WANDERER (Cat Power), LES RESCAPES (Miossec), KAMIKAZE (Eminem) : Gare à l’excès de sucre

wanderercatpowerOn commence avec Cat Power, une artiste américaine, et son album Wanderer, sorti en 2018. On y découvre une musique douce et mélodieuse qui sonne un peu comme une chorale. Les instrumentations sont vraiment épurées et tout, ou presque, repose sur la voix. Le résultat est relativement solide et maîtrisé, mais ne propose aucun titre qui ressortirait vraiment du lot. C’est donc au final un rien monotone, même si la qualité est constante.

lesrescapesmiossecOn poursuit avec Miossec et son dernier opus en date, les Rescapés. Sa voix y semble plus claire qu’à son habitude, les mélodies plus sucrées, les textes un peu moins mélancoliques. Les instrumentations nous ramènent quelque peu dans les années 80. C’est totalement maîtrisé, mais ce n’est pas tout à fait le Miossec que l’on aime. Cela sonne plus « mainstream » et ce n’est pas vraiment ce que l’on attend de lui. On peut aussi y voir une forme de renouvellement, si on souhaite rester positif.

kamikazeeminemOn termine avec une des plus grandes stars planétaires de la musique, à savoir Eminem et son album Kamikaze. Je ne connaissais que ses titres les plus connus. Je n’ai vraiment pas été surpris et dépaysé. On y retrouve son univers et sa diction à nulle autre pareil, aussi aiguisée qu’un rasoir. Il interprète souvent autant ses textes qu’ils les rappent. C’est techniquement impressionnant, mais relativement monotone au final et tourne parfois à l’exercice de style. Heureusement l’album accueille un grand nombre d’invités qui apportent un peu de diversité et rendent certains titres vraiment sympas.

NOONDAY DREAM (Ben Howard), C’EST LA VIE (Phosphorescent), GOAT GIRL (Goat Girl) : Pas de quoi devenir chèvre

noondaydreambenhowardOn débute cet avis musical par un artiste britannique, Ben Howard et son album Noonday Dream, sorti en 2018. Il y une livre une musique assez douce, de facture relativement classique. Sa voix n’est pas désagréable, mais sans plus. Cela donne un résultat globalement assez tristounet, dans une ambiance passablement éthérée. Le tout manque d’énergie. L’étincelle attendue ne vient jamais, nous livrant une œuvre où l’auteur semble toujours en-dedans.

cestlaviephosphorescentOn franchit l’Atlantique pour découvrir Phosphorescent, qui est en fait le pseudonyme d’un artiste solo, Matthew Houck de son vrai nom. Son album C’est la Vie, contrairement à ce qu’on pourrait penser, est bien écrit en anglais. Il nous fait découvrir une pop aux sonorités électro. Le résultat est assez mélodieux, portée par une belle voix, bien posée. C’est un rien sucré, souvent dynamique. Le tout est plutôt sympa, sans être totalement enthousiasmant non plus. C’est cependant assez varié pour se laisser écouter, même si certains titres s’étirent un peu trop en longueur parfois.

goatgirlgoatgirlRetour en Angleterre avec Goat Girl et son album éponyme. J’étais un peu curieux de découvrir un groupe ayant pris un tel nom. Leur musique est quelque peu déstructurée, mais pleine de conviction. Cela rappelle parfois PJ Harvey, en un peu moins éthéré. Cela a un côté un peu bordélique, mais on sent que l’on entre dans un univers musical très personnel. On prend un vrai plaisir à y entrer. L’album compte beaucoup de titres (19) et s’avère du coup quelque peu inégal. Un format resserré aurait été préférable. Après à chacun de se faire sa sélection.

THE HIDING (Kacey Johansing), BIRD DOG DANTE (John Parish), A QUALITY OF MERCY (RVG) : Tour du monde

thehindingkaceyjohansingOn commence avec la Californienne Kacey Johansing et son album The Hiding, sorti en 2017. On y découvre une voix quelque peu éthérée se posant sur des sonorités folk ou pop, parfois un peu sucrée. Elle allie maîtrise et conviction pour un résultat agréable, même si la voix est un tantinet trop haute perchée pour être parfaite. Le seul gros défaut de l’album est au final de ne comporter aucun titre vraiment marquant et d’être toujours plus ou moins sur le même registre. Bon ok, cela fait deux gros défauts, mais pas assez gros pour totalement gâcher le plaisir de l’auditeur.

