TRAFIC D’OR SOUS LES T’ANG (Robert Van Gulik) : Les débuts du Juge Ti

Tous les héros connaissent leurs grands débuts. Ils les connaissent parfois lors du premier volet de leurs aventures racontées dans un ordre chronologique rigoureux. Mais souvent, les auteurs aiment à revenir à l’origine de leur héros après leur en avoir déjà fait vivre plusieurs. Robert Van Gulik n’aura pas attendu bien longtemps avant de raconter les premiers pas du Juge Ti et de ses acolytes. En effet, Trafic d’Or sous les T’ang est le premier roman de la série d’un point de vu temporel, mais le troisième qu’il ait écrit. C’est donc un héros à la fois débutant, mais déjà affirmé qui nous est présenté ici.

Les aventures du Juge Ti nous emmène dans la Chine impérial su VIIème siècle. En 663 pour être précis concernant Trafic d’Or sous les T’ang. Dépaysement géographique et temporel garanti donc. Le personnage est librement inspiré d’un personnage historique réel, le même qui prend vie sur grand écran sous le nom de Détective Dee. Cependant, l’esprit est ici assez différent. On assiste à un récit policier extrêmement classique sur la forme, une sorte de mélange entre Georges Simenon et Agatha Christie. L’enquête est menée avec assez d’habileté pour ravir les amateurs du genre. On y découvre une foule de personnages hauts en couleur et les fils du mystère finissent par se nouer pour former un tableau relativement convaincant.

Robert Van Gulik était un vrai érudit, connaissant profondément l’histoire et la culture chinoise. Il ne cherche donc pas à faire de son personnage principal un héros à l’occidental, mais bien à donner une image précise de ce que pouvait être un juge à cette époque. On ne trouve donc pas le Juge Ti forcément hyper sympathique, mais dans Trafic d’Or sous les T’ang, comme dans ses autres aventures d’ailleurs, on est assez fasciné pour le suivre avec plaisir et curiosité. Comme l’auteur le précise lui-même, les éléments fantastiques présents dans le récit sont laissés à l’appréciation du lecteur qui peut y croire ou pas. Cette liberté est appréciable et confirme qu’il y a mille façons d’apprécier ce roman.

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