POURQUOI IL FAUT SE BATTRE…ET QU’IL LE FAUDRA ENCORE DEMAIN : 1ère partie

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equilibrePour parler politique, parlons un peu de physique… Oui, je sais, à première vue, ces deux champs d’étude ont peu de rapport l’un avec l’autre, mais il est important pour la compréhension des éléments que je vais exposer d’effectuer un petit rappel sur la définition d’un équilibre stable et d’un équilibre instable.

Comme disait mon professeur de mathématiques de maths spé, un beau dessin vaut mieux qu’un long discours. Je vous propose donc de vous référer à la figure ci-dessus pour comprendre de quoi il s’agit. Dans le cas d’un équilibre stable, si vous éloignez la bille de sa position d’équilibre, elle va naturellement avoir tendance à y revenir et vous devrez déployer beaucoup d’énergie pour l’en éloigner. Dans le cas d’un équilibre instable, si vous éloignez la bille de sa position d’équilibre, elle va naturellement avoir tendance à s’en éloigner et vous devrez déployer beaucoup d’énergie pour l’y ramener.

Bon, après la physique, passons un peu aux maths. Mais non, ne prenez pas peur, vous verrez, tout va bien se passer. Parlons un peu d’un objet d’étude fort célèbre et absolument fascinant, malgré sa simplicité, le dilemme du prisonnier. Il se décrit en racontant la petite histoire suivante : Deux complices sont arrêtés après un braquage et sont interrogés séparément. A chacun d’eux, on leur explique que les choses peuvent se finir de trois façons différentes. Soit ils se taisent tous les deux, et ils iront chacun un an en prison. Soit ils avouent tous les deux et dénoncent chacun leur complice, ils iront chacun cinq ans en prison. Soit l’un des deux avoue et l’autre se tait. Dans ce dernier cas, celui qui a dénoncé son complice est remis en liberté, et l’autre part à l’ombre pour dix ans.

Le bon sens nous fait tout de suite penser que leur intérêt est évidemment de se taire et de faire chacun un an de prison, pour échapper à la menace des cinq ou dix ans d’emprisonnement. Si c’est votre cas, félicitations, vous êtes de gauche… Bon maintenant, faisons un petit effort et raisonnons comme un libéral persuadé que c’est la somme des choix égoïstes et individuels qui doit nous conduire au bonheur final. Si un des complices commencent à penser de cette façon, il va se dire : Bon soit mon camarade se tait et dans ce cas, j’ai tout intérêt à le dénoncer car comme ça, je serai libre. Soit mon camarade me dénonce et dans ce cas, j’ai tout intérêt à le dénoncer pour ne passer que cinq ans en prison et non dix. 

Et là, surprise, quelque soit le choix fait par son complice, un malfrat a tout intérêt à dénoncer ce dernier. Comme les paramètres sont les mêmes pour les deux prisonniers, ils vont tous les deux être poussés à dénoncer leur complice et ainsi, au final, à passer tous les deux cinq ans en prison, quand ils auraient pu n’en passer qu’un. C’est là toute la beauté du dilemme du prisonnier : en agissant uniquement en pensant à son propre intérêt, chaque voleur va au final aller contre son propre intérêt. Magnifique paradoxe qui valu à Steve Nash (le héros du film Un Homme d’Exception) un joli prix Nobel.

Quel est le rapport avec la notion d’équilibre que j’ai évoqué précédemment. Et bien, la situation où les deux malfrats se taisent est un équilibre instable. Dès que l’un des deux modifie son comportement, il va y gagner, il sera donc naturellement poussé à le faire, comme la bille du schéma à dévaler la pente. Au contraire, la situation où chacun se dénonce est un équilibre tout ce qu’il y’a de plus stable. En effet, en partant de cette situation, le premier qui modifierait son comportement (c’est à dire qui se tairait) se verrait condamné à une peine beaucoup plus longue. Il est donc naturellement poussé à ne pas le faire.

La théorie économique néoclassique ultralibérale, celle de l’école de Chicago, celle qui a considérablement influencé Reagan et Thatcher, celle qui trouve encore beaucoup d’écho auprès de la droite française, nous explique que laisser l’économie et la société être guidées uniquement par nos choix égoïstes individuels va nous conduire vers une situation stable (on vient de montrer que c’était effectivement probable), mais surtout optimale. Et ça, on vient de voir que rien ne permet de l’affirmer et qu’au contraire, beaucoup de choses tendent à l’infirmer. Le plus étonnant est que cette théorie a pris son essor dans les années 70 quand les travaux de Nash remontent aux années…40. On voit bien là qu’on est face à une pure idéologie qui ne fait que se travestir sous des habits de scientificité.

Que nous démontre tout ceci ? Tout d’abord que l’optimum économique et sociétal ne se trouve que dans l’action collective, concertée, organisée, négociée. En ne poursuivant que nos intérêts individuels immédiats, on obtient peut-être une stabilité et une certaine sécurité, mais certainement pas, au final, tout ce que l’on aurait pu obtenir. En croyant défendre ses propres intérêts, on ne fait que se tirer une balle dans le pied.

