LA LONGUE MARCHE

mariagepourtous

mariagepourtousAlors que la manifestation homophobe parcourt les rues de Paris…

Bon, commençons ce billet par un peu de sémantique. Beaucoup de personnes participant au cortège ou postant des commentaires sur les articles traitant du sujet vous rappelleront que ce terme désigne, en théorie, quelque chose de bien particulier en rapport avec la « peur » (d’où le suffixe phobe), ce qui n’est pas du tout ce qu’ils ressentent. Ils ont tout à fait raison. De même que la xénophobie est différente du racisme, l’homophobie est différente du… Ah on s’aperçoit vite qu’il manque un mot dans la langue française. Mais ne voulant pas alourdir mon texte par d’incessantes périphrases, ni me sentant le droit de créer un néologisme, je maintiens le terme homophobe qui est peut-être légèrement impropre, mais tant que ça non plus !

Le débat autour du mariage pour tous montre bien que l’acceptation de l’homosexualité dans notre société a encore bien du chemin à parcourir. D’ailleurs, même des personnes soutenant le projet vont se définir comme tolérant vis-à-vis de l’homosexualité. Or, on n’a pas être tolérant avec l’homosexualité, comme on n’a pas à être tolérant avec les grands, les petits, les blonds, les bruns ou encore les noirs… Eventuellement, on est tolérant avec son voisin du dessus qui apprend à jouer de la clarinette tant qu’il le fait à des heures acceptables, mais on n’a pas à « tolérer » ce que les autres sont, quand cela n’a aucun impact sur sa propre vie et quand en plus les autres en question n’ont pas choisi de l’être.

En fait, être homosexuel aujourd’hui, c’est un peu comme être noir il y a encore un siècle ou deux. Cette comparaison, hasardeuse comme toutes les comparaisons, permet de voir comment les mœurs suivent une certaine évolution et comment les positions de chacun sont à remettre dans le contexte de l’époque. Les membres de la Société des Amis des Noirs au XVIIIème siècle étaient à la pointe du progrès social, des hommes admirables. Ce n’est pas pour ça qu’ils étaient tous prêts à accorder le droit de vote (qui de toute façon n’existait pas) aux gens de couleurs ou encore moins à autoriser leur fille à en épouser un, ce qui aujourd’hui en feraient des gros cons de racistes.

Pour poursuivre sur la même logique, beaucoup de justifications à l’opposition au mariage pour tous reprend une rhétorique pseudo-scientifique qui rappelle justement celle de tous ceux qui ont défendu le racisme, l’eugénisme et bien d’autres idées abjectes qui ont longtemps eu pignon sur rue. Ils brandissent l’enfant comme un talisman inattaquable qui peut justifier leur haine et leur mépris. Mais remplaçons dans leur discours le mot homosexuel par le mot pauvre et vous obtiendrez un discours tout aussi valable. Les enfants de pauvres ont plus de problèmes que les enfants des classes aisées. Doit-on donc en conclure qu’il faut empêcher les pauvres de se marier et de se reproduire ?

Quant à la rhétorique religieuse, elle pourrait faire sourire si à l’heure actuelle l’Ouganda ne tentait pas de rétablir la peine de mort pour les homosexuels, au nom de ce qui est marqué dans la Bible. La peine de mort pour les homosexuels est explicitement prescrite dans l’Ancien Testament, exactement comme la Génèse explique clairement que les Noirs ont été crées par Dieu pour êtres des esclaves. C’est notamment comme ça que le Ku Klux Klan, mouvement évangéliste, justifie ses exactions (cf. l’excellent film de Costa-Gavras, la Main Droite du Diable à ce sujet). Bref, on peut tout faire dire à la Bible sur à peu près n’importe quel sujet. Toutes les religions d’ailleurs sont devant un combat qu’elles savent perdus d’avance. Leur position est tout simplement intenable. Il suffit d’écouter le discours du recteur de la Grande Mosquée de Paris tenir à la fois un discours positif autour du fait que l’homosexualité est une réalité qui doit être vécue sans remords au grand jour, sans incompatibilité avec le fait d’être un bon musulman, tout en condamnant une égalité des droits.

On peut comprendre que beaucoup de personnes continuent à ressentir un certain malaise à la vue de deux hommes qui s’embrassent, car trop en contradiction avec les schémas qui leur ont été inculqués dès leur plus jeune âge. C’est plus fort qu’eux et on peut qualifier ça d’homophobie. Mais heureusement, la plupart de ces gens là ne la transforment pas en haine et en sont pas près à battre pour le crier sous les toits, quand tant de causes, tant de souffrances, tant d’injustices mériteraient bien d’autres manifestations. Ceux qui sont dans la rue à l’heure où j’écris ces lignes constituent donc la frange la plus en opposition avec une évolution inéluctable de la société. Chaque époque de l’humanité a son meilleur et son pire. Ils représentent le pire et leur combat ne mérite à ce titre qu’un profond mépris.

