PUTAIN, QUEL PIED !

relaisnatation

relaisnatationIl y a quatre ans, je m’étais levé au beau milieu de la nuit pour regarder le relais 4x100m de natation. A l’époque, on espérait une médaille, voire même, l’or mais sans trop oser y croire. Puis la course commença et tous s’enchaîna comme dans un rêve. Seul dans mon salon, à 4h du matin, je commençais à sauter d’enthousiasme. Alain Bernard, le meilleur sprinteur au monde, prenait son relais, le dernier, avec une véritable avance. Plus rien ne pouvait nous arriver, la course était gagnée… Et pourtant…

Ce moment-là fut un des plus forts que je n’ai jamais vécu grâce au sport, même si ce fut dans la déception. Jamais je n’oublierai les émotions vécues cette nuit-là et revoir cette course continue de me faire quelque chose. Ce soir, je viens de vivre une émotion comparable, mais dans le sens inverse. Et c’est évidement tellement meilleur. Car ce sentiment de revanche décuple la joie procurée par cette médaille d’or. Cette réécriture de l’histoire, avec ce scénario inversé, a quelque chose de « trop beau pour être vrai ! ». Un enchaînement des évènements comme seul le sport peut en proposer et qu’on oserait imaginer si on devait les écrire à l’avance. C’est juste le pied absolu !

Voilà ce soir, j’ai sauté comme un con tout seul dans mon salon ! J’ai crié sûrement assez fort pour que mes voisins soient au courant ! Et quelques larmes étaient au bord des yeux ! Surtout que cela vient avec une très belle journée de sport avec ces trois autres belles médailles. Camille Muffat a réussi à remporter le titre en étant archi-favorite, ce qui n’est jamais facile. Cela peut passer pour un lieu commun, mais les résultats des épreuves de natation depuis le début de ces Jeux montre que la hiérarchie a vite fait d’être bousculée !

Les relayeurs français l’ont fait ! (mais ils sont où les Australiens?). Et putain, qu’est ce que c’est bon !

 

LA SOIREE DE LA FEMME

francenorvege

francenorvegeJe ne sais pas si c’est le discours de Jacques Rogge qui les a inspirées, mais les joueuses des Equipes de France engagées aux JO nous ont offert hier soir un triple bonheur particulièrement réjouissant. Une victoire attendue, celle des footballeuses contre la Corée du Nord, une espérée, celle des basketteuses contre le Brésil et enfin une immense performance avec celle acquise contre les championnes du monde norvégiennes en handball. Ce magnifique triplé met en avant un sport collectif féminin qui a bien du mal à exister médiatiquement dans notre pays.

Si le sport féminin tricolore nous a donné certaines des athlètes les plus populaires, Kiki Caron et Colette Besson hier, Marie-Josée Perec, Amélie Mauresmo et Laure Manaudou plus récemment, les équipes collectives ont souvent évolué dans un grand anonymat. Pourtant les résultats sont là ! Les basketteuses ont été deux fois championnes d’Europe en une décennie, quant les handballeuses ont même été championnes du monde. Et ne parlons même pas des clubs qui, même quand Bourges et Valenciennes dominaient outrageusement le basket européen, avaient droit au mieux à une citation.

On peut pourtant espérer que les choses changent… Les footballeuses en tout cas sont en train d’obtenir une popularité jusqu’alors inconnue pour une équipe tricolore féminine. Il est encore trop tôt pour savoir si elle va continuer à croître dans la durée ou si elle bénéficie simplement de la double conjoncture de bons résultats et d’une équipe masculine plus impopulaire que jamais. Reste aussi à savoir si cette popularité va rejaillir sur les autres sports collectifs…

Cette première journée d’hier fut aussi marquée par le titre olympique d’Alexandre Vinokourov. Une victoire qui me procure un sentiment mitigé. Ce que j’ai peu aimer ce coureur ! Toujours à l’attaque, constamment offensif, il a fait preuve tout au long de sa longue carrière de ce panache qui fait la marque aujourd’hui d’un Voeckler. De plus, ses initiatives spectaculaires étaient souvent couronnées de succès. On se souvient notamment de sa superbe victoire sur les Champs Elysées. Mais le champion faut aussi suspendu pour deux ans pour dopage, jetant une inévitable suspicion sur ses performances. Son titre olympique, acquis à 38 ans, le fut-il à l’eau claire ? Mais après tout qu’importe, car s’il a gagné, c’est tout simplement parce qu’il a osé attaquer quand les autres restaient le cul sur leur selle. Pour ça, merci Monsieur Vino !

