SEULE LA VICTOIRE EST BELLE

regionales2010

regionales2010Vous l’aurez sûrement remarqué… Non en fait, c’est peu probable, mais bon, j’aime bien rêver parfois. Bref, je reprends. Vous l’aurez peut-être (c’est déjà mieux) remarqué, mais je n’ai pas du tout parlé des Régionales sur ce blog. J’avoue, c’était délibéré car j’aurais forcément du évoquer la victoire qui se dessinait et, par superstition, j’ai préféré m’abstenir.

A ce résultat, je vois trois explications :

– déjà, l’avantage du sortant. Mine de rien, ça compte car beaucoup d’électeurs non politisés ont tendance à voter pour l’élu déjà en place et qu’ils connaissent. Cet effet fut ici plus faible que pour une élection municipale, mais non nul.

– ensuite, la faiblesse de l’adversaire… Bon, là je ne parle même pas de notre cher et tendre gouvernement, mais bien de la campagne locale de l’UMP (évidemment, je parle de l’Ile de France, je n’ai pas été voir ailleurs). Les mauvais choix de campagne, des tracts ne parlant que du bilan de Huchon en termes mensongers, la brillante sortie sur Ali Soumaré… Bref, pour arriver à faire voter les Hauts de Seine majoritairement à gauche, fallait quand même pas être super brillant

– enfin, la campagne socialiste qui a été bonne. Il faut dire qu’après les Européennes, où on avait touché le fond à beaucoup de niveaux, on ne pouvait que faire mieux. Bon bilan déjà, bonne communication, bons tracts, bonne mobilisation… Bref une vraie bonne campagne, même si on sait bien que l’impact des actions militantes de terrain restent toujours limité. Mais bon, je me suis assez gelé les doigts ces deux derniers mois à distribuer des tracts pour avoir le droit de revendiquer une part, même infime, de responsabilité dans ce succès.

Et puis, la petite…grosse satisfaction, c’est le score à Viroflay. Certes, il se situe dans la droite lignée du reste de l’Ile de France, et nous ne sommes pas la seule commune à avoir affiché un score qui semblait jusque là inaccessible. 47,2% pour la gauche à Viroflay, c’est du jamais vu. Le précédent record dans nos archives étaient un 43,9%, à la Présidentielle de 1981. Evidemment tout ça est à relativiser et reproduire un tel score aux municipales est infiniment plus facile à dire qu’à faire. Enfin, ça donne un peu d’espoir.

Naturellement, il ne faut pas non plus oublier les deux mauvaises nouvelles de ce scrutin. L’abstention évidemment, même si le problème est plus ancien et plus profond que cette campagne. Mais bon, personnellement, je n’ai vraiment aucune mansuétude pour les abstentionnistes. Nous sommes une démocratie qui fonctionne, c’est une chance incomparable. Les élus portent bien leur nom, ils sont élus… Alors leurs décisions sont aussi les nôtres, qu’on le veuille ou non. Si les hommes politiques au pouvoir ne sont pas bons, ce sont nos critères de choix qui sont à revoir.. Enfin tout cela est un autre débat et méritera sûrement un billet à part.

L’autre mauvaise nouvelle réside dans le bon score du Front National. La bête immonde a la vie dure. Le plus surprenant est sa progression entre les deux tours alors que, traditionnellement, son score faiblit lors des seconds tours, beaucoup de ses électeurs se rabattant sur un vote utile. C’est dire à quel point la droite sarkoziste est rejetée par son propre camp. C’est dire aussi à quel point le con est un animal répandu parmi nous. Rien n’excusera jamais le vote FN !  

C’est avec impatience que l’on attendait la réaction du gouvernement après cette branlée historique (oui, allez je me lâche). Et il ne nous a pas déçu. A l’image du discours de l’UMP lors des soirées électorales à la télévision, c’est tout va bien, j’ai rien entendu, je ne change rien… A part Xavier Darcos… J’aurais jamais cru jamais avoir de l’empathie pour ce type, mais grâce à Sarko, c’est le cas. Il est très fort ! Sérieusement, mettre Eric Woerth aux affaires sociales, Monsieur « je ne remplace qu’un fonctionnaire sur deux et je vous emmerde ! » se situe entre la pure provocation et la connerie la plus profonde.

