Le cinéma résonne des sujets actuels, même s’il le fait parfois en se plongeant dans le passé. Surtout le cinéma français qui a toujours eu quelques scrupules à traiter l’actualité proche, même si cette retenue s’efface de plus en plus. Le droit à l’avortement se retrouve au cœur de nombreux débats en Occident, alors qu’il apparaissait comme un droit acquis définitivement. Si la France n’est pas concernée au même titre que les États-Unis, il n’en reste pas moins que la vigilance est de mise. C’est sans doute pour ça que quelques rappels salutaires ont été lancés par des cinéastes françaises. Si l’Événement d’Audrey Diwan avait représenté un vrai choc, Annie Colère de Blandine Lenoir passera malheureusement plus inaperçue. Dommage car il nous fait revivre un épisode trop méconnu du combat pour le droit à l’avortement.
Petite et grande histoire
Si l’histoire a retenu surtout le nom de Simone Veil, c’est oublié un peu vite l’action de nombreux collectifs du Mouvement pour la Liberté de l’Avortement et de la Contraception (MLAC) qui a largement œuvré pour contraindre le monde politique à avancer sur le sujet. Annie Colère raconte cette histoire à travers le parcours d’une de leur bénévole qui s’engage après avoir elle-même avorté. Le film représente un cas typique de la grande histoire racontée à travers la petite. Mais la démonstration n’en est pas moins éclairante, forte et chargée d’une réelle émotion, au-delà de l’éclairage historique. L’Histoire est écrite par les femmes et les hommes qui la font, petits ou grands, anonymes ou illustres. Le film a la bonne idée de le rappeler sur un sujet aussi important.
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