MINARI : Rêves en exil

Quel est le prix que l’on est prêt à payer pour réaliser ses rêves ? Qu’est-on prêt à sacrifier pour y parvenir ? Quand doit-on renoncer ? Vous avez quatre heures… Ou bien vous pouvez faire le choix, pertinent d’aller voir Minari. Un film américain qui vous emmènera en Arkansas pour suivre le destin d’une famille coréenne qui compte y trouver un lieu pour y connaître fortune et succès. Evidemment rien ne sera simple, ni se déroulera comme prévu. Le choc des cultures sera plutôt violent, surtout quand vient se joindre à eux une grande-mère qui ne compte pas spécialement se fondre dans la masse.

Le fameux rêve américain n’a pas fini d’inspirer des histoires, tant il peut être abordé de bien des manières. Il faut bien avouer qu’une vision désabusée donne souvent le résultat le plus intéressant. Minari en est la preuve. Du rêve au cauchemar, il n’y a souvent qu’un pas et toute la volonté du monde ne garantit pas toujours le succès. Tout cela, quand il est traité avec ce qu’il faut d’intelligence, donne un drame au sens noble du terme. On n’en ressort peut-être pas débordant d’optimisme, mais jamais l’histoire ne noircit le tableau de manière gratuite. Le film nous offre une jolie réflexion humaniste, le tout enrobé dans un portrait sans concession de l’Amérique profonde et de ses contradictions.

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GAGARINE : La cité dans les étoiles

Les lieux ont une histoire et même parfois une âme. C’est évidemment vrai pour des lieux hautement symboliques, ayant traversé l’histoire et qui nourrissent l’imagination y compris de personnes ne les ayant jamais vus en vrai. Il suffit de voir l’émotion mondiale provoquée par l’incendie de Notre-Dame. La perspective de la destruction de la cité Gagarine d’Ivry-sur-Seine n’a pas ému grand monde. Pas grand monde, sauf tous ceux qui ont pu y vivre, naître ou grandir. Un long métrage, sombrement appelé Gagarine, né d’un court-métrage documentaire sur les habitants de la cité, vient leur rendre hommage. Un film d’une étonnante poésie pour un sujet qui aurait pu facilement virer au pur drame social et misérabiliste.

Gagarine dresse un double portrait. Celui de la cité vouée à la destruction, vous l’aurez compris, mais aussi celui d’un jeune garçon qui n’accepte pas la situation et entreprend même de rénover ces bâtiments parfois proche de l’insalubrité. Un projet un peu fou qui va… Non je ne dirai rien de plus car l’histoire va prendre des chemins inattendus et c’est en cela qu’il prend tout son intérêt. L’histoire est final d’une force que l’on imaginait pas, dégageant une profonde émotion qui ne vient pas de ce à quoi on pouvait s’attendre vu le sujet de départ. Il parvient à parler avec la même puissance du lieu et de ses habitants. Et c’est là son plus grand mérite.

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MÉDECIN DE NUIT : Nuit noire

Le film noir, grande tradition du cinéma hexagonal, peut prendre des formes particulièrement variées. Evidemment, on pense plus naturellement à un détective bourru ou un flic flirtant constamment avec la légalité. Un peu moins à un docteur. Pourtant Médecin de Nuit est un vrai film noir. Pas uniquement par son caractère avant tout nocturne. Aussi parce qu’il explore quelques recoins sombres de l’âme humaine, là où la violence et la force façonnent les rapports humains et peu facilement broyer les plus faibles. Vous l’aurez compris, on est loin de l’ambiance de Grey’s Anatomy. Ce film ravira les amateurs de plongée dans les bas-fonds plutôt que ceux qui ont toujours rêvé d’écouter à travers un stéthoscope.

Comme beaucoup de films noirs hexagonaux, Médecin de Nuit repose largement sur les rapports entre les personnages. Des rapports souvent ambigus et tendus, qui créent une ambiance particulière dès les premières minutes. On sent bien que chacun d’eux cache quelque chose et qu’ils auraient bien tort de se fier les uns aux autres. Le scénario repose sur une sortie progressive de l’ambiguïté, soit par la découverte de la vérité, soit par les choix que doivent faire les personnages. Cette somme de petits rebondissements forment une histoire particulièrement solide, l’exercice étant mené avec beaucoup d’intelligence et de subtilité. Il parvient à maintenir la tension jusqu’au bout avec une force remarquable, captivant le spectateur au passage.