Pour finir, je citerai Pierre Moscovici qui ne voit pas comment Sarkozy pourrait gagner en 2012, mais qui voit encore très bien comment le PS pourrait perdre. Alors dès demain, le combat continue !

ADMINISTRATION MON AMOUR

adminsitration

adminsitrationCeux qui suivent régulièrement mes statuts Facebook savent que ma boîte a subi récemment un contrôle fiscal. Il s’est terminé sans aucun dommage pour nous, malgré une première proposition de redressement de 15 000 euros, finalement abandonnée après une contre-argumentation rédigée de main de maître par ma comptable bien aimée. Au-delà de l’anecdote, cette épisode a été pour moi l’occasion de quelques réflexions que je vais vous faire partager ici et qui ont renforcé quelques unes de mes convictions les plus profondes.

Sans rentrer dans les détails techniques, il faut juste savoir que nous avons acheté l’immeuble de bureau non directement, mais sous forme de parts d’une société que nous avons ensuite fusionner avec la nôtre, en utilisant un procédé particulier appelé transmission universelle de patrimoine. Ceci est assez pointu et a nécessité une formation spécifique de ma comptable. A côté de ça, le notaire pédalait lui-aussi un peu dans la semoule. Ce fut déjà beaucoup de temps, d’argent et d’énergie dépensés pour arriver à mener à bien une simple opération immobilière. Honnêtement, je n’aurais jamais imaginé que cela pourrait être aussi compliqué et surtout aussi difficile de naviguer dans les textes juridiques pour arriver à comprendre ce qu’il est possible de faire et à quelles conditions.

Arriva donc ma charmante contrôleuse. Sa visite me permit d’assister, avec des yeux étonnés, au spectacle de ma comptable échangeant avec elle des propos abscons, se battant surtout à coup de textes qu’elles allaient chercher dans des sources obscures et quasi-inaccessibles. Et la contrôleuse de dire « c’est un sujet compliqué » ou encore « il va falloir que je vois ça avec mon chef ». Conclusion, même le service chargé de contrôler la bonne application du code des impôts est incapable de le maîtriser dans les cas les plus complexes (enfin là, on a juste acheté un immeuble). Pour preuve, au final, on s’en est sorti blanc comme neige, alors qu’il a longtemps affirmé le contraire. Et c’est bien là qu’il y’a un problème…

Depuis que je m’occupe seul dans la gestion d’une entreprise, j’ai pu me rendre compte par moi-même de ce qu’est réellement la sur-administration de la société française. On entend souvent les gens se plaindre de la paperasserie administrative… et bien ils n’ont pas complètement tort de le faire, aussi bonnes soient les raisons qui se cachent derrière chaque procédure. Ceci a évidemment un impact économique. Dans le cadre de mon contrôle fiscal, ce fut particulièrement caricatural. La contrôleuse, ma comptable et moi-même avons donc passé de longues heures à essayer de maîtriser les tenants et les aboutissants d’une procédure juridique du fait de sa complexité et surtout de la multiplicité des textes et des sources. Evidemment, pendant ce temps, nous n’étions pas employés à autre chose de beaucoup plus utile pour la marche du monde et de la société.

Alors autant supprimer le poste de fonctionnaire occupée par ma contrôleuse ! Cela peut apparaître comme du bon sens. Un bon sens largement partagé par notre gouvernement qui fait de la réduction du nombre de fonctionnaires un objectif en soi. Cependant, si le temps passé sur le dossier de ma boîte est bien du temps de perdu pour l’administration, ce n’est pas la faute de son inefficacité. Ma contrôleuse a bien fait son travail, et un travail de contrôle absolument indispensable. C’est le droit fiscal tel qu’il existe aujourd’hui qui est la source de cette perte de temps et d’argent. Et tant qu’il restera en état, supprimer le poste de ma contrôleuse ne serait qu’ouvrir la porte à plus de fraude et d’évasion fiscale.

Y’a-t-il trop de fonctionnaires en France ? Voilà un éternel débat qui ne sera jamais clos. Bien sûr, et je l’ai évoqué récemment, on pourrait mieux organiser l’administration pour la rendre plus efficace. Mais cela reste vrai pour toute organisation et toutes les entreprises. On peut toujours faire mieux. D’ailleurs, le passage au 35h avait démontré de manière éclatante qu’on pouvait toujours gagner en productivité et faire autant avec moins, surtout dans le secteur tertiaire. Mais ceci doit être un effort d’amélioration continue et non pas une idée toute faite lancer pour justifier des suppressions de postes, sans réfléchir une seule seconde si ces derniers sont vraiment utiles ou non.