Il ne faudra plus attendre très longtemps avant que s’opposer au mariage pour tous ne devienne aussi saugrenu et extrémiste que de s’opposer au mariage entre blancs et noirs. D’ici quelques décennies, on ne pourra plus voir dans un parti de gauche comme le PS un militant exprimer son opposition à une telle idée sans qu’on lui indique la porte de sortie pour le renvoyer dans le même caniveau où nous considérons que les idées du Front National demeurent. L’exemple de l’Espagne est frappant. L’opposition au mariage pour tous était d’une ampleur bien supérieure à celle en France (1,5 millions de personnes dans les rues de Madrid pour 20 millions d’habitants de moins). Un peu moins de dix ans après, plus personne n’en parle, sinon quelques irréductibles à la haine viscérale.

Le mariage pour tous verra le jour et deviendra vite une norme car il rajoute des droits à une partie de la population, sans en priver qui que ce soit. C’est l’immense différence avec le combat de 1984 contre la réforme de l’Education Nationale qui aurait mis fin à l’enseignement privé. Les organisateurs de la manifestation d’aujourd’hui ont tort d’espérer que l’histoire se répète, car elle est bien différente. Bien sûr, il restera toujours une homophobie ordinaire, comme il existe un racisme ordinaire, mais on ne pourra jamais éradiquer totalement ces faiblesses humaines.

Mais cette vision assez optimiste ne doit nous faire oublier que le combat vaut encore le coup d’être mener avec force. N’oublions pas qu’il y a 7 fois plus de suicides chez les homosexuels que chez les hétérosexuels, 13 fois même chez les adolescents. L’homophobie tue ! La bêtise humaine non. Sinon, les rues de Paris seraient jonchés de cadavres cette après-midi…

L’HISTOIRE BELGE DU MOMENT

bernardarnault

bernardarnaultLes démarches de Bernard Arnaud pour acquérir la nationalité belge fait couler beaucoup d’encre. Tout ceci possède évidemment une portée symbolique très forte, mais cela a malheureusement permis de constater une nouvelle fois que les débats médiatiques ne volaient pas très haut. La fiscalité est un sujet complexe mais essentiel, mais encore une fois les deux camps font preuve de raccourcis grossiers qui rendent les échanges totalement inintéressants.

La droite est évidemment montée immédiatement au créneau pour dénoncer ce qu’ils estiment être la preuve de la catastrophe vers laquelle est censée nous entraîner la politique fiscale proposée par la gauche. Or, de nombreux articles ont bien souligné que les démarches du patron de LVMH ne datent pas d’hier et n’ont jamais été freiné par les nombreux cadeaux fiscaux consentis par la droite aux très hauts revenus. Du coup, les protestations se sont un peu calmées.

Le débat s’est en fait surtout déplacer vers la fameuse une de Libération. En gros, on est passé d’une occasion d’un débat de fond essentiel à un échange de commentaires sur le bien fondé d’une vanne grossière. Parce que ce « Casse-toi Riche Con ! » n’est guère autre chose. Un jeu de mots un peu bancal, inélégant et surtout populiste à mort. Je ne crois pas que Libé ait grande gloire à tirer de cette affaire. Même si la référence est bien connue, ce n’est pas en se comportant comme celui qu’on combat qu’on se grandit !

En tout cas, le plus navrant dans tout ça, ce sont tous ces discours où le comportement d’un seul homme est censé déterminer le politique de tout un pays. Je pensais bêtement que la démocratie consistait en l’expression de la majorité, avec comme règle que chaque citoyen pèse de manière identique. Je pensais qu’œuvrer pour le bien commun consistait à choisir les solutions bénéficiant au plus grand nombre et non à défendre les intérêts particuliers de quelques uns. J’ai du me tromper alors…

Ou peut-être simplement, je ne suis pas de droite…

C’ETAIT QUAND LE 6 MAI ? MAINTENANT, C’EST LA RENTREE

cestlamerde

cestlamerdePendant mes vacances bien méritées, j’ai totalement délaissé mes commentaires éminemment éclairés sur l’actualité. Désormais, c’est la rentrée, alors il faut s’y remettre. Surtout qu’elle s’annonce chargée et nous réserve bien des occasions d’analyses et de débats. Malheureusement quelques raisons de s’inquiéter également.

Et oui, soyons clair, c’est la merde ! François Hollande et son gouvernement savaient bien qu’ils allaient affronter d’âpres difficultés, mais la crise est beaucoup moins proche de sa fin que prévu. Pire, beaucoup prévoient une rechute grave, sévère et mondiale. Cependant, si les prédictions en économie étaient fiables, ça se saurait. Ce qui est part contre réellement inquiétant reste le sentiment de totale impuissance et de résignation semblant s’implanter durablement.

