Certaines choses peuvent nous réjouir au cinéma, mais se montrent beaucoup moins réjouissantes dans la vraie vie. Les familles dysfonctionnelles font incontestablement partie de cette catégorie. Elles se retrouvent au centre de beaucoup d’excellents scénarios. On peut évidemment à Festen, le chef d’œuvre du genre, mais plus proche de nous, on peut citer récemment ADN ou Frère et Sœur. L’Origine du Mal n’aura vraiment rien à leur envier en termes de rapports familiaux tordus et destructeurs. On remerciera également Sébastien Marnier pour avoir réussi à faire revenir l’espace de deux heures l’immense et regretté Claude Chabrol.
Claude Chabrol ressuscité
La parenté avec le réalisateur du Boucher ou de la Cérémonie est plus qu’évidente. La promotion du film met d’ailleurs en avant cette parenté. Et pour une fois, ce n’est vraiment pas artificiel ou usurpé. L’Origine du Mal nous fait plonger avec force dans tout ce que l’âme humaine peut avoir de sombre et de cruel. Les personnages verront tous leur verni initial sauter au fur et à mesure de l’intrigue et ce qui se cache en-dessous est souvent inattendu et rarement synonyme de droiture morale. Le scénario souffre de quelques invraisemblances et d’un ultime twist pas forcément convaincant, mais il aura proposé avant cela bien des surprises et des renversements de situation qui auront parfaitement atteint leur but.
L’Origine du Mal nous offre le privilège de voir Jacques Weber dans un rôle majeur au cinéma, ce qui n’arrive pas si souvent pour ce grand homme de théâtre. Son extraordinaire présence à l’écran donne le frisson et vaut à lui seul le détour. L’autre principale raison d’aller voir ce film est la présence à ses côtés (et même en premier rôle) de Laure Calamy, qui ne quitte plus le firmament du cinéma français. Un rôle qui pourrait potentiellement lui valoir un César, après celui obtenue pour Antoinette dans les Cévennes. Dominique Blanc et Doria Tillier complète ce casting de premier ordre. Dans la direction d’acteur aussi, Sébastien Marnier marche dans les pas de son maître. Pour notre plus grand bien et celui du cinéma hexagonal.
LA NOTE : 12/20
Fiche technique :
Réalisation et scénario : Sébastien Marnier
Musique : Pierre Lapointe et Philippe Brault
Décors : Damien Rondeau
Costumes : Marité Coutard
Photographie : Romain Carcanade
Montage : Jean-Baptiste Beaudoin et Valentin Féron
Production : Caroline Bonmarchand
Durée : 125 minutes
Casting :
Laure Calamy : Stéphane
Doria Tillier : George
Dominique Blanc : Louise
Jacques Weber : Serge
Suzanne Clément : la détenue
Céleste Brunnquell : Jeanne
Véronique Ruggia Saura : Agnès
Naidra Ayadi : Leila
Clotilde Mollet : la logeuse
Fiche Allociné : https://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=285265.html