Et ils le sont ! Si on veut vraiment dégonfler l’administration française, et cela ne serait pas inutile à mon sens, il faut d’abord créer les conditions pour qu’elle n’ait plus besoin d’autant de personnes pour fonctionner. Et là gare aux idées toutes faites ! On l’a bien vu lors du dernier débat télévisé de l’entre deux tours des présidentielles, où les candidats se sont accordés sur un seul point : comme il n’y a plus de frontière en Europe, on n’a besoin de moins de douaniers. Effectivement, cela semble logique, mais l’explosion du commerce international fait que cela se révèle complètement faux. Le métier a changé, mais les besoins en personnel restent les mêmes. Et si demain, on imposait un contrôle sur la qualité environnementale des importations, il pourrait même encore augmenter.

Et puis dégonfler l’administration française signifierait-elle forcément de diminuer le nombre de fonctionnaires ? N’y a-t-il pas des besoins dans les écoles, dans les universités, dans les hôpitaux, dans les commissariats, dans les crèches qui pourraient être satisfaits si on gagnait des marges de manœuvre par ailleurs ? Sans doute, mais cela resterait à étudier avec précision et sans a priori. Sans a priori, comme par exemple, se fixer l’objectif de ne remplacer qu’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite…

LE HAMBURGER DE LA DISCORDE

Quickhalal

QuickhalalJ’ai quelque peu hésité à écrire ce billet, vu qu’on a déjà beaucoup trop parlé de cette anecdote, qui n’est certainement pas un événement. Mais bon les voix de l’emballement médiatique sont impénétrables et tout le monde a donné son opinion sur la fameuse affaire des Quick qui ne propose plus que la viande halal. Je vais donc faire de même.

Que Quick, en tant qu’entreprise privée, fasse le nécessaire pour attirer une certains clientèle est son droit plein et entier. Aux dernières nouvelles, on a le droit de vendre des produits halal en France, et encore heureux, alors pourquoi pas sous la forme de hamburgers. Certes, le choix a été fait de ne vendre que de la viande halal, mais c’est bien le cas des boucheries halal justement. Alors la plainte pour « discrimination » portée par le maire de Roubaix me semble totalement hors de propos.

Par contre, cette affaire est vraiment regrettable pour ce qui est du rôle « social » d’un tel restaurant. Ceci n’a rien à voir avec le droit, mais simplement avec notre devoir moral de construire, chacun à notre niveau, « un vivre ensemble ». Un Quick, c’est un lieu de rencontre, d’échange et de convivialité notamment pour la jeunesse. On y va rarement seul, mais le plus souvent entre amis. Si le restaurant avait proposé deux types de menu, il aurait contribué à créer un lieu où tous pouvaient se retrouver, sans que personne ne se sente exclu. Le choix qui a été fait contribue au contraire, à créer des barrières et contribue à un « vivre chacun de son côté ».

La connerie n’est pas encore un délit malheureusement. Sinon, effectivement, porter plainte contre Quick aurait été le premier réflexe à avoir.

RETRAITER LES RETRAITES

retraite

retraiteDepuis que je suis tout petit, j’entends parler de la réforme nécessaire de notre système de retraite qui serait menacé de faillite. Cette idée, brandie constamment par la droite et également parfois par la gauche, semble un fait incontestable et établi. Mais comme souvent pour ce genre d’idée, si on prend le temps de réfléchir cinq minutes, ce que nous faisons trop peu souvent, on est quand même en droit de demander si tout cela mérite la certitude qui semble habiter les esprits.

Ah mais oui, j’oublie le baby-boom qui va faire exploser brutalement le nombre de retraités et pour longtemps… Effectivement, les projections démographiques de 1995, pour le premier projet de réforme par le gouvernement Juppé, avançaient des chiffres très inquiétants. Depuis l’INSEE a largement révisé ses prévisions dans un sens favorable sans que cela fasse ciller l’UMP ou le MEDEF. Mais que le poids des retraites dans le PIB va augmenter est un fait incontestable…

Et là encore, il serait bon de ne pas s’arrêter à cette idée visiblement simple et se demander si cela est si grave que ça. Et là, il est bon de regarder un peu en arrière. En 1959, les retraites représentaient 5,4% du PIB. En 2003, 12%… A ma connaissance cette augmentation n’a pas transformé la France en pays du Tiers-Monde. Aucun effondrement de l’économie n’a eu lieu, du moins pas pour cette raison. Si on ne fait rien, en 2040 le poids des retraites représenterait 18,5% du PIB, soit, en fait, une augmentation comparable à celles des décennies précédentes. Au-delà de cette date, ce chiffre devrait se stabiliser.