birddogdantejoshparishOn poursuit avec John Parish, un anglais surtout connu pour sa carrière de producteur, mais qui a également sorti sept albums solos, dont ce Bird Dog Dante. Il s’ouvre sur une introduction quelque peu tristounette. La suite est un peu plus vive, mais la montée se fait péniblement. On attend désespérément l’étincelle. Le tout est maîtrisé, mais sans punch. Certains titres comportent de longs instrumentaux minimalistes qui nous enfoncent désespérément dans la tristesse.

aqualityofmercyrvgOn termine avec un groupe australien, RVG, et leur album A Quality of Mercy. Il se caractérise par un chant quelque peu décousu par rapport à la musique. Ils ne manquent pas d’énergie, mais tout cela ne semble pas bien maîtrisé. Cela se laisse tout de même écouter, mais ce n’est pas non plus super intéressant. Ils livrent un album solide néanmoins, avec une qualité constante que l’on retrouve de titre en titre.

CHILDQUEEN (Kadhja Bonet), LUMP (Lump), LOST & FOUND (Jorja Smith) : Montrer la voix

childqueenkadhjabonetOn commence avec une artiste dont je n’avais vraiment pas apprécié le premier album. Kadhja Bonet revient en 2018 avec Childqueen. Les premiers titres de cet album m’ont laissé penser que je porterais le même jugement sur celui-ci. Il s’ouvre sur dans une ambiance symphonique, avec des chœurs, mais pour un résultat relativement lancinant. C’est éthéré mais sans consistance. La production est plutôt sophistiquée, mais froide. Puis peu à peu, on finit par se laisser séduire par la voix de Kadhja Bonet et l’impression d’harmonie de l’ensemble. Cela se laisse écouter finalement, avec quelques passages parfois presque fascinants.

lumplumpLe groupe américain Lump, et leur album du même nom, crée la même impression initiale, mais sans pouvoir finalement faire changer l’auditeur d’opinion. La musique est lente et éthérée, sur laquelle vient se poser une traînante. C’est vraiment tristounet et sans punch. Les mélodies s’avèrent particulièrement lancinantes et le tout est franchement sans intérêt.

lostandfoundjorjasmithOn part en Angleterre et on change d’ambiance avec une artiste soul-R&B, Jorja Smith, et son album Lost & Found. Le style est très classique, porté par une voix plutôt sympathique, sans être pour autant extraordinaire. La production est soignée et démontre une grande maîtrise artistique. Il y a un petit côté Amy Winehouse dans les sonorités instrumentales et vocales, mais avec moins de chaleur et de profondeur. Cependant, les titres sont d’une qualité constante et forment un album fort agréable à écouter.

MARK KOZELEK (Mark Kozelek), THE HORIZON JUST LAUGHED (Damien Jurado), NO SHAME (Lily Allen) : Flamme vacillante

markkozelekmarkkozelekQuand un artiste ne sait pas comment intitulé un de ses albums, il lui reste toujours la possibilité de lui donné son propre nom. Certes, cela ne marche qu’une fois par carrière, mais c’est un procédé assez classique. Ainsi Mark Kozelek a sorti en 2018 un album tout simplement intitulé Mark Kozelek. Il s’ouvre avec une mélodie aiguë sur laquelle vient se poser une voix grave, mais un peu cassée. Cela donne le ton du reste de cet album. Le chant y est rarement harmonieux, les paroles étant même souvent beaucoup plus parlées que chantées. Le tout ne présente pas un grand intérêt et s’avère particulièrement monotone.

thehorizonjustlaugheddamienjuradoOn poursuit avec Damien Jurado et son album The Horizon just Laughed. Il nous propose onze chansons douces, portées par une voix plutôt intéressante. Il fait preuve d’une vraie maîtrise artistique qui lui permet de ne proposer que des titres de qualité. Cependant, aucun d’eux ne marque spécialement l’auditeur qui aura tout de même profiter d’un moment musical fort agréable.

noshamelilyallenOn termine par une de mes artistes fétiches, Lily Allen. Son dernier album en date, No Shame, nous proposent des sonorités plus électro qu’à l’habitude, voire même un peu de hip-hop. Les premiers titres ne sont vraiment pas top avant de retrouver un peu plus d’énergie et de conviction. On retrouve alors toute la fraîcheur qui la caractérisent, avec notamment quelques jolies ballades. La production est globalement de qualité, les titres sont variés, mais il n’y jamais de réelle étincelle créative. L’album n’est donc pas au niveau de ses œuvres précédentes. On retiendra tout de même le sympathique Waste où elle retrouve un peu de sa flamme.

