On commence par un groupe tout droit venu des années 90, le temps où le mot fusion ne parlait pas qu’aux amateurs de physique nucléaire. Asian Dub Foundation revient cette année avec un album intitulé Access Denied. La première partie est excellente. Le groupe mord vraiment dans ses morceaux. C’est un joyeux bordel, mais on le sent totalement maîtrisé. Le flot des paroles ressemble à une lame de rasoir. Le titre qui a donné son nom à l’album se révelle vraiment excellent, avec des passages chantés sur un air de guitare, montrant la polyvalence du groupe. Puis, le groupe perd quelque peu le fil et le bordel se transforme en une sorte de magma quelque peu informe. Les paroles sont remplacées par de longs instrumentaux, pas toujours hyper intéressants. La fin repart sur de meilleures bases, mais reste nettement plus transparente que le début.
On enchaîne avec un véritable bijou. Une session live d’Ella Fitzgerald, intitulé Ella – The Lost Berlin Tapes. On est immédiatement saisi par la voix au timbre unique et d’une incroyable classe. Sa musique jazz est d’une élégance folle. C’est un régal pour les oreilles. On le sent particulièrement sur son interprétation de Cry Me a River, titre auquel son immense talent donne toute sa dimension. Chaque titre est un enchantement et que dire de l’album dans son ensemble !
On termine avec un parfait inconnu, Kevin Morby et son album Sundowner. Il nous livre une musique pop un rien lancinante. La voix est originale, mais pas assez pour nous empêcher de trouver le tout un rien tristounet. Les mélodies se limitent à des petites musiques sympathiques, mais qui manquent sérieusement de consistance. Le chanteur parle parfois, plus qu’il ne chante, nous plongeant définitivement dans une torpeur qui témoigne avant tout du manque d’intérêt que l’on porte à cet album.