15 JOURS DE BONHEUR

JO2012

JO2012Si j’ai commencé à m’intéresser au sport avec la Coupe du Monde 1990, quelque chose a définitivement changé dans ma vie lors de l’été 1992. Une flamme s’est allumée dans mes yeux lors de la Cérémonie d’Ouverture des Jeux de Barcelone pour ne jamais s’éteindre. Un moment de pur magie qui fait naître une passion pour la vie. Jamais je n’oublierai l’allumage de la vasque par un archer qui a provoqué comme un coup de foudre. Un amour qui a grandi chaque jour un peu plus pendant cette quinzaine de pur bonheur. Je pourrais lister un nombre incalculable de moments restés gravés dans ma mémoire.

Du coup, tous les quatre ans, j’espère revivre ces mêmes émotions. Bien sûr, j’ai peut-être perdu un peu de mon enthousiasme enfantin, mais je suis encore capable de me réveiller à 3h du matin pour voir une finale de natation, comme lors des Jeux de Pékin. Les Jeux Olympiques restent pour moi un rendez-vous incontournable que j’attends toujours avec impatience des mois à l’avance. Ceux de Londres n’échappent évidemment pas à la règle.

Pourtant, je garde encore bien en mémoire le jour funeste de leur attribution où, en tout objectivité, Paris s’est fait tout simplement voler, pêchant par naïveté, alors qu’elle brillait par sa compétence et la qualité de son projet. Alors j’avoue qu’hier, je l’avais parfois un peu mauvaise, en voyant cette Reine d’Angleterre, incapable de cacher le profond ennui dans lequel elle était plongée. Mais bon, le spectacle proposé par Danny Boyle m’a émerveillé et je compte bien profiter de la compétition avec la plus grande passion !

Mais au-delà du sport, la Cérémonie d’Ouverture de ces Jeux Olympiques a été aussi un vrai moment d’émotion par sa dimension « politique ». On peut trouver l’image surfaite, mais voir toute l’humanité, toutes les nations rassemblées a quelque chose de profondément émouvant. Les sourires sur tous ces visages, tous ces costumes aussi variés que le sont les cultures humaines rendent vivant l’idéal olympique de fraternité et de concorde.

Ces Jeux Olympiques marquent aussi un tournant dans l’histoire du mouvement olympique. Pendant longtemps, ce dernier a été esclave de diverses revendications politiques, parfois jusqu’au drame, comme à Munich il y a quarante ans. Mais cette fois-ci, c’est lui qui s’est servi de sa puissance pour soutenir une grande cause. En menaçant les pays récalcitrants d’exclusion s’ils n’envoyaient pas des athlètes femmes aux JO, il a osé affirmer que certaines choses n’étaient pas négociables. La piqure de rappel dans le discours de Jacques Rogge a constitué un signe fort et presque étonnant, car on a rarement connu le CIO aussi volontariste dans ce domaine.

Quel bonheur de voir la délégation irakienne conduite par une femme à la tête nue ! D’autant plus que cette cérémonie est venue quelques semaines après la décision controversée de la FIFA d’autoriser les footballeuses à jouer la tête couverte. Cela nous rappelle la difficulté de trouver la bonne attitude face à ces questions. Vaut-il mieux se montrer intransigeant ou bien être plus souple et permettre à des femmes de participer à des compétitions hors de leur pays dont elles auraient été privées sans cela ? Bien sûr, on pourrait rêver qu’une athlète saoudienne, soumise à des restrictions inacceptables, se révolte sous les caméras du monde entier. Mais on sait qu’en retour, cela renforcerait les interdictions auxquelles sont soumises les femmes saoudiennes dans leur pays.

