LE NOM DE LA ROSE (Umberto Eco) : Le lieu du crime

A travers cette critique, je ne vais pas contribuer à l’éternel débat autour de l’adage « le livre est toujours mieux que le film »… Pourtant, elle s’y prêterait particulièrement puisqu’il s’agit ici de parler du Nom de la Rose, dont l’adaptation cinématographique figure parmi mes films culte. Je l’ai vu un certain nombre de fois (enfin pas plus de cinquante fois comme Star Wars quand même…). Cela a forcément influé mon jugement, mais je vais tenter de m’en affranchir. Surtout que ce roman est d’assez grande qualité pour mériter qu’on s’y intéresse pour lui-même, sans penser à chaque page au visage de Sean Connery. Bon, j’avoue, personnellement, il m’est quand même apparu régulièrement.

Par contre, je veux bien contribuer à un autre débat, en apportant une réponse définitive. Le Nom de la Rose est-il un polar ou un roman historique ? Pour moi, il s’agit avant tout incontestablement d’un excellent polar. L’époque, le décor, tout cela est bien au service d’une enquête qui ressemble fort à celles menées par les plus grands détectives de la littérature. Je concède éventuellement le terme de polar historique, mais il s’agit tout de même d’un roman d’une autre trempe que la plupart des œuvres que l’on retrouve dans la collection Grands Détectives de 10/18. Même si je suis bien incapable de mesurer à quel point le récit parvient à maintenir un réel suspense sur le fin mot de l’histoire, puisque je le connaissais depuis le début.

Le Nom de la Rose doit son immense succès à la qualité de son intrigue et la force de ses personnages. Des éléments que l’on retrouve dans la plupart des excellents polars. Mais ce qui lui donne son caractère vraiment unique, c’est le lieu dans lequel l’histoire se déroule. Umberto Eco parvient à faire de l’abbaye presque un personnage à part entière. Son inoubliable bibliothèque ne semble pas seulement être faite de murs et de plafonds, mais posséder une âme. Le roman nous propose donc un voyage fantastique dans un lieu qui marque profondément l’esprit du lecteur. Un vrai polar donc, mais certainement pas un polar comme les autres.

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