Mais ce qu’il y’a de plus important à retenir, c’est que l’optimum est un équilibre instable. Les forces qui nous en éloignent sont nombreuses, puissantes et s’exercent naturellement. Les contrer et pousser la société vers sont optimum demandent de l’énergie et un combat de tous les instants. L’équilibre entre notre volonté collective et notre égoïsme naturel (ou tout à fait calculé pour certains) déterminent où se situent notre société.

Les hommes ne sont pas moins égoïstes aujourd’hui qu’ils l’étaient hier. Mais depuis le 19ème siècle, l’essor des moyens d’expression collective (démocratie, syndicalisme, liberté associative et d’entreprendre, éducation du plus grand nombre…) a permis un progrès technique et social que le modèle aristocratique de confiscation du pouvoir par une partie réduite de la population n’a jamais permis en des siècles de fonctionnement.

Demain, nos sociétés pourront aller encore plus haut. Mais pour cela, il faudra se battre encore et toujours, car il faut déjà se battre pour ne pas dévaler la pente et rester au même endroit. Ce combat ne devra pas se faire chacun dans son coin à défendre ses intérêts individuels, mais collectivement à défendre l’intérêt général. Les forces qui nous tirent vers le bas seront toujours présentes. Le combat ne cessera donc jamais. Il a été mené hier, il sera à mener demain et surtout, il est à mener aujourd’hui !

P.S : Mon idée à la base était d’écrire un billet beaucoup plus long, illustrant tout ça par des éléments beaucoup plus concrets. Pour éviter l’overdose des quelques et rares courageux qui auront lu ceci jusqu’au bout, je vais m’arrêter ici pour aujourd’hui, réservant tout ça pour une deuxième partie qui viendra d’ici quelques jours.

ET LE PROJET DE SOCIETE, BORDEL !

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manifestationHier, la France était dans la rue pour signifier son opposition à la réforme des retraites proposé par le gouvernement. Une mobilisation qui a rassemblé plusieurs millions de personnes (je ne vais pas évoquer ici la polémique débile autour des estimations) et qui est soutenu par 71% de la population.

Dans le débat autour de cette réforme, les chiffres ont été à la base de la plupart des échanges d’arguments ayant eu lieu sur le sujet. Ce fut d’ailleurs mon cas, dans deux excellents articles dont je vous conseille la lecture (Retraiter les retraites et Comparaisons et mauvaise foi). Dans le premier, j’esquissais une idée que je vais développer ici. En effet, il y’a élément absent des discussions, alors qu’il devrait être au cœur de ces dernières. Au-delà des données économiques, si on parlait un peu projet des société ?

L’évolution de la pyramide des âges ne bouleversent pas que l’équilibre des comptes sociaux. Elle modifie en profondeur le fonctionnement de notre société. Toutes les propositions mises sur la table concernant la réformes des retraites, que ce soit de la part des politiques ou des syndicats, ne font que modifier les curseurs du modèle actuel, sans jamais réfléchir sur l’opportunité d’en changer radicalement. Seul le PS essaye d’introduire la possibilité d’étudier le modèle suédois, celui des comptes notionnels, mais très timidement.

Le vieillissement de la population entraîne naturellement l’augmentation du nombre de personnes en situation de dépendance, problème qui devrait faire l’objet de la dernière grande réforme de l’ère Sarkozy. Mais il a surtout conduit, progrès de la médecine et de l’hygiène de vie aidant, à créer une nouvelle catégorie sociale, celle des retraités actifs et consommateurs. Les grands parents d’aujourd’hui ne ressemblent qu’assez peu aux personnes âges d’autres fois. Il est difficilement contestable que cela pèse sur les comptes sociaux et sur le système par répartition. Mais la solution réside-t-elle vraiment en retardant la transition entre l’emploi salarié et ce statut de joyeux retraité ?

Si on a aujourd’hui souvent la possibilité de jouir pleinement de sa retraite, même si les inégalités entre classes sociales restent profondes, c’est largement lié à l’amélioration des conditions de travail et la réduction de sa durée totale au cours de notre existence. Travailler plus longtemps est donc à contre-courant complet d’une tendance lourde de la société depuis deux siècles. Cette réduction n’a absolument pas empêché l’Occident de s’enrichir considérablement pendant la même période, grâce aux gains de productivité. Nous expliquer que ce mouvement doit s’arrêter, et même pire, s’inverser, reste une assertion largement contestable.