Il n’y a donc pas d’effondrement du système de retraite de prévu. Au-delà d’une augmentation des taux, c’est surtout un élargissement des assiettes des cotisations, auxquelles échappent encore trop de revenus financiers, qui permettra d’augmenter le part des retraites dans le PIB, ce qu’on a toujours fait, on le répète, sans que cela ne soit plus douloureux qu’avant.

Pour autant, doit-on être foncièrement hostile au recul de l’âge légal de la retraite ? Pour moi, la réponse est non, mais pas du tout pour les raisons mis en avant par le patronat. Et surtout pas du tout avec le même calendrier. L’évolution de la pyramide des âges ne va pas aboutir à la ruine du système par répartition, mais un problème d’organisation de la société. Cette dernière a besoin pour fonctionner d’une population active suffisamment nombreuse. S’il faudra travailler plus longtemps, ce sera pour répondre à un besoin sociétal, non purement financier… mais bon ce genre de raisonnement est intellectuellement hors de portée d’une large partie de la classe politique, sans même parler du MEDEF.

Le MEDEF d’ailleurs parlons-en. Anne Parisot va quand même très loin dans le foutage de gueule. Comment ose-t-elle clamer si fort la nécessité de faire travailler les gens plus longtemps alors qu’elle et ses petits copains s’empresse de foutre à la porte les salariés de plus de 55 ans. Quand ce mal français sera enfin vaincu, on en reparlera. Et ce mal français est avant tout ancré dans la culture du management des patrons des grandes entreprises française qui n’aiment ni les jeunes diplômés, ni les salariés proches de la retraite. Et ainsi, ils privent la société française d’une richesse qui vaut bien tous les points de PIB consacré à payer les retraites.

Le débat qui s’annonce ne pourra aboutir sur une réforme réellement juste et efficace. Trop d’idées préconçues et de mauvaise foi habitent l’ensemble des acteurs présents autour de la table. Le problème, c’est que ces braves gens vont décider de notre avenir à tous ! C’est quand que j’ouvre mon Plan d’Epargne Retraite ?

MALHEUREUSEMENT IKEA EST LA

ikeaengreve

ikeaengreveJ’ai des revenus modestes, je démarre dans la vie, mais j’ai besoin de meubler. Heureusement, Ikea est là…

Visiblement, Ikea est une entreprise particulièrement intelligente puisqu’elle vise à élargir sa clientèle avec ses propres salariés… Enfin, à ce train là, ils n’auront même plus de quoi acheter un meuble en kit.

On pensait tous que, si Ikea propose des meubles pas chers, c’était parce qu’ils étaient vendus en kit et que cela engendrait des économies à tous les niveaux. Visiblement, on se trompait car c’est en sous-payant ses employés qu’elle arrive à ce résultat… Ah bah non plus en fait, vue la hausse continue de ses profits, sans que le prix des meubles ne suivent le même chemin. Mais où vont ces profits alors si ce n’est dans la poche des salariés ou celles des clients ?

Dans celles des dirigeants bien sûr ! Ikea, entreprise familiale, certes, mais ça n’empêche pas la famille dirigeante de se comporter comme les derniers des connards d’actionnaires. En fait, tout cela est symbolique du comportement des grandes entreprises au cours de la première décennie du XXIème siècle. Un comportement qui touche à sa fin, espérons-le, mais le combat est loin d’être gagné.

Entre 2000 et 2010, le taux d’investissement des entreprises a stagné, tout comme les salaires et même les profits. Par contre la rémunération des dirigeants et des actionnaires s’est envolée. Comment un tel miracle est-il possible ? Par l’endettement ! C’est évidemment un comportement suicidaire, même si la faiblesse des taux d’intérêt d’avant Crise a permis à l’illusion de perdurer si longtemps.