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CRUELLA : Vilaine surprise

Un des beaux livres qui trônent depuis le plus longtemps dans ma bibliothèque, auquel je suis particulièrement attaché, est consacré aux méchants dans les films de Walt Disney. Cependant, les 101 Dalmatiens ne fait pas partie de mes classiques préférés de la firme aux oreilles rondes. C’est donc sans attentes particulières que je suis allé voir Cruella, surpris par la nature particulièrement positive des critiques formulées à l’encontre de ce film. Mais parfois les points de départ les moins attractifs donnent des résultats surprenants. En tout cas, cela confirme bien à mes yeux le fait que ce sont bien les « vilains » qui donnent tout leur intérêt et toute la profondeur aux histoires.

Cruella est un film de personnages. Personnages au pluriel, car le fil rouge du scénario est le duel entre deux personnalités, dont la rivalité va aller crescendo. Plus encore que les péripéties, c’est bien l’attachement ambiguë que l’on ressent pour le duo. Elles évoluent dans un univers où les bonnes idées se multiplient pour donner naissance à un film doté d’un supplément d’imagination apportant une réelle plus-value. Tous les éléments pour proposer un excellent divertissement sont rassemblés pour le plus grand bonheur des spectateurs, ravis de trouver un petit rayon de soleil au milieu de cet été pourri.

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SANS UN BRUIT 2 : Le danger après le virage

Quand un film à petits moyens connaît un grand succès et qu’une suite est envisagée se pose alors une difficulté supplémentaire par rapport à celles déjà nombreuses que connaissent les deuxième épisode. En effet, il faut gérer le changement de statut. Sans Un Bruit était un huis-clos où l’angoisse naissait d’une ambiance oppressante, plus que d’un déluge d’effets spéciaux. Sans Un Bruit 2 est un film à beaucoup plus grand spectacle, avec une bonne dose d’action, grâce, imaginons-le, à un budget nettement plus confortable. Un virage délicat mais parfaitement négocié ici, en préservant l’esprit du premier volet et en ne misant pas uniquement sur le bruit à la fureur.

Sans Un Bruit 2 reprend exactement là où le premier nous avait laissé. Avoir vu ce dernier facilitera la compréhension, mais je pense qu’il est tout à fait possible de rentrer dans ce deuxième volet même sans cela. La complexité du scénario n’est de toute façon pas le point fort de ce film. Mais même si les éléments sont très classiques, et finalement sans grande surprise, ils sont manipulés avec assez d’habileté par John Krasinski pour que l’on prenne un vrai plaisir à suivre cette histoire. C’est rythmé, sans fioriture, mais avec pas mal de petites idées qui font vraiment la différence et nous procurent tous les frissons pour lesquels le spectateur s’est déplacé dans une salle obscure.

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LA NUÉE : Le bon genre

Le cinéma a, au cours de son histoire, réussi à faire passer tout un tas de choses pour une menace mortelle. Quand le ton est à la parodie, cela peut aller jusqu’aux tomates tueuses ou bien encore la moussaka géante. M. Night Shyamalan a même prouvé que l’on pouvait faire des plantes vertes des psychopathes en puissance. Faire de simples criquets un objet d’inquiétude qui vire vite à l’angoisse n’est donc pas si impressionnant que cela. Pourtant, on ne peut que saluer la qualité de la Nuée, un film de genre bien français. Un domaine où le 7ème art hexagonal s’aventure de plus en plus. Et au vu du résultat, on ne va pas s’en plaindre !

