BIENVENUE DANS L’EQUIPE, MARION !

marionbartoli

marionbartoliIl y a des gens qu’on devrait juste détester mais que l’on aime quand même. C’est le cas pour moi de Mario Bartoli. Il s’agit effectivement d’un de mes sujets de billet préféré et j’ai souvent parlé d’elle sur ce blog. Que voulez-vous, j’ai une certaine affection pour elle, malgré mon envie de lui mettre une bonne fessée de temps en temps. Ca n’a évidemment rien de sexuel… Quoique..

Bref, dans un tennis féminin aseptisé, rempli de grandes blondes au charisme de flan, dont le niveau a chuté il y a dix ans pour ne jamais plus remonter, cette petite brune, à la silhouette loin d’être filiforme pour une taille humaine fait un peu tâche. En plus, elle est intelligente avec un QI très supérieure à la moyenne. Toutes ses victoires ont donc été conquises à force de travail et d’abnégation, sûrement pas grâce à un simple don de de la nature qu’elle se serait contentée de cultiver. Marion Bartoli a donc tout d’une héroïne et pourtant, elle s’est souvent heurtée à une certaine froideur de la part du public français.

La faute à une intelligence qu’elle a souvent transformé en prétention, alors que sa carrière aura aussi connu bien des bas indignes de son niveau réel. Mais c’est surtout sa relation avec son père qui nous rappelle un peu trop de mauvais souvenirs au sein du tennis féminin et qui surtout semble la couper du monde réel pour la rendre inaccessible. Avec comme paroxysme son refus de se plier aux règles de vie en groupe, conditions indispensables pour jouer la Fed Cup. Certes, cette compétition ne possède pas la popularité de la Coupe Davis, mais on connaît l’attachement du peuple tennistique français pour les épreuves par équipes.

Tout semble avoir changé depuis un mois. Son père est absent du bord des cours et surtout Marion Bartoli va enfin faire son retour en Equipe de France de Fed Cup. Un retour inattendu qui doit beaucoup à Amélie Mauresmo, la nouvelle capitaine. Mais il vient peut-être avant tout d’une maturité nouvelle, d’une envie de vivre tout simplement. Les Français n’ont jamais aimé les machines à gagner (surtout quand au final, elles ne gagnent pas tant que ça) et leur ont toujours préféré les sportifs sympas avec qui on aurait envie d’aller boire une bière.

Marion Bartoli est sans doute trop avancée dans sa carrière pour changer radicalement sa relation avec le public. Mais ce match de Fed Cup contre l’Allemagne peut représenter un tournant qui lui apportera une partie de l’affection que, d’un côté, elle aura tout fait pour détruire, mais que, de l’autre, elle aurait tant mérité !

SACRE DJOKO !

novakdjokovic

novakdjokovicOn pouvait penser que sur la lancée de son US Open victorieux, Andy Murray ferait basculer l’histoire, surtout après qu’il ait remporté le premier set de la finale de l’Open d’Australie. Mais le patron du tennis mondial actuel s’appelle bien encore Novak Djokovic. Certes, ce dernier profite du déclin de Federer et des blessures à répétition de Rafael Nadal, mais sa domination est réelle et assez longue désormais pour en faire un des joueurs marquants de l’histoire du tennis. Le serbe est un immense champion pour bien des raisons.

Déjà parce qu’il possède désormais un formidable palmarès. Il a remporté aujourd’hui son 6ème titre du Grand Chelem et son 4ème Open d’Australie. Cela le place déjà dans le gotha du tennis. Mais quand on connaît la concurrence à laquelle il fait face, on peut imaginer à quel point il serait encore plus fourni à une époque plus « normale ». Evidemment, tout cela n’est pas fini et on imagine mal qu’il ne continue pas à s’étoffer de manière significative.

Ensuite, parce qu’il a cette incroyable faculté à sortir vainqueur de matchs homériques. On parle beaucoup de la résistance physique de Rafael Nadal, mais celle de Djokovic est également remarquable. On a tous en mémoire la prodigieuse finale 2012 de l’Open d’Australie. Cette année, c’est en 8ème de finale contre le Suisse Wawrinka qu’il a livré un combat d’une incroyable intensité et d’une longue déraisonnable.