Je souhaite donc bien du courage à nos chers dirigeants pour nous sortir de ce merdier et nous redonner espoir et confiance. Surtout que le fait que tout ne dépende pas de nous est une vérité irréfutable. La confiance de l’opinion flanche déjà car personne ne voit comment s’en sortir. Alors pour inverser la tendance, il ne faut ni mesures spectaculaires, ni pédagogie, mais tout simplement des résultats. Et celui que tout le monde attend, c’est la baisse du chômage. Mais pas simplement dans les statistiques. Le moral reviendra quand chacun de nous connaîtra autour de lui quelqu’un qui a retrouvé du boulot. Mais les derniers chiffres nous indiquent bien que ce n’est pas encore tout à fait pour demain. On peut donc s’attendre à une longue impopularité du gouvernement. Les municipales s’annoncent d’ors et déjà difficiles pour la gauche.

Parler des municipales de 2014 semblent peut-être prématuré, mais il s’agit là de la prochaine échéance électorale pour les militants politiques dont je fais partie. Je suis d’autant plus concerné, en tant qu’élu municipal. Mais avant cela, le PS va connaître un nouveau congrès, qui n’aura a priori rien à voir avec le désastre de Reims. Cependant, la volonté d’unité pourrait bien conduire les membres du PS à devoir choisir entre un incompétent et des inconnus. J’aurais bien l’occasion d’y revenir d’ici octobre. Enfin, heureusement pour nous, l’enjeu n’est plus de trouver un futur Président de la République potentiel, mais simplement quelqu’un pour garder la maison pendant que les vrais leaders gouvernent.

L’enjeu n’est par contre pas le même à droite. Pour les militants socialistes, le spectacle offert par le duo Copé-Fillon est un vrai régal. Un régal mesquin, je l’avoue. Je crois qu’aucun des deux grands partis n’a à donner de leçon en termes de haines internes à l’autre désormais. Cependant, il ne faut pas oublier que l’histoire a souvent vu de ses luttes acharnées surgir de futurs grands leaders. Si cela se produit, pas sûr qu’au PS, nous gardions notre sourire satisfait très longtemps…

En tout cas, il est déjà bien loin le 6 mai…

MELENCHON PEUT GARDER SES LECONS

melenchon

melenchonPendant longtemps le Parti Communiste a été synonyme de « on ne change pas une équipe qui perd » avec d’indéboulonnables premiers secrétaires, comme George Marchais, qui ont conduit ce parti à un inexorable déclin. On pensait pourtant que dans le cadre du Front de Gauche, sous l’impulsion de Jean-Luc Mélenchon, ce courant politique allait connaître une renaissance. Mais son leader est malheureusement tombé dans le piège du « on ne change pas une stratégie qui perd ».

Son échec aux législatives est encore plus retentissant que la légère déception qu’a au final représenté son score aux présidentielles. Il a fait du combat contre le Front National son cheval de bataille et force est de constater que dans le match qui l’oppose à Marine le Pen, cette dernière mène 2-0. Le KO est proche ! Pourtant, cette cause est évidemment des plus nobles et des plus essentielles, elle doit donc recueillir le soutien inconditionnel de toute la gauche et même de tous ceux ayant un minimum de conscience républicaine. Mais la manière adoptée par Jean-Luc Mélenchon n’est définitivement pas la bonne parce qu’elle est inefficace d’une part et surtout fortement contestable.

Combattre son ennemi avec ses propres armes se révèle souvent une manière audacieuse mais probante de remporter la victoire. Mais Jean-Luc Mélenchon a adopté bien des travers qui ont été pendant longtemps l’apanage du Front National. L’insulte comme arme politique, la haine morbide des journalistes, l’habitude de vouloir faire passer le déni pour du courage, alors que le vrai courage est d’affronter la réalité en face. Bref, la gauche a toujours condamné toutes ces dérives chez les le Pen et il est dommage qu’elle ai été aussi conciliante avec le leader du Front de Gauche.

De plus, d’un point de vue beaucoup plus pragmatique, Jean-Luc Mélenchon commet tout simplement une erreur de stratégie politique majeure. On ne combat pas un adversaire politique en parlant de lui à longueur de temps, sauf s’il s’agit d’un élu sortant. En agissant ainsi, on attire l’attention médiatique au moins autant sur soi et son combat que sur les idées défendues par le camp d’en face, aussi abjectes soient-elles. Depuis plusieurs mois maintenant, Jean-Luc Mélenchon a offert à Marine Le Pen une campagne de publicité médiatique inédite, faisant de cette dernière le centre des débats, et a obtenu exactement l’inverse de ce qu’il recherchait.

