Bret Easton Ellis est connu pour avoir dénoncé de manière assez spectaculaire les travers de la société américaine contemporaine à travers son roman Americain Psycho. On connaît moins le reste de son œuvre, qui porte le même regard et les mêmes thématiques, avec même très souvent des personnages passant d’un roman à l’autre. Glamorama s’attaque cette fois-ci plus particulièrement au monde du show-biz avec le même mordant. Mais aussi les mêmes travers qui rend les livres de cet auteur quelque peu frustrant.
Glamorama est un roman qui fait naître de réelles envies. Même si le cœur de l’intrigue met beaucoup de temps à émerger, on est immédiatement plongé dans un univers effervescent et délirant assez enthousiasmant. La plume de Bret Easton Ellis possède une énergie incroyable, qui fait ressentir au lecteur de manière presque physique la folie qu’il décrit. Il prend son temps pour poser son décor, mais c’est un temps que l’on a beaucoup de plaisir à passer. Malheureusement, il ne parvient pas à canaliser toute l’énergie qu’il a déployée au moment de faire réellement avancer les enjeux qui sous-tendent le récit, condamnant son roman à une objet avant tout contemplatif.
On ressort de Glamorama en disant que l’on n’a pas forcément tout compris, mais en se demandant s’il y avait au fond vraiment quelque chose à comprendre. Ce n’est pas toujours un problème. Mais ici, on sent bien que Bret Easton Ellis chercher à faire passer des messages, une vision critique de la société. Et le flou nuit gravement à l’impact des propos développés. On n’est convaincu ni par le récit en lui même, ni par les messages sous-jacents. Donc on n’est tout simplement pas convaincu par ce roman qui semble réellement inabouti.