Imaginez un personnage mi-homme, mi vers géant. Pas facile ? Pourtant, sous la plume de Frank Herbert, cela devient possible. Cette simple idée résume bien ce qui donne son caractère unique à l’univers de Dune qu’il a crée il y a près plus d’un demi-siècle. L’Empereur-Dieu de Dune se déroule 3500 ans après les Enfants de Dune. Le récit se situe pourtant réellement dans la droite lignée des romans précédents. Cela aussi souligne la dimension de l’œuvre.
Trouble de l’imagination
L’Empereur-Dieu de Dune est l’épisode le plus fascinant de la saga (jusqu’à présent). Pas forcément le meilleur ou le plus passionnant (le premier tome restant hors d’atteinte à ce niveau-là), mais celui qui trouble le plus l’imagination. Beaucoup d’éléments pourraient prêter à sourire si elles étaient sortis de leur contexte, mais ici tout a un sens et concourt à un récit totalement unique. On regrettera peut-être qu’encore une fois, Frank Herbert ne semble pas forcément très bien comment apporter une conclusion aussi forte que l’intérêt et la curiosité qu’il a fait naître.
Cours de philo dans le désert
Le caractère très ésotérique de la saga est ici décuplé. Alors évidemment, plus que jamais, soit on apprécie cet univers, soit on se retrouve plongé dans un profond ennui. L’Empereur-Dieu de Dune n’est clairement pas un roman plein d’action, mais une rencontre avec des personnages, une ambiance et une philosophie. Frank Herbert n’est sans doute pas Spinosa mais ceux qui, comme moi, n’ont jamais été enthousiasmé par les cours de philo au lycée, pourront trouver celle-ci nettement plus à leur goût.