Enfin, Novak Djokovic sort du lot par sa personnalité. Certes, on est loin des années 80 où McEnroe et Connors rivalisaient en comportements excessifs. Le Serbe se démarque surtout par son humour et un certain sens de la dérision. Cela le rend sympathique et surtout plus humain qu’un Nadal qui ressemble parfois un peu trop à une machine. Là où Federer est le gendre idéal, Djokovic est le mec avec qui on a envie d’aller boire des bières en étant sûr de passer une bonne soirée !

Novak Djokovic fait partie de ces joueurs qui nous font aimer le tennis ! Et pour ça, on peut lui dire merci !

SANS IBRA, CA VA

psgtoulouse

psgtoulouseIl paraît que le Paris-Saint-Germain a un grave souci cette saison : il est totalement dépendant de Zlatan Ibrahimovic… A tel point qu’il faut s’en inquiéter, car sans lui, le club parisien est voué à la défaite, totalement perdu sans son charismatique avant-centre. Cet état de fait ne fait aucun doute, puisqu’il a été répété encore et encore par les commentateurs de tout poil depuis le début de la saison. S’ils le disent, cela doit être vrai… Mais pas sûr que les Toulousains, sèchement battus hier, soient vraiment d’accord avec ce constat…

Tout simplement parce qu’il est faux. Enfin, en partie… La performance brillante du club de la capitale, pourtant privé de son Suédois, a largement prouvé que le PSG possède bien d’autres atouts offensifs. Certaines actions ont été de grande classe et les trois buts sont nés de beaux mouvements collectifs. Il serait bon de se rappeler le match à Montpellier, dans la même configuration, avait déjà été très bon, même si au final il s’était terminé sur un score de parité.

On peut tout de même souligner que le PSG est plus fort avec Zlatan Ibrahimovic dans ses rangs que sans… Mais la seule réaction logique face à ce constat est de s’écrier « heureusement ! ». On ne recrute pas un joueur de ce calibre et on ne lui offre pas un tel salaire, s’il n’apporte pas une vraie valeur ajoutée à l’équipe avec laquelle il évolue. Personne ne semble s’inquiéter du fait que Barcelone soit moins impressionnant s’il est privé de Lionel Messi. Evidemment qu’il l’est, sinon Messi ne serait pas Messi…De même que Zlatan ne serait pas Zlatan, si le PSG pouvait s’en priver sans qu’on ne voie la moindre différence…

Le PSG n’est donc pas dépendant de Zlatan Ibrahimovic, il est simplement beaucoup plus fort avec lui, ce qui est presque une lapalissade. Mais tout est bon pour casser du sucre sur le dos du club parisien, cela fait vendre du papier ou monter l’audimat pour pas cher… Même s’il faut bien admettre que le PSG a quand même souvent donné le bâton pour se faire battre au cours de son histoire…

PAS DE LARMES POUR LANCE ARMSTRONG

LanceArmstrongOprahWinfrey

LanceArmstrongOprahWinfreyLes confessions de Lance Armstrong sont à la fois un non-événement complet et un tournant dans l’histoire du cyclisme. Un non-événement parce que la mise en scène ridicule a transformé des aveux en opération de communication. Le but était de sauver ce qui pouvait l’être encore et surtout d’éviter à l’Américain le même détour par la case prison que Marion Jones avant lui. Les journaux ont déjà souligné les nombreux mensonges qui ont encore émaillé ces soi-disant révélations. Tout reste sous contrôle. Si c’est à ça que ressemble le cœur ouvert de Lance Armstrong, c’est sans doute qu’il est totalement dénué de cet organe.

Le vrai tournant de cette affaire fut évidemment le rapport de l’USADA, qui a décrit avec minutie les techniques de dopage de Lance Armstrong et son équipe. Les aveux de ce dernier ne changent pas grand chose, les faits étaient déjà largement avérés. Mais tout de même, sa parole, même émaillée encore de bien des contre-vérités, n’autorisera plus d’ancien champion comme Eddy Merckx ou Miguel Indurain à avoir l’indécence de dire qu’ils croient encore en son innocence. Personne ne les écoutait plus, mais peut-être tout cela va les pousser à parler à leur tour.

