. Ce fut son privilège et qui devient le notre au moment où on lit ce livre.