La seule chose que l’on peut espérer après ce funeste fiasco est que Jean-Luc Mélenchon saura faire preuve d’un peu d’humilité et d’honnête et arrêtera de se poser en donneur de leçons de morale. Il n’en a pas à donner et son comportement fait que c’est plutôt lui qui est en position d’en recevoir. Tout ce qu’il aura réussi finalement est d’avoir achevé le Parti Communiste. Ce dernier a au moins le mérite d’être un parti d’élus mettant les mains dans le cambouis en gérant des collectivités dans des contextes sociaux parfois extrêmement difficiles. Pour cela, il mérite le respect, aussi opposé soit-on avec sa conception de la société et de l’économie. En se rangeant derrière un homme qui n’est qu’un tribun charismatique, mais dont la carrière politique a toujours savamment esquiver les réalités de terrain, il a fini de se décrédibiliser et survivra difficilement à son nouveau leader.

Par son attitude, Jean-Luc Mélenchon a offert un excuse en or à l’UMP pour sa politique du « ni-ni ». Bien sûr tout cela n’est qu’un prétexte fumeux donnant la nausée. Mais décidemment, le leader du Front de Gauche n’a pas compris que se faire plaisir à la tribune, loin de toute réalité autre que médiatique, peut parfois au final avoir des conséquences qui font surtout plaisir au camp d’en face.

LEGISLATIVES : Pourquoi tant d’indifférence ?

legislatives

legislativesDimanche, les élections législatives devraient connaître un taux d’abstention proche de 40%. Lors de cette campagne, à laquelle j’ai activement participé, on a senti une différence abyssale d’intérêt chez nos concitoyens, acceptant ou refusant poliment nos tracts, mais sans rarement formuler d’encouragements ou d’invectives. La campagne de présidentielles était évidemment tout autre, puisque l’on sentait chez tout à chacun une curiosité, une impatience, voire même une excitation conduisant à des réactions réellement viscérales.

Pourtant, le système politique français est tel que ce sont les législatives qui décident vraiment de la politique qui sera menée dans le pays. Nous sommes certes dans un régime largement présidentiel, mais avec cette situation paradoxale qui fait que le Président ne pèse plus grand chose lorsqu’il est privé de majorité parlementaire. Une situation bâtarde, mais qui n’échappe quand même pas aux citoyens, qui vont naturellement offrir au nouveau Président les moyens de diriger réellement le pays. Après, avec quelle ampleur, cela reste à voir.

Le problème des législatives est avant tout d’être une élection locale aux conséquences nationales. Là aussi, la situation est bâtarde. A la fois, on va voter pour quelqu’un de connu et implanté localement, mais tout en sachant qu’il n’aura pas à régler les problèmes locaux. On peut d’ailleurs noter que les élections qui mobilisent le plus les électeurs sont les deux extrêmes : les présidentielles et les municipales. Les entre-deux sont moins vendeurs. De plus, dans beaucoup de circonscription, le résultat ne fait pas de doute, ce qui nuit évidemment beaucoup à la mobilisation.

Le débat sur l’ordre entre présidentielles et législatives anime tous ceux qui aiment la politique. Un débat sans fin puisqu’il existe une infinité d’arguments allant dans un sens ou un autre. Pourtant, il existe une troisième solution qui, pour moi, serait la meilleure et la plus logique : voter le même jour pour les deux élections. Ce sont deux élections à deux tours, cela ne présente donc aucune difficulté technique. Cela aurait déjà l’avantage d’éviter cet épuisement de la mobilisation du grand public, qui ressort des présidentielles totalement repu de politique et n’a bien souvent aucune envie de remettre ça avec les législatives. Et puis, au final, lors de ces deux élections, on vote pour la même chose : la politique générale qui doit être menée au sommet de l’Etat. Evidemment les fonctions de député et de Président de la République sont évidemment très différentes, mais notre constitution lie les deux de manière très forte.

Je m’étonne que cette hypothèse soit si peu souvent évoquée. La preuve que l’on ne m’écoute pas assez dans dans ce pays…

LE PLUS DUR COMMENCE

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hollandebastilleLe temps de la fête est désormais terminé. Le Champagne est bu, l’euphorie est retombée. La musique de la Bastille est désormais un lointain souvenir. Un beau souvenir, historique même, mais qui ne constitue en rien l’assurance de lendemains qui chantent. En effet, la tâche qui attend François Hollande est colossale. Passer du papier à la réalité, de l’idée au résultat représente toujours le plus difficile dans tous projets. Mais peut-être encore plus pour celui qui deviendra définitivement le Président de la République dans cinq jours.

La plus grande difficulté auquel il va faire face reste bien sûr que tout ne dépend pas de lui. Tous les yeux sont déjà tournés vers ce premier rendez-vous avec Angela Merkel, qui peut vraiment donner le ton du futur quinquennat. Cependant, les deux ont trop intérêt politiquement à trouver un accord pour que cela ne débouche sur rien, ou pire sur une réelle hostilité entre les deux chefs d’Etat. On l’oublie trop souvent, mais les jours de la chancelière allemande semble être comptés et elle pourrait connaître le même sort que Sarkozy l’année prochaine. Un gouvernement de gauche devrait succéder au sien, de manière quasi certaine si elle enlise l’Europe dans la crise. Il suffira alors à François Hollande de faire le dos rond en attendant un interlocuteur SPD bien plus conciliant.