Car si même un homme aussi haï que Lance Armstrong, un homme décrit comme monstrueux, tyrannique, manipulateur et j’en passe a fini par avouer qu’il s’est dopé, pour qui vont passer ceux qui gardent encore le silence ? On pense tout de suite à notre Laurent Jalabert national. Oui, on t’aime Laurent, comme on aimait Laurent Fignon, dont les confessions n’ont fait que renforcer le lien entre lui et le public français. Un éditorial célèbre de l’Equipe Magazine t’avait exhorté à parler. Tu avais fait une réponse aussi élusive qu’intelligente, un joli moment de ni oui, ni non, mais qui, avouons-le, nous avait tous déçus. Alors, aujourd’hui, il est vraiment temps de renouveler cet appel !

Et espérons que si d’autres parlent enfin, ils le feront avec infiniment plus de sincérité que Lance Armstrong, que nous avons enfin le droit d’oublier définitivement. Si l’Américain avait été programmé pour gagner, il aura pu découvrir que l’on peut bien plus difficilement programmer l’émotion. Adieu et sans regret !

CHUTE A L’AVANT !

lancearmstrong

lancearmstrongCe billet, j’aurais attendu longuement avant de l’écrire. Un attente qui s’est apparentée plutôt à une impatience, tant je n’ai jamais aimé ni l’homme, ni le sportif, tant j’ai appelé de mes vœux cette chute. La déchéance de Lance Armstrong constitue avant tout la fin d’une immense hypocrisie. On savait depuis longtemps tout ce qui nous ai révélé aujourd’hui, même si on mesure peut-être mieux la complexité et la sophistication du système mis en place autour du coureur américain.

Mais maintenant qu’on en est arrivé au point où on savait pertinemment qu’on aboutirait, reste à savoir quoi faire, après avoir fermé les yeux pendant plus d’une décennie. Déjà, espérons que le palmarès de ces 7 Tours de France restera vierge à jamais. Attribuer ces victoires à d’autres coureurs n’aurait aucun sens. Lance Armstrong avait lancé une « course à l’armement » qui a poussé tous ceux qui espéraient le battre vers un dopage inexorable. Un trou de sept années dans le palmarès aurait aussi force de symbole, même si on peut y voir là une nouvelle hypocrisie. Pourquoi ne pas rayer également Bjorn Riis qui a avoué avoir gagné, chargé comme une mule ? Les procédures et la prescription ne le permettent pas paraît-il. De toute façon, le débat serait sans fin car il y a bien d’autres vainqueurs sur lesquels planent de lourdes suspicions.

Cela a pris du temps, trop de temps, mais on ne peut nier que les tricheurs finissent désormais toujours par se faire prendre. Peut-être que cela ne les décourage pas encore tous. Cependant, la lutte contre le dopage a changé de dimension et on ne peut plus tenir le discours comme quoi les tricheurs ont toujours une longueur d’avance. C’est là la vraie bonne nouvelle dans cette affaire ! On ne changera pas la nature humaine de si tôt, mais au moins le sport cycliste a-t-il renoué avec la notion de justice.

Restent les réactions d’anciens champions comme Eddy Merckx, Miguel Indurain ou encore Laurent Jalabert qui n’arrivent pas à condamner aussi fermement qu’il le faudrait, qui continue à nier ce qui ne sont plus des simples supputations. Pour la simple et bonne raison qu’admettre toute la faute de l’Américain devrait les conduire à enfin admettre les leurs. Ils n’y sont pas prêts. A la fois, n’est-ce pas surhumain d’avouer publiquement que l’on est un tricheur, surtout quand on a le sentiment d’avoir autant triché que les autres et qu’on sait que personne ne le prouvera jamais ? Ne leur jetons pas la pierre, après tout, ce ne sont que des hommes…

… et les hommes ont parfois besoin d’un petit remontant pour gravir une montagne…

UNE SI LONGUE ATTENTE, UN SI GRAND BONHEUR

psgkiev

psgkiev8 ans ! 8 ans que les fans du PSG attendaient d’entendre à nouveau résonner la célèbre musique de la Ligue des Champions au Parc des Princes. Une éternité pour un club de ce standing. L’arrivée des Qatariens change évidemment la donne et on savait pertinemment que le club parisien allait vite retrouver la grande (j’ai envie de dire la seule) Coupe d’Europe. Aujourd’hui était un donc un jour à part pour tous les supporters parisiens. Un jour qui se termine sur un grand bonheur.

