On dit souvent que les adaptations cinématographiques des romans sont décevantes par rapport au livre dont ils sont issus. Une solution pour éviter cette déception, commencer par voir le film pour ensuite lire le livre. C’est ce que j’ai fait avec Ne le Dis à Personne… d’Harlan Coben. J’avais le souvenir d’avoir adoré le film de Guillaume Canet, mais plus du tout le souvenir du contenu exact de l’intrigue et encore moins de son dénouement. C’est donc avec un plaisir infini que j’ai redécouvert cette histoire, cette fois couchée sur le papier.
En tant qu’écrivain amateur, j’ai forcément une admiration sans borne pour tous ceux qui savent raconter des histoires. Mais ceux qui le savent vraiment ! Harlan Coben fait partie de ces rares élus. Son récit, malgré une certaine complexité, est d’une clarté totale de la première à la dernière ligne. Il sait quand alimenter son lecteur en éléments nouveaux pour le faire avancer dans le récit, lever un coin du mystère, répondre aux questions qu’il se pose… tout en le poussant à s’en poser de nouvelles aussitôt. C’est ce cheminement qui rend Ne le Dis à Personne… aussi plaisant à lire.
Harlan Coben n’est pas l’auteur au style le plus spectaculaire de l’histoire de la littérature. Ses personnages ne le marquent pas non plus profondément. Pas de profondeur philosophique ou de grandes réflexions sur la nature humaine ici. Mais beaucoup de bonheur tout de même. Celui de dévorer un vrai bon polar, aussi bien écrit qu’il est bien raconté. C’est tellement fluide que l’on tourne les pages sans même s’en rendre compte, avide de connaître le fin mot de l’histoire. Ne le Dis à Personne… n’a rien de très original au fond. Si ce n’est d’être presque parfait dans son classicisme. Et c’est déjà une immense qualité.