Certaines familles qui peuplent notre imaginaire et les fictions qui nous ravissent finissent par ressembler à la nôtre. On a plaisir à la retrouver, même pour des occassions anodines. Je suis tombé amoureux de la famille Spellman dès les premières pages du premier volet de leurs aventures. Certes, les différentes suites n’ont jamais été du même niveau, mais ce n’est pas pour ça que je ne me suis pas montré heureux de les croiser à nouveau. Rien ne Va Plus chez les Spellman n’est certainement pas un grand roman. Mais ce n’est pas pour ça qu’il ne ravira pas les amateurs de cette série.
La plus grande limite à laquelle se heurte Rien ne Va Plus chez les Spellman est l’aspect assez famélique de trame narrative sous-jacente. Certes, dans cette série qui met en scène une famille de détectives, ce ne sont jamais les enquêtes en elle-même qui constituent le principal sujet d’intérêt. Les romans reposent tous avant tout sur les relations entre les personnages. Et celles-ci ne sont pas simple, chaque membre de cette tribu ayant son grand grain de folie. Le ton est celui de l’humour, jamais celui du polar. Mais précédemment, il y avait tout de même toujours un petit fil rouge de cette nature. Là quasiment pas.
Cette caractéristique ne pose pas forcément de problème aux lecteurs qui connaissent déjà bien l’univers développé par Lisa Lutz et ses protagonistes. On pourrait même considérer que cela permet au récit de se concentrer sur ce que pour quoi le lecteur est venu. Mais si ce dernier est un néophyte, il aura bien du mal à trouver un intérêt profond à Rien ne Va Plus chez les Spellman. La série est quelque peu en roue libre et on sent tout de même que son auteur a un peu de mal à la faire réellement rebondir. Malgré ça, on ressort de ce roman avec envie de leur donner rendez-vous au prochain tome.