TRANQUILITY BASE HOTEL + CASINO (Artic Monkeys), TELL ME HOW REALLY FEEL (Courtney Barnett), DARK EYED MESSENGER (Adrian Crowley) : Démarrage en douceur

tranquilitybasehotelandcasinoarticmonkeysOn commence avec un groupe phare de la scène rock actuelle, Artic Monkeys et leur album Tranquility Base Hotel and Casino, sorti en 2018. Il s’ouvre avec un titre qui ressemble à une sorte de slow déstructure. Il donne le ton d’un album dont le ton est assez doux et mélodieux. Cela se laisse écouter, mais cela n’accroche que rarement vraiment l’oreille. On pourra noter quelques bons titres comme Four Out of Five, mais on attend quand même tout l’album le titre vraiment énergique qui nous sortirait d’une sorte de monotonie. Il ne vient malheureusement jamais.

tellmehowyoureallyfeelcourtneybarnettOn poursuit avec Courtney Barnett, un artiste dont j’ai déjà dit beaucoup de bien dans ces pages. Ce sera une nouvelle fois le cas avec Tell Me How You Really Feel. On entre dans cet album tout en douceur, avant de tomber sur des titres beaucoup plus énergiques et accrocheurs. La musique alterne le pop et le rock, voire même le très rock, et s’avère toujours maîtrisée et agréable. Le résultat n’est jamais totalement bouleversant mais est d’une qualité réelle et constante.

darkeyedmessengeradriancrowleyOn termine avec Adrian Crowley, un artiste irlandais à la carrière déjà longue. Dark Eyed Messenger s’ouvre tout en douceur (décidément !). Les titres sont presque plus parlés que chantés. La voix est profonde, mais pas tant que ça… Les instrumentations sont minimalistes. Bref, il mise tout sur sa voix, mais elle n’est pas assez exceptionnelle pour se suffire à elle-même. Du coup, le résultat est quelque peu tristounet. L’album ne décolle jamais et retournera vite dans l’oubli.

RUINS (First Aid Kit), WELCOME TO MY NIGHTMARE (Alice Cooper), A-SIDES 1978-2016 : Au pays des merveilles

ruinsfirstaidkitOn commence par le duo féminin suédois First Aid Kit et son album Ruins, sorti en 2018. Une musique entre pop, rock et folk, avec de forts accents électro. Elles font preuve de conviction et de maîtrise pour un résultat plutôt bon. Cela sonne parfois comme le groupe irlandais The Corrrs. On retrouve quelques beaux titres comme It’s a Shame, à la fois simple et entraînant. L’ensemble est vraiment sympa et d’une qualité constante. Décidément, la Suède nous aura toujours fourni des groupes qui valent le détour.

welcome2mynightmarealicecooperDans la série des grands artistes que je connais mal, malgré leur renommé, figure Alice Cooper, un groupe de rock américain, né dans les années 60 avant de devenir un artiste solo (on n’est jamais aussi bien servi que par soi même). Welcome to My Nightmare, sorti en 1975, est le premier sous cette configuration. Il a connu une seconde jeunesse et un remixage beaucoup plus récent. Il nous permet de découvrir un rock de grande classe. Il y fait preuve d’une parfaite maîtrise artistique, débordant d’énergie tout en gardant toujours une ligne mélodique claire. Les titres sont vraiment variés, tout en gardant une qualité constante. Il parvient même à rendre trouble la frontière entre country et hard rock !

asides19782016thefallOn reste dans les artistes « historiques » avec The Fall, un groupe de « post-punk » dixit Wikipedia. On les retrouve dans un ensemble de 7CD regroupant tous leurs singles entre 1978 et 2016. Le résultat n’est jamais hyper énergique, ni hyper mélodieux. On peut leur reconnaître un côté précurseur avec des sonorités presque électro avant l’heure, mais ils sombrent parfois dans un n’importe quoi inaudible et pénible. Même quand ils font preuve d’un peu plus de maîtrise, ce n’est franchement pas transcendant. Quelques titres plus pop et rock plus classiques parviennent à surnager, mais cela très inégal et franchement pas indispensable.

 

SONGS OF PRAISE (Shame), BLOOD (Rhye), ALL THE WAY TO RIO (Anna Ternheim) : Oubliables

songsofpraiseshameOn débute cet avis avec le premier album d’un groupe anglais, Shame, et de son premier album Songs of Praise, sorti en 2018. Il nous propose du bon vieux gros rock qui tâche. Ce n’est ni mélodieux, ni énergique. Ca rappelle parfois les Clash, mais avec infiniment moins de talent. Le chanteur crie plus qu’il ne chante vraiment. On peut leur reconnaître cependant une certaine variété, car malgré tout cela, les titres ne se ressemblent pas. Et on peut faire ressortir le titre Lampoon, qui s’avère être le seul un minimum entraînant.