Je vais savourer chaque seconde de ces Jeux Olympiques londoniens ! 15 jours de pur bonheur et d’émotion ! Et, parce que j’assume mon chauvinisme, quelques belles médailles françaises.

UNE GRANDE BOUCLE DEJA BOUCLEE ?

bradleywiggins

bradleywigginsBradley Wiggins était le grand favori de ce Tour de France dessiné pour les rouleurs comme lui et il n’a pas déçu. Si bien que sa victoire écrasante dans le contre-la-montre d’hier pourrait nous annoncer une des Grande Boucle les plus ennuyeuses depuis des lustres, nous renvoyant au temps où Miguel Indurain tuait la course dès le premier contre-la-montre. Certes, les écarts ne sont pas si imposants qu’à l’époque, mais on voit mal comment ils pourraient être comblés par une concurrence visiblement en demi-teinte.

Sauf qu’il n’existe jamais de certitude. Bradley Wiggins semble invincible, mais il est encore trop tôt pour être déjà affirmatif sur son potentiel sur trois semaines. Lors des dernières éditions, il a parfois déçu, ne se mêlant jamais à la course à la victoire, ni même au podium. Cette saison, il semble avoir franchi un cap, aidé par une armada à son service. Mais une défaillance n’est jamais impossible et le métronome Cadel Evans pourrait bien en profiter. La spécificité et toute la difficulté du Tour est bien dans la répétition des efforts et on a vu des leaders plus solides s’écrouler soudainement.

La haute montagne commence demain. Cependant, le programme semble trop léger pour pouvoir déstabiliser l’Anglais. On peut espérer que le Tour 2012 soit aussi spectaculaire que celui de l’an dernier… comme on peut espérer gagner au Loto…

LE DECLIN LUI VA SI BIEN

rogerfedererwimbledon

rogerfedererwimbledonQuand on parle d’un homme sur le déclin, forcément on énonce là une considération plutôt négative, voire inquiétante. Mais en fait, tout dépend d’où vous partez. Car il n’est jamais sûr que la descente finisse par croisée la montée. On peut rester à des hauteurs inaccessibles, même en perdant chaque jour un peu plus de l’altitude.

Roger Federer est un champion en déclin. Il n’est plus l’homme qui avait remporté trois petits chelems de suite et qui dominait outrageusement le tennis mondial. Le poids des ans a fait son effet et il est désormais moins performant, moins impitoyable. Mais quand on a pratiqué le meilleur tennis de l’histoire pendant si longtemps, on peut encore se permettre de lever un peu le pied, sans pour autant voir la meute de la concurrence vous dépasser irrémédiablement.

Ce qu’a accompli Roger Federer lors du dernier tournoi de Wimbledon et son retour à la première place mondiale montrent bien à quel point le Suisse se situe encore à un niveau stratosphérique. Voilà, plusieurs années que l’on disserte abondamment sur son déclin, guettant chaque signe qui ferait de lui désormais un has been complet. Mais il est toujours là. Certes il partage le sommet avec Nadal et Djokovic, mais c’est encore bien de là-haut qu’il toise la grande majorité de ses adversaires.

Bien sûr, il arrivera bien un jour où ça sera définitivement la fin. Mais à force de l’annoncer et de voir Roger Federer finalement toujours présent, on commence à se demander s’il n’est pas éternel. Cependant, soyons réalistes. Il lui sera toujours plus difficile de remporter un nouveau tournoi du Grand Chelem, surtout en dehors de Wimbledon. Par contre, sur le gazon anglais, je miserai bien une petite pièce sur un 8ème titre en 2013 !

INEXORABLE !

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espagneeuro2012Le football est un sport qui se joue à 11 et à la fin, ce sont les Espagnols qui gagnent. Le célèbre proverbe inventé par Gary Lineker a pris un nouveau sens. Si la sentence initiale parlait de l’Allemagne, elle est plus que jamais d’actualité si on la remplace par la Roja. Jamais aucune équipe n’avait réussi un tel triplé, la RFA de Beckenbauer ayant échoué en finale de son second Euro, en 1976 face à la Tchecoslovaquie, aux tirs-aux-buts et la fameuse Panenka.

