LA MORT DE BELLE (Georges Simenon) : Travers universels

La Mort de Belle

Georges Simenon a dressé un portrait unique de la petite bourgeoisie française du milieu du XXème siècle à travers son œuvre. La plupart de ses romans se déroulent à Paris, quelques uns en province. Mais certaines de ses histoires se déroulent dans d’autres pays. Il a par exemple emmené son personnage fétiche de l’autre côté de l’Atlantique avec Maigret à New-York. Avec la Mort de Belle, la démarche est encore différente puisqu’il nous raconte une histoire qui nous plonge cette fois dans la petite bourgeoisie américaine. Pour s’apercevoir qu’elle n’a rien de bien différente.

Justesse psychologique

On peut même se demander pourquoi la Mort de Belle n’a pas Paris pour cadre. L’histoire n’aurait pas été très différente. Mais on peut tout simplement imaginer qu’au sein d’une œuvre aussi pléthorique, Georges Simenon puisse avoir envie d’un peu de variété. Du coup, le portrait est peut-être un peu moins mordant d’un point de vue sociologique. Néanmoins, la psychologie des personnages n’en perd pas moins de sa justesse et de sa profondeur. Il sait, mieux que personne, faire ressortir les travers les plus retors de la nature humaine.

Fin confuse

La Mort de Belle souffre cependant d’un vrai défaut. Sa fin donne toute sa puissance, tout son sens à cette histoire. Mais elle souffre d’un manque de clarté pour un livre de Georges Simenon. J’ai pourtant tellement souvent souligné la qualité incroyable de sa plume. Honnêtement, j’ai dû relire très attentivement les dix dernières pages après avoir lu le résume de Wikipédia pour faire le lien entre les mots et le déroulé exact des événements. Un épiphénomène à l’échelle de l’œuvre d’un tel écrivain, mais un soucis majeur à l’échelle de ce roman.

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