La Crise est passée par là et il a fallu revenir (un peu) à la réalité. Qui a trinqué ? Les actionnaires bien sûr puisque leur rémunération est censée être proportionnelle aux risques qu’ils prennent…. Sauf qu’évidemment, ça ne s’est absolument pas passé de cette façon. Ce sont les salariés qui ont trinqué, par la stagnation de leur salaire, quant ce n’était pas des licenciements massifs. On touche là un des dysfonctionnements principaux de l’économie actuelle qui scie la branche sur laquelle elle est assise. En détruisant l’économie réelle au profit de l’économie financière, elle réduit la solvabilité des entreprises et des consommateurs, qui forment encore le moteur de base de la machine économique. Le principe de l’argent qui va à l’argent ne peut bien sûr se poursuivre infiniment si les entreprises n’ont plus de clients et que les locataires se retrouvent incapables de payer leur loyer.

Tout cela découle d’une même école de pensée née à Chicago dans les années 70 et dont la traduction politique s’est faite avec Reagan et Thatcher. Une école de pensée qui a nourri les Sarkozy, les Merkel et les Berlusconi… Bref, les dirigeants des principales économies européennes. Le basculement à gauche des Etats-Unis et du Japon peuvent redonner espoir dans des lendemains meilleurs. En attendant, les salariés d’Ikea se battent !

UN GOUVERNEMENT OFF-LINE

loppsi

loppsiNotre cher gouvernement adoré a décidé de renforcer la législation pour lutter contre notamment la pédopornographie sur Internet ! C’est du moins un des prétextes de la nouvelle loi en I, qui répond au doux nom de LOPPSI (qui contient par ailleurs bien d’autres mesures sécuritaires).

Encore une fois, tout cela n’est qu’une vaste fumisterie, un effet d’annonce, qui servira au mieux à fliquer l’internaute de base. Car les solutions techniques pour contourner les nouvelles mesures existent déjà, les rendant totalement inefficaces. Pire, en rendant les pédophiles beaucoup plus prudents et en les poussant vers des outils plus discrets, cela compliquera fortement la vie de ceux qui luttent contre ces réseaux. Bref, encore une fois le délire sécuritaire et répressif du gouvernement va avoir des résultats totalement contraires aux objectifs, mais aura eu le mérite de flatter son électorat haineux.

Plus généralement, cela montre son incapacité à comprendre ce que Internet a changé dans nos sociétés. Encore une fois, au lieu de prendre les problèmes à leur source, il lutte désespérément pour faire disparaître les symptômes les plus visibles, sans aucune chance de faire disparaître ainsi les dysfonctionnements qui les provoquent. De plus, les plus gros « délinquants » sont ceux qui maîtrisent généralement le mieux l’outil informatique et donc ceux qui mettront d’autant plus facilement en œuvre les moyens qui existeront toujours pour contourner les moyens de répressions.

Un des mérites, ou torts comme l’on veut, d’Internet et du numérique en général est la facilité qu’il offre pour les échanges non marchands. La dématérialisation est évidemment une bénédiction pour l’humanité qui ne sait plus quoi faire de ses déchets. Mais évidemment, dématérialiser c’est détruire toute la sphère marchande qu’il y’avait derrière. Pour un CD, il fallait extraire les matières premières pour les fabriquer dans des usines, il fallait des transporteurs et des magasins pour les vendre. Chaque CD a donc un coût par lui-même et en voler un dans un magasin, c’est faire perdre de l’argent à chacun des maillons de la chaîne.

Copier le fichier MP3 d’un ami se situe dans une toute autre logique. Si je copie un titre pour lequel je n’aurais de toute façon pas dépenser un seul centime, il n’y a qu’un gagnant, moi, et aucun perdant. Le problème vient évidemment quand je fais la même chose pour de la musique pour laquelle j’aurais payé si je n’avais pu faire autrement.

Bien sûr, l’artiste doit être rémunéré. Mais on sait déjà que sauver la sphère marchande qui l’accompagnait précédemment n’est pas la solution. Avoir confié la réflexion sur ce sujet au patron de la FNAC montre bien que le gouvernement n’a absolument pas compris cela.

Pour moi le meilleur exemple de l’absurdité du système actuel est Kamini et son titre Marly-Gaumont. Mis gratuitement en ligne, il rencontra un succès phénoménal. Suite à cela, il décida légitimement de vouloir tirer profit de cette réussite et signa avec une maison de disque. Aussitôt fait, aussitôt la vidéo disparut du site où l’on pouvait la télécharger. C’était évidemment trop tard, elle circulait déjà largement sur n’importe quel réseau peer-to-peer et personne n’aurait jamais payé pour l’acquérir. Pourquoi le consommateur devrait-il rémunérer le patron de la maison de disque pour que Kamini, qui s’est très bien débrouillé sans lui, le soit également ?