La victoire de l’Espagne était inexorable. On a eu beau guetter avec la plus grande attention le moindre signe de déclin, la finale et son score lui aussi historique ont renvoyé tous les sceptiques à leurs chères études. Bien sûr, en 2008 et en 2012, il y eu des victoires aux tirs-aux-buts. Bien sûr en 2010, le Paraguay a raté un pénalty qui lui aurait sûrement permis d’éliminer les Ibères s’il l’avait réussi. Mais comme pour la France en 1998, chacun de leur parcours a laissé l’impression que la victoire ne pouvait en aucun cas leur échapper. Quand ils ont les circonstances contre eux, tout au plus, cela a donné à l’adversaire l’illusion d’un espoir.

Inexorable est également la montée en puissance de la concurrence. L’Espagne a prouvé qu’elle était encore au-dessus. Mais le jeu pratiqué par l’Allemagne et l’Italie dans cet Euro montre bien comment les autres nations commencent à tirer les leçons et le meilleur du jeu de la Roja. C’est certain qu’un jour, une d’entre elles saura faire mieux, qu’un jour un élève dépassera le maître. Peut-être dès 2014, même si l’Espagne sera encore la grande favorite de cette compétition. Si elle arrivait à l’emporter au Brésil, qui évidemment fera tout pour triompher à domicile, cette équipe sera définitivement seule au monde dans l’histoire des sports collectifs.

Inexorable enfin, l’échec de l’Equipe de France. On ne peut pas bâtir une grande, ou même une très bonne équipe, sans leaders, sans chefs. Tous ceux qui ont pratiqué des sports collectifs savent que la discipline doit venir avant tout du groupe en lui-même. Chacun doit savoir que s’il déconne, ce sont ses propres coéquipiers qui lui en feront subir les conséquences. Dans cette équipe, personne n’est capable de remplir cette tâche. Les plus anciens comme Evra et Malouda ne sont pas forcément le mieux placés pour faire la leçon au plus jeune. Et quand on connaît le caractère de la jeune génération, on mesure à quelle point une autorité interne est indispensable. Le problème est qu’on ne voit pas dans les années à venir qui pourrait bien remplir ce rôle ?

Son échec s’explique aussi tout simplement par un manque de talent. On a monté en épingle les problèmes de comportements, mais on a peut-être tout simplement oublié que le temps où l’équipe de France était composé de titulaires dans les plus grands clubs européens est désormais terminé. Seuls Benzema et Ribéry peuvent se targuer d’un tel statut. C’est trop peu pour atteindre le dernier carré d’une compétition internationale, à moins de bénéficier de circonstances très favorables. Mais ce n’est pas avec une mentalité de petit con que l’on provoque la chance.

Cet Euro 2012 aura surtout été celui d’un jeu offensif, de la qualité technique et du grand spectacle. Il y a longtemps qu’une compétition internationale ne nous avait pas autant réjouit. Et quand le football est gagnant, tout le monde est gagnant !

ORPHELINS…

thierryroland

thierryrolandSi on m’avait demandé hier ce que je pensais de Thierry Roland, j’aurais sûrement insisté sur sa misogynie, sa propension à relayer inlassablement les pires clichés et pour tout dire son côté beauf ! Bref, tout ce que je n’aime pas et qui me fait apprécier pleinement la qualité des commentaires sur Canal+. Pourtant, aujourd’hui qu’il nous a quitté, on ne peut qu’être ému. En regardant quelques images publiées sur le mur Facebook d’une amie, j’avais quelques larmes aux yeux. C’est complètement idiot, mais ça permet de se rendre compte à quel point il faisait partie de notre quotidien.

Le sport se nourrit de moments d’émotion irrationnelle qui grave des souvenirs à jamais. Que ça soit la détresse au soir de France-Bulgarie en 1993 à la folle joie du 12 juillet 1998, sa voix nous a accompagné. Dans ces moments-là, peu importait la profondeur des propos, les évènements parlaient d’eux-mêmes. Seul est resté l’impression d’avoir partagé avec lui et tout un peuple par son intermédiaire, les mêmes sentiments. Pour cela Thierry Roland a fait partie de notre vie, comme un proche, un ami, un parent.

