PALMARÈS 2022 : L’année des cinéastes

Armageddon Time

Un palmarès 2022 très tardif, mais de grande qualité. Il est le reflet de toute la diversité du 7ème art qui fait que jamais on ne se lasse de se rendre dans les salles obscures. Il place les États-Unis une nouvelle fois au sommet du cinéma mondial, même si l’Europe et l’Asie restent évidemment présentes. Mais surtout, ce palmarès nous rappelle à quel point le cinéma appartient avant tout aux cinéastes. Aux auteurs qui ont une vision à transmettre, une personnalité à partager, un propos à défendre. A l’heure où un pur film de producteur consterne le cinéma français, il est bon de se rappeler que l’histoire de l’art a été écrite par les artistes, non les mécènes.

La vision qui triomphe cette année est donc celle de James Gray. Un metteur en scène qui sait allier la beauté esthétique avec la profondeur du fond. Il nous livre avec Armageddon Time une réflexion d’une force bouleversante, qui, à travers une histoire très intimiste, remet en question notre vision du monde. Il offre à Anthony Hopkins un des rôles les plus remarquables de cette année cinématographique. Un film bouleversant dont on ne ressort pas indemne.

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NOPE : Get in !

Nope affiche

A quel moment peut-on considérer qu’un réalisateur est un grand cinéaste ? Suffit-il d’un seul grand film ? Peut-être pas, car la chance et le hasard, un casting assez bon pour ne pas avoir besoin d’être dirigé, un scénario en béton… tout cela peut conduire un metteur en scène moyen dans l’absolu à nous offrir un petit chef d’œuvre. Au bout du deuxième, la théorie du coup de chance en prend un coup. Mais est-ce assez pour vraiment établir un diagnostic définitif ? Je n’en suis pas certain. Mais pour Jordan Peele, je suis prêt à faire le pari. Après l’avoir découvert avec Get Out, Nope constitue la confirmation éclatante d’un immense talent.

Maîtrise magistrale

Un des plus grands mérites de Jordan Peele est d’obtenir une telle reconnaissance (je ne suis pas le seul critique enthousiaste) alors qu’il reste fidèle au film de genre. Mais bon, depuis Shining de Stanley Kubrick, qui doute encore que ce genre de film peut s’avérer être de purs chefs d’œuvre cinématographiques. Nope est un modèle de maîtrise à tout point de vue. Le rythme paraît lent, mais il l’est juste assez pour laisser le temps à l’inquiétude du spectateur de grandir. Les éléments se dévoilent les uns après les autres, dévoilant très progressivement le voile de mystère qui recouvre les premières minutes. Le final est grandiose et épique, montrant à quel point Jordan Peele est à l’aise sur tous les terrains.

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