La Nuée n’est pas un film d’horreur à proprement parler. Il s’agit plutôt d’une plongée progressive vers une folie destructrice. Just Philippot maîtrise à la perfection de faire sentir au spectateur dès les première seconde que des événements a priori anodins vont conduire de manière certaine à une terrible catastrophe. Cela crée une tension narrative immédiate, qui ne fera qu’aller crescendo pour un final, qui a de plus le mérite de ne pas être cousu de fil blanc. Beaucoup de maîtrise narrative et artistique pour un premier long métrage vraiment prometteur. J’ignore si Just Philippot a l’intention de changer de style pour son prochain film, mais on peut que se réjouir à l’idée que le cinéma français compte un réalisateur de films de genre d’un aussi grand talent.

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PALMARES 2020 : S’il n’en reste que trois…

tenet2020, année définitivement particulière dans tous les domaines. Pour le 7ème art forcément aussi, avec les salles obscures fermées la moitié de l’année et de très nombreuses sorties repoussées sine die. Ce palmarès 2020 sera donc maigre. Seulement trois films, dont une reprise. Autant dire quasiment rien. J’aurais effectivement pu modifier les critères de sélection pour l’occasion, en baissant la barre de sélection à 14,5 (ce qui aurait permis à le Cas Richard Jewell et Drunk de figurer dans le classement) ou à 14. Mais je suis un homme de principes !

Ce classement voit triompher pour la seconde fois Christopher Nolan, après son couronnement en 2010 pour Inception. Tenet est un film qui a profondément divisé, mais son caractère unique et les qualités artistiques exceptionnelles de ce cinéaste font qu’il sort du lot et ne peut laisser indifférent. Il prouve que l’imagination et le talent parviennent encore à renouveler des thématiques déjà maintes fois traitées.

1917 est aussi l’œuvre d’un immense cinéaste, Sam Mendes. Un chef d’œuvre d’une grande audace formelle. Une plongée vertigineuse dans l’horreur de la guerre qui saisit le spectateur de la première à la dernière seconde. Du grand spectacle, mais bien plus qu’un spectacle !

Enfin Akira est un grand classique du cinéma de science-fiction. Sorti à l’origine en 1988, le film nous emmène en…2020. Le futur décrit n’est pas celui que l’on connaît (et heureusement). Même si certains aspects ont quelque peu vieilli, mais cela reste un chef d’œuvre que certains spectateurs, comme moi, ont eu la chance de découvrir sur grand écran pour la première fois.

1917Niveau interprétation, j’accorderai une mention spéciale à Laure Calamy, Pete Davidson et Mads Mikkelsen pour leur interprétation dans respectivement Antoinette dans les Cévennes, The King of Staten Island et Drunk. Autant de performances qui nous font espérer que 2021 sera une merveilleuse année cinématographique… Enfin dès que les cinémas auront rouvert…

Le CLASSEMENT :

1-Tenet
2-1917
3-Akira

MICHEL-ANGE : Sous le marbre

michelangeafficheTrouver un titre pour une œuvre représente toujours un exercice difficile, qui peut avoir un impact non négligeable sur son succès. Et puis, il y a les biopics. Là, on n’a pas forcément beaucoup de questions à se poser. Certes, on peut opter pour un surnom, comme pour la Môme, mais le plus simple reste de donner au film le nom de celle ou celui dont on raconte la vie comme titre. Ainsi, sans aucune surprise ou originalité, Michel-Ange nous raconte tout simplement la vie de Michel-Ange. Et je parle bien de l’artiste de la Renaissance, pas de la Tortue Ninja (au cas où quelque aurait un doute).

Techniquement, Michel-Ange n’est pas totalement un biopic. En effet, il ne nous raconte pas la vie de ce génie, mais simplement un épisode de son existence. Mais à travers celui-ci, on fait connaissance avec sa personnalité torturée et surtout on découvre un vrai panorama d’une époque. Le scénario est d’une grande richesse et parvient de manière très intelligente à nous livrer une vraie leçon d’Histoire à partir d’une histoire (combien même, ce n’est pas celle de n’importe qui). Toute personne s’y intéressant, que ce soit celle de l’art mais aussi politique, trouvera dans ce film un réel intérêt.