bloodrhyeRhye est un duo entre deux artistes, l’un canadien, l’autre danois. Ils nous offrent Blood, un album qui débute avec une pop éthérée. La voix est plutôt aigrelette et pour tout dire pas vraiment agréable à écouter. C’est globalement propre sur soi, ça se laisse parfois écouter, mais sans réel enthousiasme. D’autres titres tirent sur le jazz, l’électro, ou les deux à la fois. Les morceaux les plus doux sont les plus marquants et ceux que l’on prend le plus de plaisir à écouter.

allthewaytorioannaternheimOn termine avec Anna Ternheim, une artiste suédoise, et son album All the Way to Rio. On y découvre sa jolie voix qui se pose sur des instrumentations éthérées. Ce n’est pas hyper percutant, mais au moins est-ce doux et jamais désagréable. Cependant, rien d’inoubliable. On peut le regretter car cet album donne vraiment la sensation d’un potentiel inexploité, faute de la moindre prise de risque et de trop de retenue.

FREEDOM’S GOBLIN (Ty Segall), THANKS FOR LISTENNING (Chris Tile), TRIBUTE TO 2 (Chris Tile) : Born in the USA

freedomsgoblintysegallOn débute cette avis musical avec Freedom’s Goblin du compositeur et interprète américain Ty Segall, sorti en 2018. Cet album débute par du rock percutant aux accents rétros. La suite s’avère malheureusement nettement plus transparente. C’est maîtrisé mais pas toujours hyper intéressant. Les titres sont plutôt variés entre eux, mais souvent lancinants, avec quelques très longs passages instrumentaux. Cela tire même parfois sur le franchement n’importe quoi. Au global, l’album est vraiment inégal, avec seulement un tiers des morceaux que l’on puisse qualifier de bons.

thanksforlistenningchristileOn enchaîne avec un autre artiste américain, à savoir Chris Tile et son album Thanks for Listenning. On est tout de suite saisi par sa voix pleine de conviction qui vient se poser sur des instrumentations minimalistes. Cela titille la curiosité et on plonge dans cette atmosphère quelque éthérée, aux accents jazz, un rien dandy. Le tout est varié, maîtrisé, toujours agréable et dans la douceur. Un album vraiment sympa et surtout particulièrement reposant pour les oreilles.

tributeto2jimjamesOn reste toujours de l’autre côté de l’Atlantique avec Jim James. Il signe Tribute to 2, un album de reprises d’artistes divers. Il le fait avec un style quelque peu éthéré, avec un léger effet d’écho. C’est quelque peu lénifiant, car il abuse quelque peu de ce procédé et cela gâche les qualité que cet album possède par ailleurs. Les titres sont du coup toujours dur le même ton. Cela tourne en rond pour ne jamais décoller. Certes, cela n’agresse pas les oreilles, mais difficile de s’enthousiasmer. On retiendra cependant le titre Lucky Man, où Jim James retrouve sa voix naturelle.

THE LOOKOUT (Laura Veirs), UTOPIOID (Rosetta), ALL NERVES (The Breeders) : A la rentrée, j’oublie tout

thelookoutlauraveirsOn commence avec Laura Veirs, une artiste américaine, et son album The Lookout, sorti en 2018. On est accueilli par beaucoup de douceur et sa jolie voix. Le résultat est propre sur lui et maîtrisé. Mais on peut aussi le qualifier d’assez plat et de gentillet. Certains titres sont même carrément lancinants ou beaucoup d’entre eux proposent de petites mélodies assez agaçantes. La bonne impression initiale s’efface donc rapidement et on peut facilement oublier cet album.

utopioidrosettaOn reste aux Etats-Unis avec le groupe Rosetta et leur album Utopiod. Il nous entraîne dans une ambiance éthérée. Malheureusement, le résultat n’est pas très joli, ni très harmonieux. Pour tout dire, c’est même assez ennuyeux et sans intérêt au fond. Il y a de maîtrise certes, mais pour un résultat tout simplement transparent. Donc à quoi bon ?

allnervethebreedersOn termine par une vieille connaissance qui a bercé mon adolescence, The Breeders, qui sont revenus avec leur album All Nerves, après dix ans d’absence. Cela commence par du rock plutôt gentillet, avant que l’on retrouve un style nettement plus caractéristique dès le deuxième titre. Un style toujours un rien dissonant, mais toujours plein d’une énergie brute. On sent cependant une certaine maturité par rapport aux années 90 dans certains titres comme Walking With the Killer, une très jolie balade. Mais on retrouve également parfois le côté brouillon et inabouti de leur œuvre. Bref c’est inégal et ne bénéficie plus de l’effet de découverte. On quitte l’album sur des notes plus douces, mais sans totalement le regretter.