Mais surtout, un jeune retraité ne constitue-t-il qu’une charge pour la société ? Vu uniquement du point de vue des comptes sociaux, c’est globalement vrai. Mais vu de la société tout entière, c’est déjà nettement plus discutable. Profiter de sa retraite, à l’âge où épargner n’a plus guère de sens, c’est souvent être un consommateur actif. Or de l’argent dépensé n’est jamais de l’argent perdu économiquement. Je ne vais pas me lancer ici dans le développement de cet idée, mais j’y consacrerai un billet très bientôt. Pour faire court, l’argent dépensé par les retraités va nourrir les recettes des entreprises, donc les salaires, donc les comptes sociaux qu’ils sont sensés piller. Bien sûr, un salarié consomme aussi, mais on peut guère contester que le temps libre pousse à la consommation au dépend de l’épargne.

Encore plus important, le jeune retraité d’aujourd’hui ne ressemble guère à l’image d’Epinal du couple prostré toute la journée devant leur télé. Il suffit de fréquenter n’importe quelle structure associative pour voir à quel point les retraités y sont souvent omniprésents. Combien de retraités compensent le manque structurel et chronique de place de crèches de notre pays ? Sans même parler des mercredis après-midi ! Bref, la vitalité de notre économie et la richesse de notre société ne tiennent pas uniquement aux services rendus par l’emploi salarié. Tout est devenu beaucoup plus complexe. Cependant, nos modèles économiques ne savent guère prendre en compte ces échanges non monétaires, qui sont donc considérés sans valeur. Et quand le débat ne considère que les chiffres, il ne sait comment les intégrer.

Remettre en cause ces modèles sera forcément considéré par beaucoup comme de la philosophie boboïsante et un manque de sérieux, de rigueur et de pragmatisme. Il y’a là une vraie bataille idéologique à mener, et surtout à gagner. La gauche abandonne trop souvent ce terrain pour courir après la droite dans un discours trop terre à terre qui bride ses ambitions. La gauche doit oser à nouveau proposer des modèles économiques radicalement nouveaux qui collent mieux à une société qui n’a pas attendu les hommes politiques pour changer. A l’heure d’un sarkozysme qui tente par tous les moyens (bouclier fiscal, suppression des droits de succession…) de ralentir, voire même d’inverser, les évolutions sociales, il y’a urgence…

… car 2012, c’est demain !

COMPARAISONS ET MAUVAISE FOI

reformesretraites

reformesretraitesCe qu’il y’a de merveilleux dans le débat (enfin si on peut appeler ça un débat) autour de la réforme des retraites, c’est qu’il oppose généralement des gens ignorants à des gens de mauvaise foi, quand les interlocuteurs ne sont pas les deux à la fois. Il est vrai que le problème est assez technique et même après avoir relativement bien potassé le sujet, comme moi, on arrive vite à dire plusieurs fois « je ne sais pas » face à quelqu’un qui vous interroge.

Et comme tout problème complexe, il n’y a pas une seule façon de le traiter et tous les « faut qu’on », « y’a qu’à » ne sont généralement que l’expression d’un manque de réflexion réelle…ou de calcul politique. Mais le pire dans tout ça, c’est quand même la comparaison internationale sensée constituer une preuve ferme et définitive. Comme si l’intelligence des autres pouvaient servir à compenser le fait que l’on en manque…

La droite a donc trouvé son argument imparable : on bosse plus longtemps ailleurs donc on n’a qu’à faire la même chose. Bon déjà premièrement cette assertion, sans être fausse dans l’absolu, est généralement totalement erronée vu la manière dont elle est présentée. En effet, les systèmes sont tellement différents que la comparaison généralement présentée, celles des âges légaux, n’a que peu de sens. Les seuls chiffres de comparaison qu’il soit logique de comparer, les seuls qui permettent de se rendre compte de la réalité du système, est celui de l’âge moyen de départ effectif à la retraite. Et là les écarts entre pays européens sont beaucoup réduits. Et surtout, l’affirmation « les Allemands bossent déjà jusqu’à 65 ans » se trouvent totalement contredite puisque l’âge moyen de sortie du monde du travail outre-Rhin était, en 2008, de 61,4 ans pour les femmes et 62,1 pour les femmes.

Certes, en France, les chiffres sont de 59,1 et 59,4 ans. On peut donc tout de même affirmer que nous travaillons moins longtemps chez nous. Mais il faut mettre ça en parallèle avec un autre paramètre, celui de l’emploi des seniors. La différence entre l’Allemagne et la France est énorme dans ce domaine. Avant la crise qui a radicalement perturbé les marchés du travail, le taux d’activité des 55-59 ans était de 63,2 en Allemagne contre 54,5% en France. Ce n’est pas un écart, mais un gouffre. Un gouffre qui traduit la méfiance des entreprises françaises vis-à-vis des seniors. Un gouffre qui creuse le déficit des comptes sociaux, puisqu’il prive le pays de cotisations retraite et induit le versement d’indemnités-chômage. Un gouffre qui contribue également fortement à l’écart d’âge moyen de départ à la retraite dans nos deux pays. Si les Français partent plus tôt que leurs cousins allemands, c’est souvent qu’ils n’ont pas le choix… si ce n’est de partir en retraite avec une pension largement diminuée.

