Le COVID a eu, parmi ses nombreux effets, celui de bousculer largement la programmation des sorties cinématographiques. Il nous offre ainsi le bonheur rare de découvrir deux nouveaux films de Ridley Scott en tout juste un mois. Après l’excellent le Dernier Duel, voici House of Gucci. Deux films qui seront finalement à l’image d’une carrière qui aura plus de hauts qu’environ tous les autres réalisateurs réunis, mais aussi quelques bas. Celui-ci restera incontestablement un bas, même si cela lui est arrivé de creuser beaucoup plus profondément. Pourtant beaucoup d’éléments auraient pu contribuer à faire de ce film un sommet. Mais un petit (gros) détail, vient un peu tout gâcher…
Donc ne tournons pas plus longtemps autour du pot et abordons le point qui fâche vraiment ! Mais qu’est ce que c’est que ce faux accent italien hyper forcé que s’évertuent à prendre tous les acteurs !!! C’est juste insupportable, tellement cela sonne faux. Cela ridiculise tout le reste et lui enlève toute crédibilité. C’est vraiment dommage car l’histoire de House of Gucci valait bien d’être racontée. Elle est évidemment encore plus édifiante qu’elle est vraie. Elle est racontée ici avec beaucoup de maestria et beaucoup de clarté, ce qui n’avait rien évident avec ce genre d’intrigue économico-financière. On la suit avec beaucoup d’intérêt et même parfois un peu d’enthousiasme, quand on parvient à oublier la grosse gêne causée par ailleurs.
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S’il y a bien une chose que je ne regrette pas dans ma vie, c’est d’être né en 1979. Non qu’être né sous Giscard soit un titre de gloire, mais au moins cette date de naissance m’a permis d’échapper totalement au service militaire ou même à la moindre journée d’appel quelle qu’elle soit. Je n’ai jamais donc porté d’uniforme, ni d’arme dans mes mains et je m’en porte très bien. Mais ce n’était pas le cas de ceux qui ont vécu leur prime jeunesse au début des années 80. Tant pis pour eux. Par contre, tant mieux pour les cinéphiles d’aujourd’hui, puisque cet état de fait leur permet de découvrir un beau film intitulé les Magnétiques.
La vie, c’est comme une boîte de chocolats, on ne sait jamais sur quoi on va tomber. Voici une des répliques les plus célèbres de l’histoire du cinéma. Mais celle-ci ne peut-elle pas s’appliquer au cinéma lui-même ? Mais pour cela, il faut parfois oser se laisser surprendre en allant voir des films dont on ne sait pas grand chose avant d’entrer dans la salle. Cette pratique étonne parfois ceux qui ont des goûts étroits et veulent être sûrs que ce qu’ils vont voir y répond à la virgule près. Mais les esprits ouverts s’y adonnent avec beaucoup de satisfaction. Bien sûr, dans une boîte, il y a toujours le chocolat à la liqueur de mauvaise qualité qui vous donne un haut le cœur quand vous croquer dedans. Mais il y a aussi celui au praliné fondant qui vous réjouit tout le palais quand il le recouvre. Last Night in Soho est un chocolat au praliné.
Xavier Beauvois s’attaque rarement à des sujets respirant la joie et l’allégresse. Il faut dire connaître son premier succès au cinéma avec un film intitulé N’Oublie Pas que Tu Vas Mourir vous pose un réalisateur. Il s’épanouit donc avant tout dans le drame et Albatros ne va pas déroger à la règle. Mais si le rire pour le rire peut se justifier par le bien qu’il nous fait, le drame pour le drame ne présente que peu d’intérêt. Si le sens nous échappe, si le propos sous-jacent est flou, l’émotion qui devrait naître naturellement nous paraît trop forcée pour nous toucher réellement. C’est ce qui arrive malheureusement avec ce film pas toujours convaincant.
Certains réalisateurs ont un style suffisamment reconnaissable pour que l’on n’ait guère de doute sur la paternité de l’œuvre quand on en voit un extrait. Wes Anderson fait partie de ceux-là par sa fantaisie débridée et le regard tendre qu’il porte sur la folie douce de ses personnages. Cependant afficher une telle personnalité peut aussi parfois signifier en être prisonnier. C’est sans doute le reproche principal que l’on peut formuler à l’encontre de The French Dispatch : une ressemblance bien trop frappante avec les autres films de la filmographie de son réalisateur pour ne pas laisser une impression un peu trop prégnante de déjà-vue.
L’univers cinématographique Marvel est entré dans une nouvelle phase. Et cette phase devrait nous emmener dans des décors plus larges que la simple planète Terre. Certes, les Gardiens de la Galaxie nous ont déjà offert des aventures spatiales, mais on peut s’attendre à visiter bien d’autres mondes dans les prochains films. L’adaptation des Eternels sur grand écran démontre cette volonté d’explorer pleinement une autre facette de l’univers qui prend vie à travers les comics, même si les péripéties décrites par ce film se déroulent encore essentiellement sur notre planète. Mais avant de parler de l’avenir de cette franchise protéiforme, parlons d’abord un peu de cet épisode en particulier.
Nicolas Cage a longtemps été connu pour ses changements fréquents, et le plus souvent pour le moins improbables, de coiffure au gré de ses personnages. Il a surtout été un des acteurs les plus souvent sollicités pour assurer le succès de films d’action dans les années 90 et 2000. Cependant, lentement mais sûrement, il a fini par atteindre l’âge où ne court plus si facilement après les méchants (même si Liam Neeson ne semble toujours pas vouloir le comprendre). On peut donc être surpris ou pas de le voir à l’affiche d’un premier film à budget certainement pas immense au titre quelque peu intriguant : Pig. Une histoire où il est effectivement de cochon (et on parle bien ici de l’animal).
A 42 ans, parmi les petits regrets que je peux avoir concernant ma première moitié de vie, c’est de n’avoir pas autant voyagé que je l’aurais souhaité. Mais heureusement, j’ai pu compenser cette légère frustration par de très nombreux voyages par procuration grâce au cinéma. Compartiment n°6, récompensé par le Grand Prix au dernier Festival de Cannes, offre un tel moment de dépaysement. Pas forcément en nous amenant dans une destination rêvée, mais en tout cas en nous emmenant sur une route (ou plutôt une voie ferrée) que l’on imaginerait pas forcément emprunter sans la magie du 7ème art. En effet, le film nous emmène au cœur de la Russie ultra profonde, à la rencontre de ses habitants, pas toujours ultra sympathiques au premier abord.
Je souligne souvent par ici que l’amour reste le sujet numéro un des histoires que se racontent les êtres humains depuis qu’ils se racontent des histoires. Mais l’amour est-il pour autant quelque chose de totalement immuable ? Le sentiment au plus profond, oui sûrement, mais les pratiques amoureuses évoluent d’une époque à l’autre au gré des changements sociétaux. Les Olympiades est un film profondément romantique, contrairement à ce que pouvait laisser penser la très mauvaise bande-annonce, qui témoigne fidèlement (pour ne pas crûment) de celles d’une époque et d’une génération.
Le propre de l’humour est de pouvoir dédramatiser les débats qui prennent bien trop d’importance dans les débats par rapport à ce que la raison voudrait. C’est une de ses grandes vertus, au-delà du plaisir simple de rire un bon coup. Barbaque possède bien cette vertu. Par contre, on peut débattre du deuxième point. En tout cas, Fabrice Eboué confirme sa volonté de s’attaquer à des sujets bien casse-gueule (l’esclavage, le racisme, la religion…) pour les dédramatiser. L’intention est louable, même si ici à nouveau la mise en œuvre est imparfaite.
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