michelangeSur la forme, Michel-Ange s’efforce de montrer l’époque de manière très crue. Si vous associez la Renaissance à une forme de splendeur, ce film vous rappellera la violence de cette époque… et accessoirement son manque d’hygiène parfois. Mais la réalisation d’Andreï Kontchalovski parvient à nous montrer les choses telles qu’elles sont sans sombre dans le voyeurisme. De manière générale, elle se montre brillante sans être spectaculaire. Elle est surtout avant tout au service de la performance flamboyante d’Alberto Testone. Il porte le film sur ses épaules et donne vie à son personnage avec une force qui force le respect. Ce film aura été le dernier que j’aurais vu sur grand écran avant bien longtemps. J’espère en retrouver d’aussi bons quand les cinémas rouvriront.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Réalisation : Andreï Kontchalovski
Scénario : Elena Kiseleva et Andreï Kontchalovski
Musique : Edouard Artemiev
Direction artistique : Maurizio Sabatini
Costumes : Dmitri Andreev
Photographie : Alexandre Simonov
Montage : Karolina Maciejewska et Sergueï Taraskine
Production : Alisher Usmanov
Production déléguée : Mauro Calevi et Olesya Gidrat
Coproduction : Elda Ferri et Andreï Kontchalovski
Durée : 134 minutes

Casting :
Alberto Testone : Michel-Ange
Yuliya Vysotskaya : la dame à l’hermine
Riccardo Landi : Al Farab
Jakob Diehl : Peppe
Antonio Gargiulo : François Marie Ier della Rovere
Nicola Adobati : Laurent II de Médicis
Massimo De Francovich : le pape Jules II
Simone Toffanin : le pape Léon X
Nicola De Paola : le cardinal Jules de Médicis
Adriano Chiaramida : Ludovico Buonarroti, le père de Michel-Ange
Glen Blackhall : Raphaël
Orso Maria Guerrini : le marquis Malaspina
Federico Vanni : Jacopo Sansovino
Toni Pandolfo : Dante

ADIEU LES CONS : Ce n’est qu’un au revoir !

adieulesconsafficheLe cinéma français voit régulièrement sa mort annoncée. Avant tout par des esprits chagrins et nostalgiques. Mais chacun vieillissant un peu plus chaque jour, on est souvent tenté par le fameux « c’était mieux avant ». Heureusement, il reste quelques artistes comme Albert Dupontel qui éloigne, pour quelques années encore, un avis de décès définitif. Adieu les Cons ajoute une nouvelle ligne savoureuse à une filmographie qui commence à devenir extraordinaire. Et si le confinement va nous priver pendant de longues semaine de septième art, au moins pourra-t-on, pour ceux qui l’auront vu, partir avec un excellent souvenir en tête.

En signant Au-Revoir Là-Haut, Albert Dupontel avait prouvé qu’il pouvait mettre son talent au service d’une œuvre qui n’était pas la sienne. Avec Adieu les Cons, il revient à une forme et un fond très personnelle. C’est d’ailleurs, le seul reproche sérieux que l’on peut formuler à l’égard de ce film. Il rappelle par bien des côtés certains autres de ses films. Par le propos profondément humaniste, un rien anarchiste. Par l’humour et l’énergie qui ont toujours été sa marque de fabrique. Et par une photographie caractéristique qui rappelle fortement celle de 9 Mois Ferme. Albert Dupontel est clairement resté dans sa zone de confort, mais c’est aussi là que son talent s’exprime le mieux, alors il serait injuste le lui reprocher sérieusement.

adieulesconsQuand on peut « se payer » Terry Giliam pour un caméo de quelques secondes, c’est qu’on est un grand cinéaste. Le casting de Adieu les Cons montre bien qu’Albert Dupontel ne rencontre pas trop de difficultés pour disposer d’un casting prestigieux, jusqu’aux seconds et même troisièmes rôles. Il peut déjà facilement ce choisir lui-même, ce qui est une bonne idée puisqu’il s’avère aussi brillant comédien que cinéaste. Le choix de Virginie Efira s’avère également particulièrement judicieux. Elle est d’une grande justesse et d’une grande sincérité. D’autres actrices, au talent plus spectaculaire, en aurait peut-être trop fait. Elle apporte la petite dose d’émotion qui fait de Adieu les Con définitivement un merveilleux film qui nous rappelle pourquoi les salles obscures vont nous manquer tant.