Mais les difficultés sont aussi internes. Je ne parle pas là des législatives qui ne devraient pas poser de problème. Le plus cyniquement du monde, le bon score du Front National qui s’annonce peut entraîner une Assemblée Nationale rose comme jamais, avec une vraie majorité absolue pour les seuls socialistes. Mais le score plus serré que prévu aux présidentielles a montré combien le rapport de force pouvait varier en quelques jours des quelques pour-cents qui peuvent tout changer au final. Mais il n’y a pas de raison que la très bonne campagne présidentielle du PS ne soit pas suivie d’une tout aussi efficace pour les législatives.

En fait, François Hollande va se heurter à la même difficulté que connaissent tous les élus. Les seules promesses que l’on peut tenir avec certitude sont celles des actions, non celles des résultats. Nicolas Sarkozy peut en témoigner, lui qui a peut-être été le Président qui a appliqué son programme avec la plus grande fidélité. Mais les électeurs ne jugent pas sur l’application scrupuleuse d’un programme, mais sur ses effets, qui restent forcément incertains. Mais avec tous les étages du pouvoir, des communes à la Présidence, dominés par une seule et même formation politique, situation que notre pays n’a pas connue depuis plus de trente ans, François Hollande ne pourra guère se trouver d’excuse…

Le voilà condamné à réussir. C’est sans doute là une très bonne nouvelle pour notre pays !

DESOLANT DEBAT

debathollandesarkozy

debathollandesarkozyBon voilà un billet que j’ai quelque peu hésité à écrire. Déjà parce qu’en tant que militant socialiste, je suis censé répandre la bonne nouvelle et toujours positiver. Mais bon, restant un modeste conseiller municipal d’opposition dans une ville ignorée des hommes et de Dieu s’il existait, je m’octroie le droit de dire ce que j’ai vraiment pensé du débat d’hier soir.

Déjà, je l’ai trouvé guère intéressant, voire même parfois assez désolant. J’ai bien une idée sur la faute à qui, je vais y revenir, mais force est de constater qu’aucun des deux candidats n’a vraiment été la hauteur dans la teneur et la précision de ses propos. Le temps respectif passé sur les sujets a parfois été consternant, comme si l’important était de mettre son adversaire en défaut, qu’importe si le sujet est au fond anecdotique. Bref, mon côté côté cartésien-scientifique-ingénieur a été profondément déçu.

Dans l’exercice pur du débat et de la rhétorique, à mon sens Nicolas Sarkozy a démontré sa supériorité. En effet, il a emmené François Hollande sur son terrain, loin du débat d’idées clair et courtois, comme avait pu l’être celui de 1995. Le candidat socialiste s’en est sorti bien mieux que ce l’on n’aurait pu craindre, faisant parfois preuve d’une énergie et d’une agressivité qu’on ne lui connaissait pas forcément, mais, tous les amateurs de sport vous le diront, quand on joue sur le terrain de l’adversaire, on perd. En fait, ce que je regrette vraiment, c’est que le Corrézien n’ait pas su remettre le débat à la hauteur des enjeux. Face aux insinuations, raccourcis, pour ne pas dire mensonges (sur certains points, ils ont été avérés) de son adversaire, il a parfois essayé de se lancer dans des explications de fond avec pédagogie. Et il faut bien avouer qu’à ces moments-là, il a parfois bafouillé et ce n’est pas toujours montré convaincant. Mais on touche là les limites de l’exercice : comment expliquer une politique chargée de résoudre un problème aussi structurel et pérenne que le chômage en quelques minutes, avec quelqu’un qui vous interrompt régulièrement pour détruire la clarté de votre raisonnement ? Et à ce petit jeu là, le Président sortant est bien meilleur.

Mais la victoire de Nicolas Sarkozy n’est qu’une victoire à la Pyrrhus. Autrement dit une défaite… Le débat d’hier soir était sa dernière carte, il l’a abattu et on sait bien qu’elle ne changera pas le cours profond du jeu. En fait, si Nicolas Sarkozy a réussi à entraîner François Hollande sur son propre terrain, il n’a sans doute pas bien mesuré que ce dernier n’était pas celui où il pourrait gagner des électeurs (si tant est que cela soit possible à trois jours de l’élection et après plusieurs mois de campagne). Le Président sortant a réussi magnifiquement à renverser les rôles comme il sait si bien le faire. Mais ceci a eu en fait deux résultats fâcheux : faire apparaître François Hollande comme son égal et surtout concentrer le débat sur les propositions et les positions de ce dernier. Or, en politique, quand on parle d’un adversaire qui n’est pas le sortant, que ce soit en bien ou en mal, on lui fait de la publicité. Décidément, la campagne de Nicolas Sarkozy aura été au final qu’une succession de mauvais choix.