Cela peut paraître paradoxal, mais c’est tout simplement la conséquence de la dématérialisation. Tout est à portée de main (ou plutôt de téléchargement) sans que l’on soit limité ni par un budget, ni par la place que prendrait des supports matériels. Renoncer volontairement à cela serait d’une part complètement masochiste, et d’autre part passer à côté d’une chance unique pour l’humanité. Le but de l’art et de la culture n’est-elle pas de se diffuser le plus largement possible ? Mais évidemment, si les artistes ne peuvent plus vivre, il n’y aura plus rien à diffuser.

Personnellement, je n’ai pas de solution miracle à proposer : licence globale, peer-to-peer payant, taxe sur les fournisseurs d’accès, je ne saurais dire quelle est la meilleure solution. Cette dernière est sûrement à inventer. Mais faudrait-il déjà la chercher.

UN DSK QUI SURGIT HORS DU FMI…

Dominique-Strauss-Kahn

Dominique-Strauss-KahnAh ça devait bien finir par le titiller… Certes, il est bien payé, il a un boulot sympa, New York n’est pas le pire endroit où vivre… Mais voilà, quand on est un homme politique français de premier plan, même si on essaye de se convaincre du contraire, et bien on veut être PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE ! Et DSK comme les autres !

Globalement, un homme politique français soit il est candidat à la Présidence, soit il ne l’est pas… parce qu’il sait qu’il n’a aucune chance, sinon il le serait. On peut entamer ici le débat passionnant sur les vertus et les vices de la Vème République et de la « Présidentalisation » du régime, mais tel n’est pas mon propos ici.

Non, je veux juste dire quelques mots sur le coureur de jupons le plus célèbre depuis Bill Clinton, à savoir Dominique Strauss-Kahn. Les journaux se sont emparés de la question sur une éventuelle candidature de sa part depuis un moment déjà. Sondages, analyses, conjonctures, tout était bon pour étayer le sujet. Mais ça y’est, il l’a avoué des bouts des lèvres, il n’exclut rien. Et quand on n’exclue pas en politique, c’est qu’on y va tout droit !

On sent bien dans les médias une envie de le voir revenir pour devenir le candidat du PS aux prochaines élections présidentielles. Alors que les modalités des primaires ne sont pas encore connues, on n’a l’impression que le choix de la presse est fait. C’est DSK qu’il faut opposer à Sarko en 2012. Ce choc de Titans est alléchant et fera vendre beaucoup de papiers, soyons en sûr. Un duel contre Aubry n’aurais sûrement pas la même saveur.

DSK aurait de réelle chance de s’imposer s’il était désigner candidat du PS. Mais sa situation médiatique ressemble à celle de Ségolène Royale en 2006, lors de la campagne interne. Elle était la meilleure candidate parce qu’on avait décidé qu’elle l’était, donc elle l’était. Bref, on est face à une prophétie auto-réalisatrice et la campagne de 2007 a montré que ce genre de mécanisme de décision possédait quelques limites.

DSK profite de son éloignement de la vie politique française, et du PS, en particulier pour semblée au-dessus de la mêlée politicienne. Mais le système de primaires qui se dessinent, quelque soit la forme qu’elles prendront au final, le forcera à y replonger très vite. Et là, Aubry et d’autres ont encore une petite longueur d’avance…

UNE PETITE VIREE POUR LES FONCTIONNAIRES ?

ericwoerth

ericwoerthVoici donc la nouvelle trouvaille du gouvernement, si on en croit les journaux de ce matin : on va enfin pouvoir virer les fonctionnaires ! Il était temps…

Pour avoir passé un mois à trier des papiers dans une recette des impôts, et surtout pour avoir eu un père qui a eu à gérer des services administratifs et nous faisait le récit de certains spécimens qu’il avait sous ses ordres, je sais que le mythe du fonctionnaire qui n’en fout pas une et qui se plaint quand même tout le temps n’est pas qu’un mythe justement… il existe bel et bien !

