Hier l’actualité a distribué des cadeaux de Noël une semaine avant l’heure. Ou plutôt la justice ! Si elle est souveraine et ses décisions n’ont pas à être contestées, quelques fois, on se demande si être riche et influent n’aide pas à faire face à cette vénérable institution…
Evidemment, les trois cas que je vais citer ne se situent pas tout à fait au même niveau. Commençons par le plus léger d’entre eux qui est plus dans le domaine de l’anecdote amusante que du vrai scandale. Richard Gasquet est donc blanchi ! Tant mieux pour lui, même si son argumentation de défense prêtait à rire. « Mais non, vous comprenez, je n’ai pas pris de coke, Monsieur le Juge, j’ai juste fait des bisous à une fille qui en avait sans doute pris… » Mais bien sûr ! Et la marmotte… Bon dans tous les cas, que cela soit vrai ou pas, Richard Gasquet ne s’est pas dopé. Il a juste déconné dans une soirée et si ce n’est pas un comportement digne d’un sportif de haut niveau, il n’y a ni triche, ni mort d’homme.
Allez, je l’avoue, j’ai toujours bien aimé Julien Dray. Je prends sa non-mise en examen comme un soulagement. Mais de là à être enthousiaste à l’idée de le voir prendre derechef la tête de la tête de la liste PS de l’Essonne, il y’a un pas que j’aurais vraiment aimé qu’il ne franchisse pas. Des élections, il y’en aura bien d’autres et il n’aurait pas manqué d’occasions pour s’y présenter, servir la France et son parti. Ca aurait été élégant de sa part de se mettre en retrait au moins le temps de Régionales, histoire que son affaire n’interfère pas avec l’amorce de la campagne. Mais voilà, ça aurait été un comportement découlant du simple bon sens et surtout de la faculté à mesurer l’impact de ce que l’on fait ou l’on dit auprès de la population… Et ça, ce n’est pas le fort des hommes politiques, surtout au Parti Socialiste… La mémoire de l’électeur est proche de celle du pinson, mais, aujourd’hui encore, ses montres à 7 000 euros sont encore toutes fraîches dans la tête du citoyen. A l’heure où même Sarko a compris qu’il fallait mettre une pédale douce au bling-bling vue la crise économique, si Julien Dray avait pu passer son tour et laisser la place aux copains spontanément, tout le monde y aurait gagné, aussi bien lui que le PS.
Et s’ils y’en a qui ne connaissent pas la crise, ce sont bien les actionnaires d’EADS. Bien sûr, on pourra toujours me répliquer que je n’ai pas vraiment la compétence pour siéger à l’Autorité des Marchés Financiers, que je n’ai pas lu les centaines de pages que ce dossier ne doit pas manquer de compter. Certes, mais on ne peut s’empêcher d’être choqué face à ces actionnaires pour qui gérer une entreprise revient à maximiser les profits sur leurs propres stock-options. Il était un temps où Henry Ford augmentait ses employés pour qu’ils puissent à leur tour acheter une de ses voitures. Tout cela est bien loin. Et voir que même en cas de fraude évidente, les coupables s’en sortent avec leurs millions, il y’a de quoi vomir. Et pour les petits actionnaires, leurs yeux pour pleurer. Ceci est tout simplement immoral et scandaleux. Il est surtout regrettable que la haine ordinaire du soi-disant Français moyen que l’on retrouve se déversant sur tout ce qui n’est pas blanc de peau à l’occasion du soit-disant débat sur l’identité nationale, ne se focalise pas sur les vrais responsables de leurs fins de mois difficiles. Tous ces gros Français de souche qui se gavent comme des porcs sur le dos de l’économie réelle est des salariés. Mais bon, le jour n’est pas encore arrivé où Arnaud Lagardère sera une insulte bien plus blessante que bougnoule…





Le peuple souverain et nul ne peut contester sa parole. Il a choisi de ne pas élire un élu de terrain, qui a milité pendant 30 ans dans sa commune. 30 ans pendant lesquels une victoire semblait inaccessible, dans une terre de mission, où la politique était un sacerdoce, non une ambition. Un homme qui a sué sang et eau pendant plusieurs décennies pour l’unique amour de ses idées et de ses convictions. Un homme qui sait ce que c’est que de tracter dans une ville qui ne vous est pas favorable, par –5°, quand personne n’a envie de sortir les mains de ses poches pour prendre le papier que vous lui tendez. Un homme qui avait même rasé sa moustache pour l’occasion. C’est le choix du peuple et la démocratie impose de le respecter.



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