Evidemment, on pourra philosopher à l’infini sur la faiblesse d’une opposition ukrainienne qui n’a rien d’un monstre. Il est indéniable que c’est à Porto dans quinze jours que l’on verra ce que le PSG a vraiment dans le ventre au niveau européen. Mais on reconnaît les bonnes équipes à leur faculté à gagner facilement les matchs faciles. Ce soir, il y avait douze classes d’écart entre Kiev et Paris. On a surtout vu une véritable équipe sur le terrain. Depuis un an, on parle de manière continuelle du manque de qualités collectives des joueurs d’Ancelotti. Depuis trois matchs, quelque chose a changé et les critiques sont bien obligés de se taire.

Ce soir, quand on est un supporter parisien, de toute façon, ce n’est que du bonheur. Le PSG a construit un début de légende dans les années 90 grâce à ces résultats dans les différentes Coupe d’Europe. Une légende éteinte dans des années 2000 à oublier. Mais ce soir, on est nombreux à s’en souvenir. Quel plaisir ! Et quel envie surtout de voir la légende renaître définitivement.

TOUT VIENT A POINT…

andymurray

andymurrayLe big four du tennis mondial compte désormais réellement quatre protagonistes. En remportant l’US Open, Andy Murray quitte enfin le titre peu enviable de « joueur le plus fort de l’histoire à n’avoir jamais remporté de titre du Grand Chelem ». Son titre olympique l’avait déjà fait changer de dimension, mais son palmarès est désormais réellement celui d’un grand champion. Mais peut-être n’est-il pas encore tout à fait à la hauteur de son immense talent.

On peut aisément parier, malgré la noble incertitude du sport, qu’il ne s’arrêtera pas là. On peut même penser que les années à venir verront les plus grands tournois trustés par le duo Andy Murray – Novak Djokovic. Roger Federer est rattrapé par son âge, Rafael Nadal par les blessures. Ces deux-là sont loin d’être finis mais leur avenir est marqué désormais de plus d’interrogations que de certitudes. Et derrière, il y a un fossé entre ce quatuor et leurs poursuivants les plus immédiats, David Ferrer et Jo-Wilfried Tsonga, qui ne semblent guère posséder de marges de progression. Au-delà, on ne voit pour l’instant rien venir.

Andy Murray à une autre époque aurait déjà un palmarès long comme le bras. Il a eu la malchance de connaître la densité de champions la plus forte que le tennis n’ait jamais connu. Mais il n’a pas accepté la situation comme une fatalité et n’a jamais renoncé. Il en est aujourd’hui logiquement récompensé. Espérons que l’avenir lui offre une reconnaissance à la hauteur de son formidable talent.

C’EST ENCORE LOIN LA REDEMPTION ?

finlandefrance

finlandefranceCommencer une campagne d’éliminatoires par une victoire à l’extérieur constitue évidemment un très bon départ. Et puis, seule la victoire est belle tout ça, tout ça… Cependant, on a bien du mal à s’enthousiasmer pour ces Bleus. Que la fracture est profonde avec le public ! On ne les regarde plus avec les yeux de l’amour, mais avec ceux de la suspicion. Certes, le jeu pouvait difficilement être enthousiasmant face à une équipe aussi regroupée derrière. Mais, on est vite tenté de blâmer l’Equipe de France pour ce piètre spectacle.

Tout ne fut pas parfait hier soir, les approximations furent nombreuses. On a même été franchement inquiet dans un dernier quart d’heure où les Finlandais auraient pu égaliser avec un peu plus de talent technique. Alors malgré la victoire, on a envie de maugréer et d’afficher son mécontentement, animé d’une certaine mauvaise foi. On a envie de répéter une nouvelle fois que Franck Ribery et Jérémy Menez sont deux fumistes, qui ne font pas honneur au maillot bleu. Mais on peut aussi reconnaître que la configuration du match ne leur a pas non plus permis de jouer sur leurs points forts : la vitesse et la provocation.