Il y a bien des choses que j’aurais aimé entendre hier soir. Evidemment, il est un peu facile de tenir ce genre de propos, à froid, le cul dans son fauteuil. Je le mesure bien en repensant à toute mes debriefings personnels après chaque Conseil Municipal, où je n’arrête pas de me dire « merde, j’aurais du dire ça ! J’aurais du répondre ceci ! ». En fait, j’aurais surtout aimé que François Hollande mette plus en avant le vrai enjeu de civilisation que peut recouvrir le choix de dimanche. Le mot peut paraître fort, mais on est bien dans une vraie opposition qui va bien au-delà des points techniques sur lesquels les discussions ont tourné.

Nicolas Sarkozy s’est beaucoup vanté hier soir, et parfois avec habileté, sur la manière dont notre pays a mieux résisté que certains pays. Parfois avec une certaine mauvaise foi, notamment sur le chômage qui ne pouvait pas augmenter autant qu’ailleurs en proportion pour la simple et bonne raisons qu’il était déjà haut avant la crise. Souvent en mettant en avant des faits ou des chiffres qui sont tout à fait exacts. Face à ça, François Hollande a essayé de démontrer que le pays n’a pas bien si résister que ça de manière pas toujours très convaincante pour la simple et bonne raison que ce n’était pas tout à fait exact (mais pas complètement faux). Le vrai contre-argument est que la politique de Nicolas Sarkozy n’y est pour rien, bien au contraire.

Notre pays bénéficie de ce que l’on appelle en économie « des amortisseurs automatiques ». Ce sont tous les mécanismes de solidarité et de protection sociale qui limite l’impact immédiat des crises sur les ménages. C »est ainsi que la consommation s’est toujours bien maintenue et nous a évité une récession beaucoup plus profonde. Or, Nicolas Sarkozy n’a eu de cesse de s’attaquer à ces mécanismes, jugés archaïques et inefficaces. Le fameux « assistanat, cancer de la société ». Mais c’est bien ce dernier qui a permis au Président-candidat de se targuer de résultats moins pires qu’ailleurs. Or en les affaiblissant, il rendra d’autant plus difficile le redémarrage de notre économie et surtout nous fragilisera en cas de nouvelles crises…

… Bon, je m’arrête là parce que sinon, je vais me lancer dans une très longue explication technique et qui nécessitera moult arguments et exemples. Ce qui démontre justement que ce genre de raisonnement est totalement inadapté à un débat de ce type. Pour y réussir, il vaut mieux être maître de la simplification et la caricature et guère de se soucier de la cohérence et de la pertinence du fond… Tout ce que n’est pas François Hollande et c’est tant mieux !

SARKOZY OU LA POLITIQUE DE LA TERRE BRULEE

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sarkozyliberationLe 6 mai 2007, au soir de la victoire de Nicolas Sarkozy, j’écrivais : Ce soir, la défaite est cruelle. Elle laisse surtout un pays coupé en deux, comme il ne l’a jamais connu dans son histoire. Jamais un candidat élu n’aura autant cristallisé la haine sur nom. Si les hommes de gauche subissaient Chirac, sans jamais vraiment totalement le haïr, Nicolas Sarkozy représente ce que nous exécrons le plus : défense des plus forts contre les plus faibles, xénophobie latente qui ne dit pas son nom, eugénisme social et biologique, mépris des travailleurs justifié par une morale « travail, famille, patrie »… Mais si la défaite est cruelle, j’espère qu’elle fera naître un mouvement d’opposition plus soudée et plus fort que jamais.

Au soir du premier tour des cantonales en 2011, je m’étais insurgé contre l’attitude de l’UMP qui refusait d’appeler à voter PS lorsque ce dernier était opposé à un candidat du FN, alors que même le PC avait appelé à voter pour la droite parlementaire pour faire barrage à l’extrême-droite (cf. le temps des quasi regrets). Aujourd’hui, on a la morbide confirmation d’un calcul politique prêt à franchir la frontière de l’ignoble dans l’espoir d’une réélection, quelqu’en soit le prix.

Mais dans quel état serait la société française si Nicolas Sarkozy devait être réélu dans ces conditions ? La fracture serait terrible et une moitié du peuple français ne pardonnerait jamais à l’autre de l’avoir ainsi entraîné dans un territoire dont la droite parlementaire ne s’était jusqu’alors jamais approché. Le Président ne serait définitivement plus celui de tous les Français, pour autant qu’il ne l’ait jamais été.