Tous les amateurs de football sont un peu orphelins en ce jour. Il est peu probable que Thierry Roland ne soit jamais remplacé. Les matchs sont désormais trop dispersés sur les différentes chaînes. Personne ne pourra plus prétendre être LA voix du football, comme Roger Couderc a été celle du rugby. Si on doit retenir une chose de Thierry Roland, c’est l’image d’un grand journaliste dont l’héritage est immense. Il aura traversé les décennies, de la préhistoire du football télévisé à la sur-exposition actuelle, sans jamais rien perdre de sa popularité. On ne dure pas sans talent.

On dit souvent que le plus dur est pour celui qui reste. On pense bien sûr à sa famille, mais aussi à Jean-Michel Larqué. On peut imaginer la peine qui doit être la sienne aujourd’hui. Et comme, il fait lui aussi un peu partie de la famille, on partage largement son chagrin.

Sans Thierry Roland, le football à la télé ne sera plus tout à fait le même. Tout à fait, Thierry…

SI LOIN, SI PROCHE

tsongadjokovic

tsongadjokovicA un moment donné, je me suis surpris à penser : Ah c’est bien, Tsonga va affronter Del Potro en demi-finale, il aura toutes ses chances… J’ai beau approché de l’âge du Christ, j’arrive encore à me faire avoir comme un bleu. Car le tennis, surtout sur terre battue, tire tout son charme de ces renversements de situation qui semblent à un moment donné improbables, mais qui finissent par devenir inexorables. Ces deux matchs ont aussi permis de mesurer une nouvelle fois ce petit rien qui sépare un champion d’un grand champion.

Avec le trio Nadal-Federer-Djokovic, on peut même parler d’immenses champions. Juan-Martin Del Potro et Jo-Wilfried Tsonga sont des sportifs d’un niveau déjà impressionnant. Ils ont été grands hier, très grands même par moment, mais ce n’était pas encore suffisant. Ils avaient devant eux des exceptions qui vous obligent à la perfection de bout en bout. Bien sûr, on peut avoir des regrets, se dire que dans le tie-break du 4ème set, à 4-2 pour le Français, des premières balles lui auraient sûrement offert le match. Mais le bras de Tsonga a tremblé. A peine, un frémissement, mais celui de Djokovic, à ce moment là du match, lui, est resté d’une fermeté absolue.

Tsonga aurait pu gagner, ça n’aurait rien eu d’injuste et il n’aura manqué qu’un peu de réussite au moment critique. Mais on se rend compte à quel point le tennis fait vivre une époque terrible aux joueurs n’appartenant pas au trio magique. On a pu mesurer quel degré de concentration et d’engagement il aura fallu au Français pour ne serait-ce qu’être à deux doigts de gagner. S’il l’avait finalement emporté, il aurait fallu rééditer une telle performance en demi contre Federer, puis en finale contre Nadal. C’est tout simplement impossible…

Tsonga et Del Potro n’ont pas à rougir de leurs défaites. A l’impossible nul n’est tenu, même si, hier, l’impossible était à portée de raquette.

BRAVO MONTPELLIER !

montpellierchampion

montpellierchampionSi je n’ai pas écrit ce billet plus tôt, ce n’est pas par aigreur, mais pour des raisons liées à mon emploi du temps. Bref, Montpellier est champion de France de football et c’est entièrement mérité pour des raisons aussi bien quantitatives que qualitatives. Il n’y a rien à dire là-dessus, la victoire est incontestable.

Avec 82 points, Montpellier a réussi un parcours rare en championnat, le deuxième total depuis l’instauration de la victoire à trois points. Seul le grand Lyon des années 2000 a fait mieux, mais à une seule reprise (84 points en 2005-06). Une quasi perfection à domicile et contre les équipes de bas de tableau l’ont conduit à ce total. Du coup, le club de l’Hérault était quasiment imbattable car aller encore au-delà aurait constitué une performance réellement historique. La Ligue 1 est un des championnats les plus denses en Europe et il y est difficile d’y imaginer un parcours à la Real de Madrid ou FC Barcelone, qui ont marqué cette saison respectivement 100 et 91 points, 121 et 114 buts cette saison.

