PALMARÈS 2022 : L’année des cinéastes

Armageddon Time

Un palmarès 2022 très tardif, mais de grande qualité. Il est le reflet de toute la diversité du 7ème art qui fait que jamais on ne se lasse de se rendre dans les salles obscures. Il place les États-Unis une nouvelle fois au sommet du cinéma mondial, même si l’Europe et l’Asie restent évidemment présentes. Mais surtout, ce palmarès nous rappelle à quel point le cinéma appartient avant tout aux cinéastes. Aux auteurs qui ont une vision à transmettre, une personnalité à partager, un propos à défendre. A l’heure où un pur film de producteur consterne le cinéma français, il est bon de se rappeler que l’histoire de l’art a été écrite par les artistes, non les mécènes.

La vision qui triomphe cette année est donc celle de James Gray. Un metteur en scène qui sait allier la beauté esthétique avec la profondeur du fond. Il nous livre avec Armageddon Time une réflexion d’une force bouleversante, qui, à travers une histoire très intimiste, remet en question notre vision du monde. Il offre à Anthony Hopkins un des rôles les plus remarquables de cette année cinématographique. Un film bouleversant dont on ne ressort pas indemne.

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SANS FILTRE : Acide extrême

Sans Filtre affiche

Les Palmes d’Or font rarement l’unanimité. C’est inhérent au fait que le Festival de Cannes est supposé récompenser des œuvres audacieuses à la personnalité forte. En un mot, des films qui ne laissent personne indifférent. Il arrive même parfois que l’audace en question divise l’esprit d’un seul et même spectateur, sortant du film ne sachant pas vraiment s’il a adoré ou détesté. Ce fut mon cas précédemment notamment devant Amour de Michael Haneke, ne pouvant dire s’il était juste génial ou profondément détestable. C’est de nouveau le cas devant Sans Filtre. Parce que si je reconnais qu’il a tout d’un grand film, il m’a fait vivre un des moments le plus atroces qu’il m’ait été donné de vivre au cinéma.

Une si longue atrocité

Il est vrai que j’ai une aversion particulière pour le vomi. Et cela représente un handicap sérieux pour aller voir Sans Filtre, qui offre la plus longue (pour ne pas dire interminable) séquence cinématographique représentant de manière particulièrement directe et crue des personnes en train de vomir. Tout cela a bien un sens, mais c’est visuellement franchement insoutenable. J’avoue avoir détourner mes yeux de l’écran une bonne partie de ce passage pour pouvoir le supporter. Pour cela, je pourrais totalement récuser ce film. Cependant, la force du propos que porte ce dernier mérite infiniment mieux que de s’arrêter à cela.

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