DES RENFORTS A DEFAUT DE STARS

thiagomotta

thiagomottaLe mercato vient de s’achever et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il a été plutôt calme, aussi bien en France qu’en Europe. On ne peut que s’en réjouir, tant cette redistribution des cartes en cours de saison est aussi superflue qu’éthiquement discutable. Pourtant, on a longtemps cru que la trêve hivernale allait marquer profondément la Ligue 1.

En effet, on pensait que le PSG allait frapper un grand coup et qu’une pluie de stars allait s’abattre sur la capitale. Le triple raté Beckham-Pato-Tevez démontre bien que malgré l’argent des Qatari, le club est encore loin de jouer dans la cour de grands et de pouvoir attirer les meilleurs joueurs du monde. On ne devrait pourtant pas s’en étonner, encore moins s’en plaindre, mais la patience n’est pas la une vertu très footballistique.

Même si la grande star n’est pas venue, le leader du championnat s’est tout de même incontestablement renforcé pendant ce mercato. Le trio Maxwell-Alex-Thiago Motta est composé de joueurs habitués au plus haut niveau européen. Ils devraient apporter un vrai plus au club parisien pour différentes raisons.

Maxwell, un latéral gauche, vient renforcer le poste sans doute le plus faible du club parisien. Sans vouloir faire offense à Tiéné, on tenait là un maillon faible de l’équipe. Et on voit mal un entraîneur italien accepter de voir sa défense considérée comme une faiblesse. Après, ce n’est pas parce que l’on vient du Barca que l’on est un cador et le Brésilien a encore tout à prouver.

Alex débarque à un poste, arrière central, où la concurrence était déjà maximale. On peut donc s’en étonner. Mais il s’agit là d’une valeur sûre au niveau européen, même s’il n’était plus titulaire à Chelsea. Il a été la pierre angulaire de la grande équipe du PSV Eindhoven, demi-finaliste de la Ligue des Champions en 2005… Il est vrai que ça commence à dater, mais le Brésilien (encore un !)  n’a sûrement pas perdu toutes ses qualités. Il faut juste espérer qu’il ne prenne pas la place de Mamadou Sakho, grand espoir du football français qui pourrait voir sa participation à l’Euro compromise.

Un autre international français à de quoi s’inquiéter. En effet, le temps de jeu de Blaise Matuidi risque de diminuer très nettement avec l’arrivée de Thiago Motta. L’Italien d’origine brésilienne (tiens, tiens…) est devenu un pilier de sa sélection. Un titulaire de la Squadra Azurra ne peut décemment pas constituer une mauvaise recrue…

On s’amusera à noter que le deuxième plus gros dépensier de ce mercato en France s’appelle… l’AS Monaco, toujours relégable en Ligue 2. Entre les deux clubs, il y a un monde au niveau des résultats. Mais ils ont au moins le point commun de pouvoir dépenser sans compter…

GRANDEUR ET DECADENCE

nadaldjokovic

nadaldjokovicLe tennis masculin connaît la période la plus faste de son histoire, alors que le tennis féminin atteint des sommets désintérêt sportif et médiatique. Quel contraste ce week-end. Alors que Nadal et Djokovic nous offrait un combat titanesque qui marquera pour longtemps les mémoires, Azarenka triomphait de Sharapova en deux sets secs, 1h22, en finissant sur un 6-0. Ce ne serait pas si grave s’il ne s’agissait pas de la 19ème finale d’un tournoi du Grand Chelem en deux sets sur… les 21 dernières.

Les années 90 avaient été synonymes de grands progrès du tennis féminin. Finis les 6-0 ; 6-0 en finale comme Steffi Graff face à Zvereva en 1988, à Roland-Garros. Puis quelques chose s’est brisé au milieu des années 2000, quand les stars du moment se sont lancées dans un concours de blessures. Et jamais, une relève digne de ce nom n’a pu s’imposer. Du coup, on oublie aussi vite qu’elles sont apparues celles qui rajoutent leur nom aux palmarès des quatre tournois majeurs.

Du côté des hommes, on n’a pas vraiment ce genre de soucis. Le trio Nadal-Federer-Djokovic joue un tennis comme on en a rarement vu. Chaque tournoi nous offre son lot de match à couper le souffle, à un niveau que l’on imaginait pas possible aussi fréquemment sur une si longue période. Et ce pauvre Andy Murray risque de devenir à jamais le joueur le plus talentueux n’ayant jamais remporté de Grand Chelem. Pourtant, de talent, il n’en manque pas et à toute autre époque, il aurait déjà occupé le rang de numéro 1 mondial.

Espérons que très vite le niveau du tennis féminin se rapproche à nouveau de celui des garçons. Mais la barre est placée plus haut que jamais.

VICTIMES DE RIEN, SI CE N’EST D’EUX-MEMES

mouradboudjellal

mouradboudjellalLe racisme est un fléau dans le sport, tout le monde pourra en convenir. Que ce soit sur le terrain et dans les tribunes, l’adrénaline ambiante a tendance à pousser aux pires comportements humains. Ces déviances doivent évidemment être combattues et espérons que dans quelques années, plus aucun cris de singe ou symbole nazi n’aura sa place en tribune.

Mais le racisme sert parfois aussi d’excuse à ceux qui n’ont pas l’honnêteté intellectuelle d’assumer leurs actes et leurs conséquences, ou tout simplement d’accepter la défaite. Sans parler même de sanction. Le sport français nous a malheureusement offert deux beaux exemples de complexe de persécution très mal placé. D’un côté, Mourad Boudjellal, le président du RC Toulon (rugby) qui trouve insupportable qu’on lui reproche de parler de sodomie quand il revient sur l’arbitrage d’un des matchs où son équipe a perdu. De l’autre, les dirigeants du Sporting Club de Bastia (football) qui crie au racisme anti-corse, alors que c’est le seul déplacement où une équipe de Ligue 2 peut raisonnablement craindre de voir son bus caillasser.

Le complexe de persécution est évidemment un phénomène beaucoup plus large dans le sport. Le complot venu de Paris est un grand classique. Chaque club au budget modeste va toujours se retrancher derrière l’indémodable « on dérange » dès qu’une décision arbitrale leur sera contraire. Depuis que l’homme joue, l’humanité connaît des mauvais perdants. Mais parfois, ces derniers se retranchent derrière des arguments parfois simplement ridicules, parfois réellement déplacés.

Ni Toulon, ni Bastia ne sont victimes d’un quelconque acharnement. Si ce n’est celui de leurs dirigeants à se couvrir de ridicule et à mériter au final le mépris qu’il dénonce.

A BOUT DE SOUFFLE ?

arsenewenger

arsenewengerJusqu’à quel point les victoires du passé exonèrent des critiques lors d’un passage à vide ? Voilà une question qu’on ne pensait pas poser au sujet d’Arsène Wenger, tant son statut d’idole du côté d’Arsenal semblait le mettre à l’abri de la colère des supporters. Mais ce week-end, tout a changé après que le public de l’Emirates Stadium ait hué celui qu’il a longtemps considéré comme un Dieu vivant.

On peut trouver cela cruel. On peut aussi dire que cela fait partie du jeu. Mais on peut surtout se demander si cela est vraiment justifié. La saison d’Arsenal n’est pas si désastreuse que cela. Certes, il semble que la qualification pour la Ligue des Champions sera dure à obtenir, mais rien n’est encore fini. De plus, cela vient au moins autant de l’émergence d’une concurrence supplémentaire (Manchester City, Tottenham) que d’une réelle baisse de régime.

Mais les raisons de cette colère vienne de beaucoup plus loin. Les longues saisons sans trophée, une impression de tourner en rond. Longtemps, Arsène Wenger a justifié sa politique basée sur le recrutement de jeunes joueurs comme un investissement pour l’avenir. Tout comme les sommes colossales consacrée à la construction de l’Emirates Stadium. Mais les supporters attendent encore et toujours le retour sur investissement.

Alors oui, les sifflets à l’encontre de Wenger sont injustes et cruels. Mais il faut admettre que l’entraîneur français ne brille pas vraiment pas l’autocritique. Il reste fidèle à ses principes et sa politique, mais force est de constater qu’ils n’amènent plus le club londonien à briller comme au début des années 2000. Le départ en début de saison de Fabregas et Nasri montre bien qu’Arsenal glisse doucement vers une seconde division européenne.

Wenger reste un défenseur du fairplay financier, cher à Michel Platini. Peut-être que son instauration viendra prouve que sa ligne directrice est la bonne. Pas sûr que les supporters de l’Emirates Stadium soient prêts à attendre jusque là.

MONTPELLIER, UN DAUHPIN TOUJOURS LA

montpellier

montpellierJe viens de m’apercevoir que 4 des 5 derniers articles de ce blog ont été consacrés au Paris-Saint-Germain. Alors certes, je revendique complètement le statut de supporter tout à fait partial. Certes, le club de la capitale a donné de nombreuses raisons (bonnes et surtout mauvaises) de faire parler de lui. Mais tout de même, l’actualité footballistique ne se limite pas aux mufleries de Leonardo. Car si Paris reste le grand favori pour le titre en fin de saison, il devra visiblement compter sur une concurrence acharnée de son surprenant dauphin : Montpellier.

 

J’ai toujours beaucoup aimé le club de Louis Nicollin, bien avant même de savoir à quoi cette ville pouvait bien ressembler. Cette affection est née avec le très beau parcours en Coupe des Coupes du club héraultais, lors de la saison 1990-91, la première que j’ai suivi. Je garde un vrai souvenir de ce match retour contre Manchester United, en quart de finale, perdu 2-0, après une bévue du gardien Claude Barrabé, alors que le match aller, 1-1 à Old Trafford, avait fait naître de grands espoirs. Valderama, Ziober, Xuereb et un certain Laurent Blanc, formaient une très belle équipe.

 Alors bien sûr depuis, Louis Nicollin a quelque peu cessé de me faire rire. Ses sorties à la limite de l’homophobie, son complexe de persécution, ses dérapages verbaux à répétition gâchent quelque peu l’admiration que l’on peut avoir pour l’homme et tout ce qu’il a accompli avec son club. Et quoiqu’il puisse en penser, il n’y a pas que les Parisiens qui le trouvent grossier et vulgaire. 

Montpellier est aussi un club sympathique parce qu’il a toujours misé sur la formation. Si Laurent Blanc reste le joueur le plus marquant qui ait été formé au club, d’autres internationaux en sont issus : Gérald Passi, Pascal Baills, Laurent Robert et un autre champion du monde, Vincent Candela. Et c’est sans compter tous les bons joueurs de notre championnat comme Jérôme Bonnissel, Kader Ferahoui, Ibrahima Bakayoko ou encore Bruno Carrotti. Cette tradition se poursuit encore aujourd’hui avec Younes Belhanda ou Mapou Yanga-Mbiwa.

 

Et si Montpellier réussit une telle saison, c’est avant tout grâce à deux hommes un peu moins médiatiques que Loulou Nicollin. Tout d’abord, René Girard, l’entraîneur, arrivé au club après avoir été poussé hors de la Direction Technique National par un Gérard Houllier qui a toujours adoré les intrigues de palais. Il attaque sa troisième saison au club où on lui a laissé le temps de bâtir une équipe de haut niveau, composé de jeunes formés au club et aussi de recrues aux rapport qualité-prix défiant toute concurrence. On pense en particulier à Olivier Giroud, bien sûr, mais aussi au Chilien Estrada, à John Utaka ou à Geoffrey Dernis. 

Cette politique de recrutement particulièrement intelligente porte un nom : Nicollin. Mais pas Louis, qui a souvent eu tendance au cours de l’histoire du club à commettre de grosses erreurs à ce niveau là. Non, c’est aujourd’hui son fils, Laurent, qui s’il est discret dans les médias, réalise un travail remarquable et est devenu le vrai dirigeant de ce club. Bref, il a le talent de son père, mais pas ses défauts.

 

Le plus dur pour un club comme Montpellier reste de se maintenir à un tel niveau. Son effectif est déjà objet de bien des convoitises et on sait à quel point il est parfois difficile de se remettre du départ d’un joueur emblématique. La saison dernière, les résultats ont été moyens et le transfert de Tino Costa à Valence n’y était sûrement pas étranger. Le club connaîtra forcément des hauts et des bas, ne pouvant rivaliser financièrement avec ses concurrents directs.

Mais pour l’instant le club est très haut. J’espère simplement, malgré toute l’affection que j’ai pour lui, qu’il ne grimpera pas encore un échelon en fin de saison.

IRRATIONALITE IMPATIENTE

pato

patoCe soir, j’aurais pu décider de réagir à chaud à l’actualité et vous proposer un article sur la perte du triple A que vient de subir notre pays. Et puis, je suis dit qu’il n’y avait pas le feu. A la fois, il ne s’est rien pensé entre hier et aujourd’hui qui fasse que tout ait subitement changé. Je vais donc vous parler plutôt du PSG, qui reste quand même mon sujet de dissertation préféré…surtout pour dire du mal de Leonardo.

Après le transfert raté de Beckham, qui a fait sourire gentiment toute la planète football, voici le bide engendré par l’annonce de la venue de Pato. Ceci ne tend à prouver qu’une seule chose : l’incompétence du directeur sportif parisien qui prouve jour après jour qu’il n’apporte guère de plus value au club. On peut lui accorder le crédit de la venue d’Ancelotti, sauf que rien ne vient démontrer que le PSG avait besoin de changer d’entraîneur.

Leonardo et la direction qatarie, par leur manque de patience et leur refus de faire grandir le club progressivement, commettent en fait une double erreur. Déjà sportivement, tout cela est aussi superflu qu’inutile. Le club est en tête du championnat et n’a donc aucun besoin impérieux de renforts immédiats (ni de changement d’entraîneur… mais bon j’en ai déjà largement parlé). L’arrivée de Maxwell constitue notamment une bien meilleure nouvelle pour l’équipe que la venue de n’importe quelle star, puisque les défenseurs latéraux sont le maillon faible de l’équipe. Un groupe, ça se construit patiemment joueur à joueur, selon un subtil équilibre et non pas en empilant les noms ronflants.

Tout cela est évidemment économiquement irrationnel. Le PSG ne va pas acquérir l’attractivité d’un très grand d’Europe du jour au lendemain. Il faut donc sortir le carnet de chèques et miser gros, très gros. En effet, on a beau dire, les footballers ne s’offrent pas forcément au plus offrant. Quand on gagne déjà plusieurs millions d’euros par an au Milan A.C., on peut se passer d’en gagner un ou deux de plus dans un club au prestige inférieur. Surtout que cela risque d’entraîner une diminution des revenus publicitaires, ces derniers constituant une bonne part de leurs revenus.

La voie choisie ne pourra donc que conduire à une surenchère dont les résultats restent très hasardeux. On ne va pas pleurer sur les millions perdus des Qataris… Par contre, si on pleure un échec pour la conquête du titre en fin de saison, Leonardo pourra sérieusement s’inquiéter pour son avenir. Et ça non plus, ça ne va pas nous faire pleurer.

NOUVELLE ANNEE, NOUVEAUX ESPOIRS

monfilstsonga

monfilstsongaEn commençant à écrire ces quelques lignes, je me dis que je n’ai pas peur de me répéter. En effet, voici un nouvel article sur nos nouveaux Mousquetaires du tennis français, un de mes sujets de dissertation favoris. Le problème est que le thème central est toujours le même : des espoirs pour l’avenir. Le fait que je me sente obligé de les reformuler encore et encore montre bien qu’ils n’y ont toujours pas complètement répondu.