Et puis, Montpellier, à l’image de Lille l’année dernière, mérite d’être champion de France tout simplement parce qu’il a bien joué. La qualité de son collectif a été soulignée toute l’année. Et même s’il a été le spécialiste de la victoire 1-0 cette saison, il a aussi livré des performances de très haut niveau. Cela confirme qu’une équipe n’a pas besoin de 11 stars pour bien tourner. Deux joueurs majeurs, Giroud et Bellhanda, avec autour d’eux des coéquipiers, que l’on considérait avant cette saison comme des joueurs de second plan, à l’image des latéraux Bocaly et Bedimo, mais qui ont su trouver un parfait équilibre.

Toutes ces considérations n’apaisent guère la déception côté parisien. Mais avec 79 points et 75 buts marqués, le PSG a fait un plus beau parcours que la plupart des champions de France passés. Cependant, cette année, ce n’était pas suffisant. On peut toujours réécrire l’histoire, avoir quelques regrets, parler encore et encore de l’arbitrage (notamment celui comparé de Lille-PSG et Montpellier-Lille), tout cela est évidemment inutile, le plus fort a gagné. Et le plus fort, c’était Montpellier ! Cependant, on ne peut que souligner la mesquinerie et l’incroyable mauvaise foi de la plupart des commentateurs, y compris les supposés professionnels. Que n’a-t-on pas lu sur la pauvreté du jeu parisien ! On se demande avec combien de points, le PSG aurait fini avec un jeu à leur goût ! Et Pastore, objectivement intermittent, combien aurait-il marqué de buts, puisqu’il en a tout de même inscrit 13, tout en étant sujet à toutes les moqueries ?

Pour la première année de l’ère qatari, le PSG a réalisé objectivement un parcours de champion et peut donc être satisfait. Mais le football se nourrit avant tout de subjectivité. Sa seule faute est d’être tombé sur un très grand champion, nommé Montpellier… ou peut-être d’avoir viré Kombouaré…

ET POUR QUELQUES SECONDES DE PLUS

manchestercity

manchestercityLes moments les plus légendaires du sport sont souvent ceux où tout bascule à la dernière seconde. Alors que vous avez totalement perdu espoir, le destin bascule pour le plus grand des bonheurs. Au contraire, alors qu’il ne restait plus que quelques secondes avant le bonheur absolu, vous en êtes soudain privé et tout semble s’écrouler autour de vous. France-Bulgarie de 1993 et France-Italie de 2000 ont sont les deux parfais exemples opposés. Ce dimanche, les supporters de football ont eu à nouveau l’occasion de vivre de telles émotions.

Le final du championnat d’Angleterre a constitué un de ces moments de pure folie, où deux buts dans les arrêts de jeu ont permis à Manchester City de remporter le titre au détriment de Manchester United. Quand on connaît la rivalité, loin d’être amicale, entre les deux clubs et leurs supporters, je ne veux même pas imaginer dans quelle hystérie ont pu être plongés ces derniers. J’avoue, j’en ai même eu les larmes aux yeux. Pourtant, je me fichais bien de savoir lequel des deux allait être sacré. Simplement, le scénario fut si incroyable, si inattendu, si renversant, si intense qu’il nous transmettait un enthousiasme allant bien au-delà de l’attachement à un club. Il nous rappelait tout simplement pourquoi le football procure cette incroyable passion.

Quelques heures plus tard, pendant de longues secondes, j’ai tenu ma tête dans mes mains, abattu par une vraie déception. Montpellier venait de marquer le but de la victoire à la dernière seconde contre Lille. Au final, cela ne changera peut-être rien, mais les chances de voir le PSG devenir champion en ont été considérablement diminuées. Si le club de l’Hérault bat largement Auxerre, il n’y aura rien à regretter. Mais le scénario de dimanche soir a été cruel pour les supporters parisiens dont je fais partie. Là encore, c’est parce que tout a basculé à la dernière seconde que le résultat final est dur à accepter.

Si dimanche prochain, le PSG finissait champion par un but à la dernière seconde, l’émotion serait incommensurable. Mais si c’est l’inverse… Non, je ne veux même pas l’imaginer…