Tout débat apaisé autour de cette Equipe de France. Il faudra encore bien du temps avant que le passé ne soit oublié et ne vienne plus interférer avec les jugements du présent. Du temps, mais surtout des victoires. Car si on ne pardonne rien aux perdants, les vainqueurs sont toujours absous. Absous de tout !

LA LOI DE LA PLUS FORTE

juliebresset

juliebressetCertains commentateurs, et surtout consultants, possède l’incroyable capacité à nous expliquer inlassablement que les athlètes français font exprès d’être largués en début de course parce qu’ils se réservent pour la seconde partie. Notamment dans la piscine, combien de fois avons-nous eu droit à ce fameux « très bon retour » censé permettre au nageur tricolore de remonter tous ses adversaires, qui avaient l’idée saugrenue de partir vite dès le début ? Evidemment, la fameuse remontée ne venait jamais. A ce niveau, si on veut arriver en tête, il faut être devant dès le début.

C’est exactement ce qu’a fait notre VTTiste, Julie Bresset. Après un bon départ, elle a très vite pris la tête, semé ses deux collègues qui lui suçaient la roue (bien aidé par une chute, certes) pour filer tranquillement vers une médaille d’or que personne ne pu lui contester. L’année dernière, elle roulait en espoir, mais aujourd’hui, elle ne s’est pas demandée si elle était trop jeune pour avoir le droit de gagner. C’est ce qu’on appelle une championne, statut que ne possède pas bon nombre des sportifs français que les commentateurs nous ont survendus tout au long de cette quinzaine olympique (nouvel exemple ce matin avec nos céistes-kayakistes).

Pour cause de départ en rase campagne, je ne pourrai pas écrire la 16ème et ultime chronique. Mais si je devais essayer de l’imaginer par avance, j’aimerais annoncer une dernière journée historique avec le triple sacre de nos handballeurs, de Julien Asbalon et de Amélie Cazé. J’ai toute les chances de me tromper, mais qui sait !

LA SOIREE DES HOMMES VOLANTS

renaudlavillenie

renaudlavillenieLa semaine de la loose semblait se poursuivre pour la France avec le bide du BMX, qui, selon certains, devait nous rapporter plus de médailles qu’il y en avait à distribuer et qui s’est finalement terminé par un beau festival de chutes. Elle semblait définitivement engagée quand deux Allemands paraîssaient décidés à priver Renaud Lavillenie du titre olympique qu’il méritait. Puis, alors que tout espoir semblait perdu, sur un dernier essai, il s’est envolé !

Ce sacre est particulièrement savoureux pour quatre raisons. Déjà, parce qu’il est amplement mérité, car acquis à 5m97, hauteur qui vous pose un perchiste. Il n’a donc rien à voir avec le jeu des essais et des impasses, qui fait de la perche une discipline parfois très aléatoire. Ensuite, parce qu’il vient couronner un sportif très performant, dominant largement la perche mondiale depuis le début de l’olympiade, mais qui avait tendance à coincer dans les grands rendez-vous. Avec ce titre olympique, il a acquis définitivement un statut de très grand champion. Puis, parce que cette médaille d’or vient après une semaine de disette pour la France. On fera moins bien qu’à Pékin au nombre total de médailles. Par contre, on devrait atteindre la dizaine de titres suprêmes (on en est à 9), nous permettant quand même de considérer ces Jeux comme réussis pour notre pays. Enfin, parce qu’une grande nation de sport se doit de remporter au moins un titre en athlétisme, le sport roi des Jeux car universel dans les nationalités et les morphotypes.

Mais à la suite de Renaud Lavillenie, d’autres Français ont atteint les cieux. Certes, ils leur restent encore une marche avant le paradis, mais toute la France est heureuse d’avoir retrouvé ses Experts. Franchement, on avait de grosses raisons de croire en leur déclin. Il est sûrement proche, mais on peut compter sur eux pour qu’il ne commence que lundi. Remporter une deuxième médaille d’or ferait d’eux une équipe définitivement légendaire.

Même si certaines disciplines traditionnellement fortes dans notre pays (escrime, voile, équitation…) ont quelque peu failli, la présence de deux équipe de sport collectif en finale des Jeux prouve quand même la bonne santé du sport français. Et ça, c’est une bonne nouvelle !