Et là, on touche au chiffre que la droite se garde bien de rappeler. En Allemagne, l’âge minimal de cotisation pour toucher une pension à taux plein n’est que de 35 ans contre bientôt 41,5 ans en France (il est même de 30 ans en Grande-Bretagne). Et là, on voit immédiatement la différence entre nos deux pays : en Allemagne, on part plus tard mais avec l’assurance de toucher la retraite maximale que l’on peut espérer, contrairement à la France où le départ se fait plus tôt, mais avec de grands risques de subir une décote, particulièrement sévère dans notre pays, de sa pension. Avec la réforme que l’on nous propose, le salarié va subir une double peine. Il devra partir plus tard, mais sans gagner aucune garantie quant au montant de sa pension, bien au contraire puisque la durée de cotisation va encore s’allonger d’ici 2020.

La réforme des retraites ne va donc pas aligner notre système sur celui de nos voisins. Il va créer le système le plus injuste et le plus sévère de tous les pays développés. En fait, le but ultime de la réforme est bien de faire baisser le montant moyen des pensions. Une mesure invendable politiquement. Mauvais foi quand tu nous tiens…

P.S : il y’a un dernier chiffre capital que je n’ai pas évoqué ici, c’est le taux de remplacement, c’est à dire l’écart entre salaires et pensions. J’ai passé pas mal de temps à chercher des chiffres clairs… Mais il n’en existe pas. En effet, il faut à la fois comparer les régimes généraux, les régimes complémentaires et les régimes fiscaux des pensions. Le seul document qui allait aussi loin concluait sur le fait… qu’il était difficile de conclure, même si les différences ne semblaient pas énorme au final.

LES (EX) AMIS DE FREDERIC

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fredericlefebvrePauvre Frédéric Lefebvre ! Déjà ce n’est pas très drôle d’être un homme de main, chargé d’exécuter les plus basses œuvres ordonnées par son chef ! Tirer des gauchistes, oui, mais devoir désormais tirer à vue sur les mutins qui cherchent à quitter le navire sarkozyste avant qu’il ne soit trop tard, c’est beaucoup demander à un homme qui a sûrement bon cœur… ou pas.

La conférence de presse du porte-parole de l’UMP de ce matin est tout de même le signe que l’entourage du Président de la République commence à se demander s’il ne vaudrait mieux pas quitter le navire avant qu’il ne soit trop tard. Evidemment, on a surtout entendu ceux qui ont déjà un pied trois quarts en dehors, comme Dominique De Villepin (enfin lui, il y’a longtemps qu’il navigue seul sur un canot), Alain Juppé, Christine Boutin (qui a été jeté par dessus bord, il y’a quelques mois) et surtout Jean-François Copé, ancien premier supporter de Sarkozy, mais qui a compris depuis longtemps que son salut et son ambition débordante ne pourraient s’épanouir que loin du Président.

Mais le remaniement ministériel qui s’annonce, et qui a toutes les chances d’être réalisé à grands coups de hache,  annonce bien des mots amers et des coups bas. On a déjà eu droit aux états d’âmes de Bernard Kouchner et quand on voit le discours de Christine Boutin, on se dit qu’on peut être ministre et six mois après taper sur les petits copains à cœur-joie (malgré, entre temps, une mission grassement payée censée la faire taire).

Allez Frédéric, courage ! Je suis sûr que, quelque soit sa couleur politique, le goût du sang saura te rassasier et que tu n’auras que peu de scrupules à user de ton flingue verbal contre tes anciens amis… Et puis franchement, si tu avais des amis, ça se saurait…

LE CHOIX QUE JE N’AI JAMAIS EU

delinquance

delinquanceLa dérive sécuritaire, teintée de xénophobie, du gouvernement fait couler beaucoup d’encre. Ce qui était sous-jacent depuis plusieurs années se déchaîne avec une telle violence que la majorité semble prête à exploser. C’est surtout la poursuite d’une politique uniquement axée sur la répression, ce qui, partout dans le monde, a prouvé son inefficacité. Mais ce n’est pas grave, on en change pas une politique qui perd, surtout si ça permet de récupérer les électeurs du Front National.

La stigmatisation systématique de franges défavorisées de la population est un exercice auquel la droite s’attelle depuis des décennies. Si les indigents du XIXème siècle ont laissé place aux immigrés, ou Français d’origine étrangère, la logique reste la même. C’est vrai que quand on voit les BMW des caïds des banlieues ou les caravanes luxueuses des Roms, je me demande bien pourquoi j’ai choisi le droit chemin et les études et non la délinquance et le trafic de drogue. Bah oui, au fait, pourquoi ?

Si j’ai réussi à ne pas devenir un délinquant comme toutes ces « racailles », c’est peut-être tout simplement que c’est un choix que je n’ai jamais eu à faire. Ai-je donc vraiment le moindre mérite à être resté sur le droit chemin quand rien, jamais ne m’a incité à en sortir ? Honnête ou malhonnête, voilà bien une question que je n’ai jamais eu à me poser. Quel aurait été mon choix face à cette alternative ? Je l’ignore et je suis très heureux de pas le savoir.

La nature humaine étant ainsi faite, face à un tel choix, il y’en aura toujours pour choisir le mauvais côté. Et vous pourrez réprimer, incarcérer, expulser, karcheriser tant que vous voudrez, vous n’y changerez rien. Lutter réellement contre la délinquance consiste donc à lutter contre les éléments qui mettent des êtres humains face à un tel choix : la misère, l’abandon, l’exclusion.

Porter un jugement moral sur les couches défavorisées dont sont issus nombre de délinquants est dont tout simplement abject. Surtout que certains comportements dans les hautes sphères financières, patronales et politiques montrent bien que l’argent et l’éducation ne rendent pas les humains meilleurs et que son origine sociale ne présage en rien de ses qualités morales.

Evidemment, tout acte de violence et de délinquance est condamnable et doit être condamné. Mais aux dernières nouvelles, nous avons des codes civil et pénal qui permettent largement de le faire. La frénésie législative sarkozienne en matière de sécurité est donc aussi ridicule qu’inefficace et n’a évidemment réglé aucun problème. C’est d’autant plus absurde quand dans le même temps on fait des coupes sombres dans le budget et les effectifs de la police et qu’on ferme des tribunaux. En effet, s’il est largement démontré que si la dureté des peines n’a que peu d’effet sur le taux de récidive, la rapidité des sanctions joue un rôle positif. Et pour que la justice soit rapide, il faut des moyens.

Sur le long terme, la politique socio-économique sarkozienne a évidemment des conséquences encore plus désastreuses. Où est le plan Marshall pour les banlieues qui était promis ? En creusant les inégalités par le bouclier fiscal, le gouvernement n’a fait que renforcer le sentiment d’exclusion ressentie par une partie de la population et a donc largement entretenu le cercle de la délinquance et de la violence.

Mais le pire dans tout ça, c’est que Nicolas Sarkozy en personne est un symbole de ce qui aboutit aujourd’hui à une tension et une violence permanente dans certaines franges urbaines. En tant que Maire de Neuilly, il a combattu le développement d’une vraie mixité sociale sur son territoire avec un cynisme sans borne. Mais comment casser la logique de ghettos, dont les grandes villes françaises ont tant de mal à se sortir, quand les plus aisés s’isolent dans ce qui ressemble à des forteresses pour riches ? Tout cela ne fait que renforcer encore une fois le cercle vicieux de l’exclusion qui entraîne la violence qui entraîne l’exclusion. Et quand il prétend que les habitants de Neuilly y habitent parce qu’ils le méritent, on voit bien à quel point les fondements de son idéologie sont abjects et nauséabonds, sans même parler de leur caractère contre-productifs. Les seuls qui ont du mérite, ce sont ceux qui on fait face au choix que j’évoquais plus haut et qui ont choisit de se battre par les études ou le travail acharné. Ce ne sont pas ceux qui naissent avec une cuillère d’argent dans la bouche et qui sont voués dès leur plus jeunes âges aux grandes écoles.

Nicolas Sarkozy pompier pyromane de la délinquance. Mais en attendant, ce n’est pas lui qui la subit au quotidien. Lutter contre la délinquance est définitivement un travail de longue haleine, qui passe avant tout par des politiques sociale, éducative et urbanistique efficaces et coordonnés. C’est un travail souvent décourageant et dont les résultats peuvent parfois paraître contradictoires, s’il n’est pas généralisé. Car, par exemple, déconstruire un ghetto, peut revenir à renforcer le sentiment d’exclusion de ceux qui restent en l’état. Et évidemment, déconstruire un ghetto ne doit pas être synonyme de concentrer encore plus certaines populations dans le ghetto d’à côté.

Le gouvernement actuel n’a jamais lié ses politiques sécuritaire et sociale. Mais comment le pourrait-il quand cette dernière est inexistante ? Du coup, il se condamne à mener une guerre vaine qui n’aboutira qu’à attiser la haine entre les Français. Et condamne surtout toutes les futures victimes d’une violence qu’ils n’auront pas su (voulu) endiguer.

BIENVENUE AU 19ème SIECLE

misere

misereLes bras m’en sont tombés ce matin. J’ai vraiment eu du mal à le croire, mais c’est bien vrai. L’UMP nous prépare pour la rentrée un projet de loi donnant une responsabilité pénale aux parents par rapport aux délits commis par leurs enfants. Tout cela pour lutter contre la permissivité des parents qui laissent leurs rejetons devenir des graines de délinquants.