Les premières victimes de ce genre de personnage sont… ses collègues qui sont bien obligé de faire le boulot à sa place. Je peux témoigner que ça peut créer de vraies tensions au sein des services. Et puis, soyons honnêtes, des personnes comme cela, il en existe dans toutes les entreprises… simplement elles doivent faire preuve d’un peu plus de subtilité pour se planquer et faire comme si..

De toute façon, tout cela va changer puisque, grâce au magnifique intellectuel qu’est Eric Woerth, l’administration va pouvoir se débarrasser de toutes ces grosses faignasses ! Sauf que… pas du tout…

Ne plus assurer aux fonctionnaires la sécurité de l’emploi en cas d’incompétence ou de refus de travailler pourrait éventuellement se concevoir. A la fois, un fonctionnaire qui est payé à ne rien faire vole de l’argent public et donc l’argent des pauvres dont les services publics forment le seul patrimoine et la seule protection. Evidemment, ça serait une révolution totalement inenvisageable politiquement. Et puis, reste à savoir si cela servirait à grand chose.

Les fonctionnaires sont souvent la cible des critiques du café du commerce, criant leur haine contre ce statut bardé de privilèges. Ce à quoi, on peut répliquer un argument massue et imparable : « bah dans ce cas, pourquoi vous n’avez pas passé le concours ? ». Bah oui, au fait pourquoi ?

Si j’applique cette question à moi-même, la réponse est double. Déjà, même si ma situation actuelle ne me donne pas raison, je n’ai pas du tout envie de suivre la grille salariale de la fonction publique. Je suis bien placé pour savoir qu’on peut bien gagner sa vie en fin de carrière… mais en fin de carrière… et pendant sa retraite. Si possible j’aimerais profiter de mon argent avant cet âge-là !

L’autre élément qui me bloque, c’est le manque de mobilité en termes de métiers exercés. Mon job actuel ne ressemble pas du tout à mon job précédent et j’en suis très heureux… Enfin pas uniquement parce que je n’aimais pas du tout ce dernier. Cette diversité n’est possible que dans le privé, généralement en changeant régulièrement d’entreprises. En France, on devient fonctionnaire d’un ministère et d’un seul… enfin jusqu’à présent.

Certains me trouveront sévère dans mon jugement sur les carrières au sein de l’administration. La carrière de mon père est là pour le prouver… à la différence qu’il a du se soumettre à une mobilité géographique qui aurait pu être très problématique si ma mère avait travaillé. Bref, je n’ai pas cherché à être fonctionnaire tout simplement parce que je trouve que les inconvénients sont supérieurs aux avantages. Je me garde donc bien de leur cracher dessus à tout bout de champs ! 

Mais n’est-il pas dommage que quelqu’un comme moi (je vous laisse juge de mettre ce que vous voulez derrière ce « comme moi ») ne soit pas attiré par une carrière dans l’administration ?  J’aurais pourtant heureux de consacrer ma vie professionnelle à la puissance publique. Enfin, je me rattrape par mes activités d’élu. Une des solutions qui pourraient m’attirer serait un décloisonnement entre les ministères permettant d’effectuer dans l’administration une carrière aussi riche et variée que dans le privé. Bah ce n’est pas ce que propose le gouvernement ? De quoi je me plains encore ?

Certains me trouveront sévère dans mon jugement sur les carrières au sein de l’administration. La carrière de mon père est là pour le prouver… à la différence qu’il a du se soumettre à une mobilité géographique qui aurait pu être très problématique si ma mère avait travaillé. Bref, je n’ai pas cherché à être fonctionnaire tout simplement parce que je trouve que les inconvénients sont supérieurs aux avantages. Je me garde donc bien de leur cracher dessus à tout bout de champs !

Pour avoir envie de mener une carrière entre différents corps d’Etat, il faudrait que je puisse le faire volontairement. Démissionner d’une entreprise pour en changer est un choix personnel dans le cadre d’un plan de carrière que l’on a soi-même établi. C’est très différent de la mobilité interne subie et imposée et qui sert de moyen de chantage envers les employés sous peine de licenciement. C’est un des fléaux meurtriers du management moderne, France Telecom est là pour le prouver. Il y’a des techniques de management qui peuvent mettre du sang sur les mains de ceux qui la pratique…

… Et bien, notre gouvernement n’a rien trouvé de mieux que de chercher à introduire ces mêmes techniques dans la fonction publique. Bref, de rendre les carrières publiques encore moins attractives, sans même parler des drames que cela pourrait entraîner (bon, soyons honnête, y’a encore du chemin avant d’en arriver là). Encore une fois, il nous montre à quel point il se sert d’un soit-disant pragmatisme pour imposer une idéologie socialement funeste et dont l’inefficacité a été maintes fois démontrée par les faits.