Nous sommes un des plus vieux Etat-Nation au monde et notre unité est une de nos plus grandes richesses. Elle nous est tellement naturelle que l’on a du mal à comprendre comment des peuples peuvent se déchirer jusqu’aux pires atrocités. Evidemment, on n’en est encore très loin en France. Mais cela fait bien longtemps que le ciment qui nous unit n’a été à ce point proche de se fendre. La dernière fois, ce fut sous la coupe du Maréchal Pétain que notre société s’est brisée en deux. C’est bien sur ses pas que marche actuellement Nicolas Sarkozy.

L’année dernière, j’avais souligné combien cette attitude de l’UMP semblait suicidaire politiquement. Je le maintiens et je reste tout à fait persuadé que ce que je viens d’exposer va rester de la pure politique-fiction. La Nation française ne se laissera pas détruire ainsi, Nicolas Sarkozy ne saura être son fossoyeur. Mais François Hollande récoltera d’un pays qui n’a jamais été si proche de la rupture. Une rupture bien sociétale, avant même d’être économique, même si les deux sont évidemment liés.

Le 6 mai 2012 ne sera définitivement pas un jour comme les autres. Il devra rester celui où le peuple français a dit non à sa propre implosion.

LECONS POUR UNE PREMIER TOUR

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1ertourLe premier tour vient de s’achever et les commentaires se multiplient. Et comme je suis quelqu’un de particulièrement conformiste, je vais m’y mettre à mon tour. Je ne sais pas si mon analyse est plus pertinente qu’une autre, mais l’écrit à au moins le mérite de mettre les idées au clair. Alors si ce billet ne sert peut-être pas à la marche du monde, au moins, il m’aura rendu service.

La première leçon reste bien sûr la première place de François Hollande. Elle était attendue, elle a bien eu lieu. L’écart avec Sarkozy reste modeste mais elle place dans une dynamique de vainqueur qu’il n’a en fait jamais quitter depuis le début de la campagne. La probabilité d’une défaite au second tour tend de plus en plus vers zéro et même à droite, quand la caméra n’est pas là, on parle déjà comme si tout était déjà fini.

Sarkozy ne semble pourtant ne pas avoir encore renoncé. Alors il continue sur sa lancée… c’est à dire dans un grand n’importe quoi. L’idée du deux, puis trois débats prête à sourire par exemple. Non qu’elle soit si idiote en soi, mais elle sonne tellement comme une tentative désespérée, comme le caprice d’un enfant auquel on s’apprête à voler le jouet. L’offensive immédiate sur les voix du FN, avec le discours du candidat qui parle immédiatement de « frontières » et un Copé qui attaque bille en tête sur le vote des immigrés sur le plateau de France 2 ressemblent à « on ne change pas une tactique qui perd ». Rien ne semble pouvoir inverser la tendance et Sarkozy et ses proches ressemblent de plus en plus à des marins essayant d’éviter le naufrage du Titanic en écopant avec des petites cuillères.

La grande leçon restera tout de même que le Front National est toujours bien présent dans le paysage politique français. On pourra d’ailleurs regretter que les estimations de 20h aient été largement surévaluées permettant à Marine Le Pen de triompher en apparaissant à plus de 20%. Cela ne change pas grand chose dans le fond, mais cette barre était symbolique. Or elle est au final encore loin de l’avoir franchi. Cependant, la progression reste constante et inquiétante : 16% en 1995, 17% en 2002, 18% en 2012. Pas de vague, mais une insidieuse normalisation de ce vote extrême.

Cependant, il faut tout de même garder la tête froide et regarder les choses avec un minimum de recul. De nombreuses analyses ont montré que le vote FN de ce premier tour a été très différent des élections précédentes. Plus rural, plus présent dans la fonction public. Ceci prouve que ce vote n’est pas forcément un vote d’adhésion sur le long terme, mais un vote fortement protestataire, exprimant la peur de l’avenir. Le besoin de boucs émissaires, d’un ennemi sur lequel projeter ses angoisses est tout simplement humain et n’est ni de droite, ni de gauche. En tout cas, si ce scrutin nous a appris quelque chose, c’est bien que c’est ni par l’insulte, ni par l’invective que l’on combat le Front National. Ni même en en parlant constamment d’ailleurs. Jean-Luc Mélenchon a échoué de ce point de vue et il aurait été bon qu’il le comprenne au-lieu de chercher des coupables ailleurs quand dans ses propres insuffisances.

Enfin, la grande leçon de ce premier tour est que, qu’on le veuille ou non, les sondages ont désormais presque toujours raison. Cela ne signifie pas qu’une surprise ne sera jamais plus possible, mais il est clair que les institut ont énormément travaillé depuis 2002 et peuvent être difficilement pris en défaut. Même le score final de Marine Le Pen, un peu moins de 18% est conforme aux derniers sondages qui la donnaient à 17% mais sur une dynamique positive.