Nous revoilà plongé en plein 19ème siècle ! Quand la législation considérait la misère comme un délit. On considérait les classes les plus pauvres de la société comme responsables de leur condition, du fait de la déliquescence de leur valeur morale. On ne parlait pas de chômage, mais d’oisiveté. Comme si la misère était un choix…

Evidemment, ce n’est pas parce qu’on est pauvre qu’on est un délinquant. Certains choisissent avec les armes de l’éducation et du travail, beaucoup sont résignés et effectivement, il en est qui décident de rejeter les règles de base d’une vie en société qui semble devoir ne rien pouvoir leur apporter. Bizarrement, étant né dans un milieu favorisé, à l’abris du besoin, entouré de modèles de réussite professionnel, je n’ai jamais été tenté par une carrière en dehors des chemins de la légalité…

Le 20ème siècle a heureusement peu à peu pris en considération le fait que lutter contre la délinquance passe avant tout par la lutte contre la misère. Les politiques répressives ne font que cacher les symptômes mais ne font parfois qu’aggraver la maladie. Le 21ème part malheureusement sur d’autres bases, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy.

Pourquoi un tel retour en arrière idéologique ? Premièrement, notre Président est issu d’un milieu intellectuel qui cherche avant tout à justifier des privilèges dont ils ont hérités. Son discours sur le fait que les habitants de Neuilly méritaient d’y habiter était en tout point consternant. Mais il y’a une deuxième idée derrière tout ça, encore plus détestable. La sociologie des couches plus défavorisés de notre société a changé depuis le 19ème siècle. Elles sont aujourd’hui largement composées d’immigrés ou d’enfants d’immigrés, voire même des petits-enfants. Dans cette loi immonde, il y’a une vraie volonté raciste de s’attaquer à l’influence supposée négative de ces populations sur notre société. Un racisme qui se cache de moins en moins dans ce gouvernement, même s’il était bien présent depuis le début.

Pour conclure un petit poème de Jean-Louis Chautard et Gérard Grandjean :

Misère, misère!
C’est toujours sur les pauvres gens
Que tu t’acharnes obstinément
Misère, misère
ça sera donc toujours les salauds qui nous bouff’ront
L’caviar sur l’dos
Misère, misère!
Tu te fais l’ennemie des petits
Tu te fais l’alliée des pourris
L’argent ne fait pas le bonheur des pauvres
Ce qui est la moindre des choses
Convenons-en
Convenons-en
Misère, misère!
Peut-être qu’un jour ton président
Sentant monter notre colère
Misère, misère!
Devant les peuples sans frontières
Alors il s’en mordra les dents
Misère, misère!
Tu repartiras d’où tu viens
En emportant tous tes chagrins
Et j’te..
L’argent fera bien le bonheur des pauvres
C’qui sera la moindre des choses
Convenons-en
Convenons-en!

PROPOSITION DE LOI

propositiondeloi

propositiondeloiPour ma campagne de 2012, j’ai une nouvelle grande réforme à proposer : le retour du suffrage censitaire !

Petit rappel : suffrage censitaire : On appelle suffrage censitaire le mode de suffrage dans lequel les électeurs sont uniquement les personnes de la population qui payent un impôt d’un montant précis appelé cens. Les participants à la vie politique sont déterminés par le cens. Pour être électeur, ou éligible, il faut avoir un cens (impôt) dépassant un seuil déterminé par la loi électorale en vigueur.

Seulement, je vais proposer une variante. Les électeurs seront uniquement les personnes de la population pour qui demander un retrait de 500 00 euros à (une de) leur banque paraît quelque peu incongrue. Bref, les gens qui vivent dans le monde réel…

 

LEUR NOM EST FUSIBLE

christianblancalainjoyandet

christianblancalainjoyandetLe bateau sarkozyste coule. Sauve qui peut !, s’écrit le capitaine Fillon. Christian Blanc et Alain Joyandet d’abord !

Sauf qu’évidemment, il n’y a ni chaloupe, ni gilet de sauvetage. Dans cette lamentable tentative de sauver les apparences, Nicolas Sarkozy continue de s’enfoncer. Virer deux ministres, dont un qui avait déjà annoncé son départ pour la rentrée, choisis un peu au hasard, c’est gros, énorme et tout le monde le voit. Qui va être convaincu par cette manœuvre à part un électorat UMP jusqu’auboutiste qui lui sera de toute façon acquis ? Peu de monde, c’est évident.

Le Président et le gouvernement continuent d’assurer Eric Woerth de leur soutien. Il est vrai que, comme ils aiment à le rappeler, le cas du ministre du travail n’a rien à voir puisque ce dernier n’a jamais piqué directement ou indirectement dans la caisse de l’Etat. Sauf que plus les jours passent, plus il semble que des choses bien plus graves que l’achat de quelques cigares se soient produites sous sa responsabilité. Bien sûr, il y’a présomption d’innocence, tout ça, tout ça, mais entre l’affaire Bettencourt et les rétro-commissions autour des frégates de Taïwan, tout ce beau monde est assis sur bon nombre de bombes à retardement. Reste à la justice de se donner les moyens de les faire exploser…

