LA CONSPIRATION DU CAIRE : Noir égyptien

La Conspiration du Caire affiche

Le cinéma nord-africain est considérablement plus discret sur nos écrans que ce que les liens culturels forts que nous entretenons avec cette partie du monde pourraient laisser supposer. Sans doute, est-ce lié au peu de productions locales, faute de moyens. Ceci est vrai pour le Maghreb, mais aussi l’Égypte qui n’a longtemps existé pour le 7ème art mondial qu’à travers Youssef Chahine. Elle est apparue sur le devant de la scène en 2017 avec le Caire Confidentiel. Certes, son réalisateur, Tarik Saleh, est en réalité suédois. Mais il revient avec La Conspiration du Caire, montrant à quel point il reste attaché à ses racines (bien qu’il soit interdit de territoire en Égypte). Il reste surtout attaché à la volonté de nous offrir d’excellents films.

Noir, c’est noir

La Conspiration du Caire est un film noir d’un grand classicisme dans les éléments qu’il met en scène : le flic à l’éthique borderline, des adversaires ambigus, un jeune innocent qu’il ne l’est peu-être pas tant que ça finalement… C’est bien le décor qui est plus inhabituel, puisque le film nous emmène dans une des principales universités coraniques de la capitale égyptienne, potentiellement infiltrée par les Frères Musulmans. Le film repose sur un vrai fond géopolitique, mais que ceux que ça peut rebuter se rassurent. Il s’agit ici avant tout d’un pur polar.

La Conspiration du Caire
Copyright Atmo

Une aura de mystère

Comme tout bon film noir, la Conspiration du Caire nous plonge dans une ambiance particulière. Tarik Saleh confirme qu’il possède un sens esthétique aigu. Celui-ci contribue à créer une aura de mystère autour des personnages et des situations. Il crée ce sentiment qu’il y a quelque chose au-delà des éléments factuels délivrés par le scénario. Et au milieu de cela, le casting donne vie à un galerie de personnages assez sensationnelle. Le plus marquant d’entre eux est celui de l’inspecteur interprété par Fares Fares, qui avait déjà crevé l’écran dans Le Caire Confidentiel. On a déjà hâte de retrouver le duo pour un nouveau film noir cairote. A moins que Tarik Saleh ait envie de nous proposer tout autre chose. Vu son talent, ne doutons pas que nous n’en serons pas déçus.

LA NOTE : 14/20

Fiche technique :
Réalisation et scénario : Tarik Saleh
Musique : Krister Linder
Décors : Roger Rosenberg
Costumes : Denise Östholm
Photographie : Pierre Aïm
Son : Fredrik Jonsäter
Montage : Theis Schmidt
Production : Kristina Åberg et Fredrik Zander
Durée : 120 minutes

Casting :
Tawfeek Barhom : Adam
Fares Fares : Ibrahim
Mehdi Dehbi : Zizo
Mohammad Bakri : le général Al Sakran
Makram Khoury : Cheikh Negm
Moe Ayoub : Sohby
Sherwan Haji : Soliman
Ahmed Laissaoui : Raed
Jalal Altawil : Cheikh Omar Beblawi
Ramzy Choukair : Cheikh Al Durani
Yunus Albayrak : le professeur de Sharia
Mouloud Ayad : Nazim Youssef
Salama Zeki : le professeur de biologie
Ayman Fathy : un soldat
Amr Mosad : Harun

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *