Un palmarès 2022 très tardif, mais de grande qualité. Il est le reflet de toute la diversité du 7ème art qui fait que jamais on ne se lasse de se rendre dans les salles obscures. Il place les États-Unis une nouvelle fois au sommet du cinéma mondial, même si l’Europe et l’Asie restent évidemment présentes. Mais surtout, ce palmarès nous rappelle à quel point le cinéma appartient avant tout aux cinéastes. Aux auteurs qui ont une vision à transmettre, une personnalité à partager, un propos à défendre. A l’heure où un pur film de producteur consterne le cinéma français, il est bon de se rappeler que l’histoire de l’art a été écrite par les artistes, non les mécènes.
La vision qui triomphe cette année est donc celle de James Gray. Un metteur en scène qui sait allier la beauté esthétique avec la profondeur du fond. Il nous livre avec Armageddon Time une réflexion d’une force bouleversante, qui, à travers une histoire très intimiste, remet en question notre vision du monde. Il offre à Anthony Hopkins un des rôles les plus remarquables de cette année cinématographique. Un film bouleversant dont on ne ressort pas indemne.
Certains trouveront peut-être que le deuxième volet d’Avatar usurpe sa place si haut dans ce classement. Certes, le film souffre d’une faiblesse scénaristique regrettable. Mais le voyage est réellement inoubliable et c’est bien une page de l’histoire du cinéma qui s’ouvre avec ce film. Là aussi, c’est bien la vision d’un artiste, celle de James Cameron qui se matérialise. Un projet auquel il s’est consacré corps et âmes. C’est cette part de son réalisateur qui en fait un grand film, malgré ses faiblesses. Bien plus que tous les millions que sa production a engloutis.
Jordan Peele est lui aussi un cinéaste qui partage une vision personnelle à travers chacun de ses films. A cela s’ajoute évidemment un talent fou pour la narration et la mise en image. C’est terrifiant, beau et passionnant à la fois. Nope le place définitivement au panthéon des grands cinéastes dont chaque œuvre est destinée à devenir un classique.
Palmarès 2022 interprétations : cocorico !
Au niveau interprétation, le cinéma français a encore prouvé sa capacité unique à fournir de grands acteurs. Laure Calamy dans A Plein Temps et Denis Menochet dans As Bestas auront livré les deux prestations les plus marquantes de cette année. Mais tout ceci est évidemment très relatif, tant le monde regorge de grandes comédiennes et de grands comédiens.
Le palmarès complet
James Gray signe là son film le plus profond et le plus bouleversant. Il allie sa maestria formelle avec un propos d’une portée hors du commun.
2-Avatar 2
Une nouvelle page de l’histoire du cinéma s’ouvre avec ce film qui révolutionne la manière dont on pourra donner naissance à des mondes imaginaires sur grand écran. La voie avait été tracée avec le premier volet, mais la marche franchie ici nous propulse définitivement dans un autre monde.
3-Nope
Qui a dit que les films de genre ne pouvaient pas être des grands films ? Sûrement pas Jordan Peele qui signe là un nouveau chef d’œuvre.
Une seconde Palme d’Or pour Ruben Ostlund qui souffre cette fois aucune contestation. Un film incroyablement mordant et inattendu.
J’ai souvent souligné les limites des adaptations de pièces de théâtres au cinéma, qui échappent rarement à l’impression de théâtre filmé. Ici, il s’agit d’un grand film tout simplement, porté par un magnifique Colin Farrell.
Une fresque sociale haletante portée par une Laure Calamy proprement extraordinaire. Le cinéma français à son meilleur.
Un film noir, mais aussi un film de personnages. Si Marina Foïs y est fantastique, Denis Menochet y est inoubliable.
Une grande année cinématographique ne serait pas une grande année sans un grand film coréen. Un modèle d’écriture de scénario pour un polar qui nous tient en haleine. Dommage que la fin ne soit pas totalement convaincante.