La technique du bouc émissaire, du fusible, du contre-feux, appelons ça comme on veut, va devoir être utilisée à plein, si Nicolas Sarkozy veut remonter la pente de la popularité d’ici 2012. Surtout qu’en face, cela fait un moment qu’il n’y a pas eu de grosses conneries de faites. Même si personne n’en parle, ce week-end dans les Yvelines, se déroule une élection législative partielle dont le deuxième tour met en compétition un ticket UMP contre un ticket Verts-PS, uni dès le premier tour, qui a de réelles chances de l’emporter dans un bastion historique de la droite. Après le triomphe des Régionales, cela montre que les deux principaux partis de gauche sont capables de s’entendre et de mener campagne ensemble. Pour l’élection présidentielle, c’est évidemment loin d’être gagné et comme dirait Pierre Moscovici, « Je ne vois pas comment Sarkozy pourrait gagner en 2012, mais je vois encore comment on pourrait perdre »…

En attendant, on peut souhaiter bonnes vacances à Christian Blanc et Alain Joyandet. Mais qu’ils se réjouissent, être les premiers rats à quitter un navire qui coule permet parfois d’augmenter considérablement ses chances de survie.

TU L’AS VOULU…

woerthsarkozy

woerthsarkozyLes scandales à répétition qui secouent actuellement le monde politique commencent franchement à faire mauvais genre. Des anecdotiques cigares de Christian Blanc aux soupçons beaucoup plus graves qui pèsent sur Eric Woerth, tout cela donne l’impression que la République est aux mains de voyous sans scrupule. En bon homme de gauche, je pourrais affirmer haut et fort que c’est vrai… Et bien c’est exactement ce que je vais faire !

Sauf que je vais encore incriminer les seuls vrais responsables de tout cela, les électeurs ! Quand on lit les commentaires laissés par les internautes sur les articles sur le sujet, on découvre souvent des messages de regret sur le fait d’avoir voté Sarkozy en 2007. Mais à quoi s’attendaient-ils ? Nicolas Sarkozy est le fils spirituel de Patrick Balkany, a longtemps été couvé par Charles Pasqua, bref il est directement issu du milieu le plus détestable que la politique française n’ait jamais connu. Et comme il ne s’entoure que de courtisans, pas étonnant que l’ensemble du gouvernement soit de la même engeance.

Que beaucoup d’hommes politiques soient des pourris finis, c’est incontestable. Mais il en est quand même une large majorité dont l’honnêteté n’est pas à remettre en cause. Simplement, le monde politique est une formidable machine à vous faire perdre le sens des réalités. Et ce, dès le plus bas niveau, je peux en témoigner. C’est le devoir des électeurs de les rappeler de temps en temps à l’ordre. Mais quand on porte au sommet de l’Etat un tel homme, issu d’un tel milieu, avec de tels amis, alors que tout ça se sait pertinemment, on pourrait avoir la dignité de ne pas pousser des cris indignés quelques temps après. Ils l’ont voulu, ils l’ont eu !

Nicolas Sarkozy et son gouvernement sont démocratiquement légitimes. Leurs comportements indignes ne constituant en rien une surprise, ces derniers le sont aussi quelque part. Mais si les politiques perdent parfois le sens de l’intérêt général qui leur incombe, les électeurs perdent trop souvent le sens des responsabilités qui sont les leurs.

GAGNER MOINS POUR PAYER PLUS (D’IMPOTS)

impotslocaux

impotslocauxIl y’a une parabole que j’aime beaucoup et qui est très parlante. C’est celle de la grenouille que l’on cherche à ébouillanter. Si vous la jeter dans l’eau déjà à température, elle va immédiatement bondir hors de la casserole. Par contre, si vous la plongez dans l’eau froide et que vous faites monter doucement la température, vous pourrez arriver à vos fins. Avec les êtres humains, c’est à peu près pareil. Agissez discrètement et progressivement et vous arriverez à leur faire gober à peu près n’importe quoi.

Peut-on faire payer plus d’impôts aux pauvres et moins aux riches sans que cela se voit ? Cela ne semble pas facile et suicidaire politiquement, mais pourtant c’est ce qui se passe depuis 30 ans dans notre pays, avec une très forte accélération depuis le retour de la droite au pouvoir en 2002. Je ne parle pas ici du bouclier fiscal qui, lui, s’est franchement vu et est devenu un boulet politique que traîne le gouvernement qui s’entête à le laisser intact, même si les premières fissures devraient voir le jour. Je parle d’un phénomène beaucoup plus subtil et discret, dont très peu de citoyens ont conscience, qui nous concerne tous et qui constitue une magnifique machine à creuser les inégalités.

En 1978, les recettes de l’Etat et des collectivités locales représentaient 25,8% du PIB. En 2009, elles s’élèvent à 24,1%. Une telle baisse en 30 ans, ce n’est pas non plus hyper spectaculaire, me direz-vous. Car la vraie évolution est ailleurs. En 1978, la répartition était de 21,1% pour l’Etat et 4,7% pour les collectivités. En 2009, elle est de 15,1% et 9%. La part des collectivités dans les recettes publiques a donc considérablement augmenté. Cela semble logique, la décentralisation est passée par là, ce n’est donc en rien choquant.