LA NOTE : 14/20

Fiche technique :
Réalisation et scénario : Albert Dupontel
Producteur : Catherine Bozorgan
Photographie : Alexis Kavyrchine
Montage : Christophe Pinel
Décors : Philippe Cord’homme
Costumes : Mimi Lempicka
Durée : 87 minutes

Casting :
Virginie Efira : Suze Trappet
Albert Dupontel : JB
Nicolas Marié : M. Blin
Jackie Berroyer : Dr Lint
Philippe Uchan : M. Kurtzman
Bastien Ughetto : Adrienus
Marilou Aussilloux : Clara
Catherine Davenier : Mme Lint
Michel Vuillermoz : le psy
Laurent Stocker : M. Tuttle
Kyan Khojandi : le médecin de Lint
Grégoire Ludig : le préposé 1
David Marsais : le préposé 2
Bouli Lanners : le médecin de Suze
Terry Gilliam : le chasseur
Yves Pignot : le fleuriste

MISS : Bienveillance mixte

missafficheLe question de l’identité sexuelle donne lieu à des débats souvent passionnés, où certains ne pardonneront pas le moindre point de vue contraire au leur, J.K. Rowling peut en témoigner. Du coup, cela fait du bien de tomber sur un film qui traite de ce sujet avec beaucoup de bienveillance. Je suis persuadé que beaucoup d’esprits chagrins trouveront Miss trop ceci ou pas assez cela, crieront au scandale ou je ne sais quoi encore. Mais beaucoup apprécieront ce film touchant et avant tout léger, qui traite parfois un peu naïvement du droit à la différence. La naïveté peut parfois être une vertu.

Miss reste un film quelque peu inégal, mais globalement très réussi. On passe de la franche comédie, à des moments plus intimes et profonds. Parfois, le propos ne se montre pas forcément convaincant, comme dans certains passages plus moralisateurs, mais il fait de ce film un feel good movie, ce qui n’était pas gagné, vu le sujet. Il y a dans ce film quelque chose de hollywoodien, quand une tradition plus française lui aurait conférer une plus grande gravité. Mais Ruben Alves fait assume et maîtrise parfaitement ce choix. Il avait déjà prouvé avec son formidable premier film, la Cage Doré, qu’il sait traiter de sujets sérieux avec une légèreté enthousiasmante.

missMiss pourrait bien valoir à un César du meilleur premier rôle à son jeune acteur, Alexandre Wetter, qui signe là une performance magistrale. Elle tient en partie à son physique, mais aussi largement à l’émotion qu’il parvient à véhiculer par la justesse de son jeu. Le film est aussi l’occasion de voir Isabelle Nanty dans un joli rôle dans un bon film, ce qui est bien trop rare, elle qui semble destinée à figurer au casting des pires comédies françaises. La réalisation de Ruben Alves est vraiment pensée pour mettre en valeur ses acteurs et ses personnages et il y parvient parfaitement. Au final, son film est très réussi. Une comédie définitivement bienveillante sur un sujet difficile.

LA NOTE : 13/20

Fiche technique :
Réalisation : Ruben Alves
Scénario : Élodie Namer et Ruben Alves
Décors : Philippe Chiffre
Costumes : Isabelle Mathieu
Photographie : Renaud Chassaing
Montage : Valérie Deseine
Production : Laetitia Galitzine et Hugo Gélin ; Fabrice Delville, Nora Thomas et Christophe Toulemonde (production belge)
Durée : 107 minutes

Casting :
Alexandre Wetter : Alex
Isabelle Nanty : Yolande
Pascale Arbillot : Amanda
Thibault de Montalembert : Lola
Stéfi Celma : Miss Paca
Baya Rehaz : Miss Saint Pierre et Miquelon
Claire Chust : Une Miss
Hedi Bouchenafa : Amhed
Moussa Mansaly : Randy
Alexiane Torres : Miss Corse
Margaux Bourdin : Miss Réunion
Amanda Lear : Marraine
Quentin Faure : Élias
Bertrand Combe : le présentateur