CHRONIQUE DES JO DE TOKYO : JOUR 17: Au-revoir Tokyo, rendez-vous à Paris

JEWEL SAMAD / AFP

Voilà, c’est fini… Je ne dirai pas « déjà » parce qu’après une telle dose de sports et de réveils extrêmement matinaux, on a légèrement envie de passer à autre chose et de faire à nouveau une grasse matinée. Les Jeux Olympiques de Tokyo viennent de s’achever par une belle cérémonie de clôture, à l’image des quinze jours de compétitions remarquablement organisés. Au final, personne ne regrettera qu’ils aient eu finalement lieu. Aucun scandale sanitaire à l’horizon, mais à l’inverse un peu de bonheur pour un Monde qui en a bien besoin. Ils auront été la première raison universelle de se réjouir depuis le début d’une épidémie qui gâche nos vies depuis un an et demi. Merci en tout cas aux Japonais pour ces beaux moments de joie.

Qui dit fin de Jeux Olympiques, dit petit jeu des bilans. Ceux-ci auront été paradoxaux. Les circonstances les rendront globalement inoubliables. Mais ils auront peut-être manqué d’immenses moments qui entreront dans la légende du sport mondial. Ce dernier n’a pas trouvé ses nouveaux Michael Phelps ou Usain Bolt, des stars planétaires dont l’aura dépasse largement le cadre de la quinzaine olympique. Caeleb Dressel, Karsten Warholm, Allyson Felix ont écrit de belles pages de l’histoire de sport, mais pas sûr qu’elles resteront de celles qu’on se raconte encore et encore, de générations en générations.

© Franck Fife, Agence France-Presse

Côté français par contre, l’incroyable réussite des sports collectifs, parachevée par la médaille d’or des handballeuses ce matin, restera longtemps gravée dans les mémoires. Mais là aussi, l’heure est au paradoxe. Le bilan comptable laisse un goût d’inachevé avec près de dix médailles de moins qu’à Rio et quelques déceptions cinglantes. Pourtant, au bilan des Nations, nous tenons notre rang et finissons même devant l’Allemagne, ce qui apparaît comme assez improbable. Peut-être devons nous accepter que la concurrence toujours accrue des autres pays nous fasse inexorablement reculer en termes de résultat. Notre privilège historique de petite mais riche nation occidentale prendra sans un jour fin. Et il faudrait peut-être simplement s’en réjouir.

Je ne peux m’empêcher de finir sur la note d’inquiétude dont j’ai déjà fait part à plusieurs reprises. La peur que les Jeux Olympiques de Paris, que notre pays a tant attendu, avec toutes ces candidatures malheureuses, ressemblent à un petit rendez-vous manqué. Pas simplement dans le décompte des médailles, mais dans l’opportunité de renforcer la culture sportive en France. Sans doute notre pays a traversé trop de crises depuis dix ans pour vraiment se saisir pleinement de la chance qui s’ouvrait à elle.

La réussite des sports collectifs a conduit à de nombreux commentaires sur la perspective de voir affluer de nouveaux licenciés à la rentrée pour tous ces sports. Pourtant on sait les difficultés que connaissent les clubs sportifs locaux, avant des moyens de moins en moins à la hauteur des besoins, et encore plus de l’ambition que les JO de Paris auraient dû faire naître. Peut-être que le virage va être pris d’ici trois ans. On peut en douter dans un pays qui va se tourner pendant un an vers l’élection présidentielle, dont les débats porteront sur bien d’autres sujets. Mais comme je l’ai dit hier, il faut toujours continuer d’y croire !

Au revoir Tokyo et merci !

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