Vu ce qu’annoncent les institut quant au score du deuxième tour, c’est peut-être au fond la meilleures nouvelle qui soit pour François Hollande.

LA VICTOIRE EST EN LUI… LA VICTOIRE EST EN NOUS

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francoishollande3Je profite des dernières minutes où j’ai le droit de le faire pour livrer un dernier article avant le premier tour de l’Election Présidentielle. Un article que je ne devrais peut-être pas écrire puisque « non, rien n’est joué ! », « il ne faut surtout pas relâcher la mobilisation », « en ayant l’air de crier victoire trop vite on fait le jeu de la droite… ». Mais malgré ma grande imagination et sans avoir l’impression de succomber à mon optimisme légendaire, je ne pense pas prendre beaucoup de risques en affirmant que, oui, François Hollande va remporter l’élection présidentielle.

Il y a cinq ans, je n’étais pas encore militant au parti socialiste et encore moins élu. Il y a cinq ans, je suivais quotidiennement les sondages, je guettais le moindre signe de redressement, le moindre frémissement, combien n’était il que 0,5%. Mais au fond, je le savais, je savais que c’était déjà perdu et même si ce n’est devenu une certitude qu’au soir du débat de l’entre-deux-tours, une part de moi-même savait déjà ce qui nous attendait. Il en est de même cette fois-ci, mais je sais que c’est la victoire qui nous attend.

Je sais que la modestie est censée être une vertu socialiste, mais je n’ai pas peur de dire que François Hollande va remporter l’élection présidentielle parce qu’il l’a mérité, parce que nous l’avons mérité. Cette victoire sera évidemment avant tout la sienne. Je ne faisais pas partie des gens qui imaginaient cela envisageable. Je ne dis pas possible, je dis bien envisageable. De mon point de vue, cela ne faisait même pas partie de l’univers des possibles. J’étais le premier à me moquer de la certitude qu’il affichait, la trouvant ridicule, risible. Il avait raison, j’avais tort.

Les seules choses qui n’ont aucune chance d’arriver sont celles auxquelles on renonce, celles que l’on ne tente même pas. François Hollande vient de le démontrer. Il l’a démontré surtout en suivant toujours le même cap, en proposant encore et toujours les mêmes priorités, les mêmes idées. Jeunesse, justice fiscale, cela semblait léger et bien naïf face à tous ceux qui sont persuadés que les élections ne se gagnent que par une mise en scène de soi spectaculaire et constante. Le personnage était supposé trop lisse, trop mou, trop incompétent et les esprits qui se croyaient brillants qui lui ont été opposés ont pensé ne faire qu’une bouchée de cet homme à qui ils auraient du pourtant envier l’humour et l’esprit. Le parcours de François Hollande n’est pas une nouvelle version du lièvre et de la tortue, mais la simple preuve que marcher toujours en ligne droite avec détermination et obstination reste encore le meilleur moyen d’aller loin.

Alors oui, François Hollande mérite la confiance que s’apprête à lui faire les Français. J’avais envie de dire pleinement, mais elle pourra être totalement pleine que lorsque les résultats seront là. N’oublions jamais qu’une élection n’est jamais une fin en soi, même si, sans elle, vous ne changerez jamais quoique ce soit.

La victoire de François Hollande sera aussi la nôtre. La nôtre, élus locaux de gauche. Bon, je sais, je ne suis qu’un modeste conseiller municipal d’opposition dans une vie très à droite et je sais bien que je n’ai que peu d’impact sur le quotidien de mes concitoyens. Mais dans les Régions, les Départements, les Intercommunalités et les Communes, ils sont nombreux à se battre pour maintenir ce lien social collectif que la droite au pouvoir fait tout pour détruire au niveau national. Leur rôle est souvent ingrat, ils récoltent plus de récriminations que de mercis, du « tous pourris » de ceux qui ignorent tout de leur action quotidienne. Mais ils continuent, ils tiennent bon et ils espèrent que demain le retour de la gauche au pouvoir leur redonnera enfin toutes les armes pour accomplir leur mission.

La victoire de François Hollande sera aussi la nôtre. La nôtre, militants du Parti Socialiste. Je sais que la distribution de tracts par grand froid ne donne pas droit à une médaille et n’apporte souvent que peu de voix au final. Mais ne je pouvais pas ne pas rendre hommage à tous ceux que je côtoie depuis que j’ai adhéré au Parti Socialiste. Ces hommes et ces femmes habités d’un même idéal, prêts à donner leur énergie, leur temps, leur argent pour le faire vivre. Bref, ces gens bien, dont je suis fier de partager le combat, qui m’apportent tant, qui m’enrichissent , qui forcent mon admiration par les engagements associatifs et syndicaux qu’ils exercent par ailleurs et qui eux aussi auront bien mérité cette victoire.

François Hollande doit gagner, va gagner. Parce que la France le vaut bien.