Mais pour faire plaisir aux petits copains du CAC 40 et flatter les bas instinct de son électorat, qu’est ce qu’on ne ferait pas ! Et puis, pendant que les salariés du privé sont encouragés à témoigner leur haine envers les fonctionnaires, ils oublient de se révolter contre ceux qui décident de limiter les bas salaires pour payer des dividendes,  qui pompent 50% de ces mêmes salaires sous forme de loyers et qui, pour la peine, ont le droit de bénéficier du bouclier fiscal. Et ça, c’est une des missions pour laquelle notre gouvernement consacre toute son énergie !

IL N’Y A PAS QU’EN BOITE QU’IL Y’A DES PHYSIOS… Y’A EN URNE AUSSI

votedesetrangers

votedesetrangersIls sont rigolos à l’UMP…enfin non, mais bref… Si j’ai bien compris, ils sont donc pour le droit de vote des étrangers dans l’absolu, mais pas tout de suite parce que les Français ne sont pas prêts… Non mais, ils n’avaient pas encore osé la faire celle-là. Le tableau de chasse de leur connerie frôle désormais l’exhaustivité. Ils se sont demandé si les Français étaient prêts à accorder aux 5% les plus riches d’entre eux le bouclier fiscal ?

Il faut dire que les médias font aussi très forts. Sans doute dans le cadre du Grenelle de l’Environnement et donc par soucis d’économies d’encre, ils parlent allègrement du débat sur le droit de vote des étrangers… Je rappelle à tout le monde que l’on parle ici du droit de vote des étrangers hors Union Européennes aux élections municipales…

Et oui, les fachos qui font pleuvoir leur haine à longueur de commentaires sur tous les sites d’actualités ne l’ont visiblement pas encore réalisé, mais les étrangers votent déjà. Un nombre peu important d’entre eux certes, mais des étrangers quand même. Ce qu’il y’a de plus grave, c’est que visiblement les membres de l’UMP ne l’ont pas réalisé non plus. Ou bien…

…est-ce plutôt que, si on prend cela en compte, il devient difficile de justifier l’injustifiable ? Pourquoi dénier un droit accordé aux ressortissants de l’Union Européenne aux étrangers hors UE ? Et là évidemment, on tremble d’effroi devant la seule réponse possible : mais parce qu’ils sont comme nous…ils sont blancs… Bon, je vomis et je reviens…

Après, se pose une autre question. Pourquoi les Socialistes n’ont jamais mis en œuvre cette décision lorsqu’ils en avaient l’occasion alors que, rappelons-le, elle faisait partie du programme de Mitterrand en 1981 ? C’est une bonne question, mais malheureusement qui s’applique à beaucoup de choses. Le gouvernement Jospin avait bien lancé la machine, mais n’avait osé porter l’initiative jusqu’au bout avant les Présidentielles. On sait ce qu’il en a été…

Alors verdict : UMP = connards, PS = petites bites ? Enfin en attendant, la bête immonde est bien toujours là.

SOMMET DE COPENHAGUE : LES REACTIONS !

sommetcopenhague

sommetcopenhagueDepuis l’échec du sommet de Copenhague, les réactions se multiplient :

« C’est lamentable, tous des pourris ces politiciens, ça ne pense qu’au fric ! », a déclaré Madame X, qui vient de vote contre l’isolation par l’extérieur de son immeuble lors de la dernière assemblée des copropriétaires.

« Tout ça c’est la faute des Américains et des Chinois » affirme Monsieur Y, en prenant sa voiture pour aller chercher sa baguette de pain (« Bah oui, il fait froid ! »).

« Les discours de Sarkozy, c’est du vent ! » nous a écrit Monsieur Z, qui n’a pas pu voter aux dernières élections, car il faisait du quad dans des chemins forestiers, après avoir laissé ses cadavres de canettes de bière, à l’abri, sous un arbre.

Bon et moi, j’écris ce billet après avoir bu un grand verre de Tropicana, aux bonnes oranges du Brésil… Que voulez-vous, c’est le seul que j’aime…