LES DERNIERS HOMMES (Pierre Bordage) : Apocalypse hexagonale

Les Derniers Hommes

La science-fiction constitue un domaine littéraire où les auteurs anglo-saxons règnent en maître et où les auteurs français ont du mal à émerger. Certains l’expliquent par une économie qui favorise la traduction d’auteurs déjà connus par ailleurs, plutôt que l’accompagnement d’écrivains en devenir. Pourtant, notre pays compte tout de même des plumes prêtes à faire vivre ce genre qui est pourtant né dans notre pays, Cyrano de Bergerac (le vrai!) et Jules Verne en ayant été les pionniers. Pierre Bordage en fait partie, au même titre que Jean-Philippe Jaworski par exemple (Gagner la Guerre, Janua Vera). Je suis heureux de l’avoir découvert à travers les Derniers Hommes.

Classique mais riche

Les Derniers Hommes est un récit relativement classique de vision apocalyptique du futur. La Terre a été ravagée par une troisième guerre mondiale et rendue quasiment inhabitable. Une poignée d’êtres humains s’y battent pour parvenir à survivre. Un point de départ que l’on retrouve dans de nombreux romans ou récits. Cependant, celui-ci se distingue par une grande richesse et la complexité du monde décrit. Une richesse dans lequel le lecteur peut parfois se perdre, mais finalement avec un certain plaisir. Pierre Bordage cherche vraiment à créer un univers unique. Il y parvient, en lui conférant de plus un caractère relativement fascinant.

Les Derniers Hommes possède un caractère ésotérique de plus en plus présent au fur et à mesure du récit. Là aussi, c’est quelque chose d’assez classique pour ce genre littéraire. Mais là aussi, Pierre Bordage fait preuve d’un supplément de subtilité qui fait toute la différence. Cela n’alourdit pas du tout le récit. Cela lui donne au contraire un sens puisque cet aspect là n’est pas que pour le décor, mais devient un véritable enjeu. Si on ajoute à cela des personnages particulièrement fouillés et marquant, on se trouve devant une œuvre solide. La preuve que les auteurs hexagonaux n’ont rien à envier aux anglophones.

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