Le livre est toujours meilleur que le film bla bla bla… J’ai souvent ironisé dans ces pages sur cet éternel débat un peu vain et qui revient fréquemment lors d’une adaptation d’une œuvre littéraire à succès. Je ne le relancerai pas ici, mais je prendrai une position claire à propos d’Illusions Perdues d’Honoré de Balzac en affirmant ma préférence nette pour… le film qu’en a tiré Xavier Giannoli. Je n’espère pas manquer ainsi de respect à une des plus grandes figures de l’histoire de la littérature, mais son roman, malgré son immense intérêt, souffre aussi de quelques défauts.
Le jeu des comparaisons pourrait n’avoir définitivement aucun sens quand on découvre que le roman se décompose en trois parties et que le film, après avoir éludé quelque peu la première, ignore purement et simplement la troisième. Mais force est de constater que c’est bien la deuxième qui constitue le cœur du propos d’Illusions Perdues. Si les premiers chapitres peuvent être vus comme des jalons posés pour préparer la suite, la partie finale ressemble un peu comme un prolongement greffé alors que l’inspiration n’est plus tout à fait là. Du coup, ça nuit quand même globalement à l’équilibre de l’œuvre que l’on quitte bien après le climax de l’intrigue, ce qui dilue largement son impact.
Je suis content d’avoir vu l’adaptation d’Illusions Perdues avant de lire le roman, alors que je m’évertue d’habitude à faire l’inverse. En effet, je n’aurais pas forcément tout compris sans cela. On ne retrouve pas dans le roman le décryptage très pédagogique d’un système et de sa perversité qui fait la force du film. Du coup, on ne comprend pas forcément très bien la mécanique des événements et la motivation des protagonistes. L’intensité et la tension ne sont donc pas celles que l’on aurait pu espérer. Après, reste la plume fantastique d’Honoré de Balzac qui reste un régal pages après pages. Rien que pour ça, tout est loin d’être perdu !
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