Il n’y a effectivement aucun problème en soi dans ces chiffres, tant que l’on ne réfléchit pas à la manière très différente donc l’Etat et les collectivités se financent. On ne parlera ici que de la fiscalité, qui ne représente qu’une partie de ces recettes, mais qui reste encore le principal levier de financement. Le vrai problème réside dans le fait que les collectivités n’ont à leur disposition aucun impôt progressif, c’est à dire dont le montant est lié directement au montant d’un revenu, seul l’Etat en prélève (impôt sur le revenu, impôt de solidarité sur la fortune, impôt sur les sociétés et impôt sur les successions).

Les collectivités se financent par des impôts essentiellement basés sur le foncier. Le poids dans les dépenses des ménages de la taxe d’habitation est par exemple d’autant plus faible que les revenus sont élevés (on habite généralement dans un logement plus grand avec des revenus plus élevés, mais pas de manière proportionnelle). Ce n’est donc pas un impôt progressif, c’est même exactement l’inverse ! Pire, c’est un impôt sur les familles nombreuses, les enfants nécessitant forcément des logements plus grands. La taxe d’habitation est un impôt qui pèse moins chez les célibataires à haut revenu que chez les familles nombreuses modestes. Les collectivités ont donc des modes de fonctionnement socialement injustes et elles ne peuvent guère faire autrement puisque ce cadre leur est imposé par l’Etat et fixé par la loi.

Comme je l’ai déjà dit, ce mouvement fut progressif dans les années 80 et 90. Puis, après la mise en place de la politique de décentralisation version Raffarin, il s’est brusquement accéléré. En effet, depuis lors, l’Etat continue de déléguer aux collectivités de nouvelles missions (le personnel non enseignant des lycées aux Régions, le versement du RMI aux département par exemple), mais désormais sans réellement les compenser.

Par exemple, pour la Région Ile de France, cela s’est traduit par la prise en charge de près de 10 000 fonctionnaires supplémentaires, alors que la Région en comptait précédemment environ 1 200. Raffarin, à l’époque, avait assuré que ce transfert serait compensé au centime près. Sauf que la Région a hérité de beaucoup de personnel que l’Etat n’avait pas daigné titulariser les années précédente afin de diminuer le coût de ce transfert. Les Régions n’ayant pas vocation a contribuer à la précarisation des salariés de notre pays, la plupart de ces salariés ont été titularisés, ce qui a engendré un surcoût entièrement à la charge de la Région. Autre surcoût, le personnel administratif supplémentaire qu’il a fallu embaucher pour gérer 10 000 salariés, car les compensations financières ne concernaient que le personnel des lycées proprement dit. Enfin, aucune évolution de ces compensations ne furent prévues. L’Etat continue de dédommager les Régions sur des valeurs qui auront bientôt dix ans. Evidemment depuis, les collectivités ont bien du financer l’écart qui s’est creusé par la simple inflation par leurs propres ressources.

L’Etat a donc bon dos de se vanter de faire diminuer la pression fiscale et de fustiger les collectivités de faire augmenter celle qu’elles exercent. Depuis son retour au pouvoir en 2002, la droite mène une politique délibérée de transfert de fiscalité de l’Etat sur les collectivités. Encore une fois, cela ne constituerait pas forcément un problème en soi, si cela ne transformait pas une fiscalité progressive, et donc socialement juste, en une fiscalité qui touche avant tous les classes moyennes et modestes. C’est une manœuvre politique formidable, car vous l’aurez compris à la longueur de cet article, très long et difficile à dénoncer, alors que son efficacité est redoutable.

Les impôts progressifs rapportés aux revenus bruts des ménages s’élevaient à 6,8% en 2000 pour ne plus représenter que 4,4%. C’est un écart énorme en une décennie, un recul social phénoménal passé inaperçu. La progressivité de l’impôt devrait être évidemment un des principe de base de la fiscalité. Elle s’est érodée pendant 20 ans, avant de s’effondrer depuis 10 ans. Et nombreux sont les Français qui l’ont dans c… sans même le savoir.

Quand on évoque ce problème avec mon Maire préféré, il nous répond invariablement la même chose. Pourquoi donc n’avez vous (sous-entendu le PS du temps du gouvernement Jospin) pas introduit un principe de progressivité des impôts locaux quand vous étiez au pouvoir ? Et, on doit reconnaître, que sa réponse ne manque pas de pertinence car il y’a eu là un rendez-vous raté. Mais encore une fois, il y’a une énorme différence entre un glissement lent et non maîtrisé sur 20 ans, et la politique d’une toute autre ampleur menée par la droite depuis 2002. On touche cependant là un des sujets sur lequel la gauche ne devra pas se rater en 2012 si elle revenait aux manettes du pays.

Espérons qu’elle saura être au rendez-vous et permettra de ne plus opposer décentralisation et justice sociale.