Mais cette fois, j’y crois… Ok, je le dis à chaque fois, toujours convaincu que cette fois sera la bonne. Sauf que je me suis jusqu’à présente toujours plus ou moins trompé. Cependant, cette première semaine de tennis de l’année, avec une finale franco-francaise à Doha et la demi-finale de Gilles Simon à Brisbane me donnent à penser que jamais la conjoncture ne fut aussi bonne… mais c’est peut-être avant tout parce que la concurrence donne des signes de faiblesse.

Sur les 27 derniers tournois du Grand Chelem, un seul (l’US Open 2009) a échappé au trio Federer-Nadal-Djokovic. Nous vivons une période comme le tennis n’en a jamais connu et il est devenu presque impossible de se faire une place au soleil. Quand on voit comment le quatrième homme, Andy Murray, doit se contenter de maigres miettes, on se dit que ceux qui suivent ne peuvent guère espérer que des victoires dans des tournois de deuxième rang.

Mais entre l’âge de Federer, la santé de Nadal et le caractère slave de Djokovic, on se dit que la fin du règne absolu du trio infernal est proche. Bon bien sûr, le caractère slave constitue surtout un cliché ridicule et rien n’indique que le Serbe va connaître une moindre baisse de régime cette année. Cependant, on peut parier en 2012 sur un vainqueur en Grand Chelem qui connaîtrait pour la première fois cet honneur. Dans ce cas, pourquoi pas un de nos joueurs tricolores.

Jo-Wilfried Tsonga semble être celui taillé pour ce rôle. De la constance, malgré une certaine fragilité physique, et surtout une immense dose de talent, voilà de beaux atouts. Seule lui manque encore trop souvent cette faculté à se sublimer le jour J. A force de le répéter, on finit par se dire que cette caractéristique est profondément ancrée en lui, mais je crois qu’il serait encore prématuré de baisser les bras.

Ce mental qui autorise les exploits, Gael Monfils le possède. Par contre, la constance et la motivation de tous les instants ne sont toujours pas son fort. J’ai parfois dit beaucoup de mal de ce joueur à ces débuts. J’avoue humblement que je n’aurais jamais imaginé le voir à ce niveau pendant si longtemps. Cependant, les reproches restent les mêmes, même si un immense talent, supérieur à ce que j’imaginais, arrive à souvent à les compenser.

Gilles Simon reste de loin le moins médiatique des quatre, mais peut-être pas le moins talentueux. 2011 fut une année plutôt décevante, marquée aussi par les blessures. On peut croire que 2012 sera l’année où son ascension reprendra… ou pas. Ses mauvais résultats en Coupe Davis, malgré les excuses que le joueur avance, démontrent bien qu’il lui manque tout de même un tout petit peu de l’étoffe d’un très grand champion.

Enfin Richard Gasquet… Bon, j’ai déjà tellement dit de chose qui ne se sont pas vérifiées avec lui que cette fois-ci, je me contenterai d’un qui vivra verra.

BECKHAM, INVESTISSEMENT A RISQUE ?

beckham

beckhamAlors que la tempête médiatique liée au renvoi inique d’Antoine Koumbouaré est vite retombée avec la trêve des confiseurs, le PSG continue d’occuper la une de l’actualité sportive. C’est désormais l’arrivée de David Beckham sous les couleurs parisiennes qui occupent toutes les conversations. Et si le changement d’entraîneur a fait l’unanimité contre lui, le recrutement de la star la plus médiatique du ballon rond divise profondément.

Premier élément de débat son âge. Il est vrai que 36 ans n’est pas tout à fait synonyme d’avenir prometteur et à long terme. Mais il ne faut pas entrer dans l’excès inverse qui pousse les clubs de notre pays à vouloir se débarrasser à tout prix des joueurs de plus de 30 ans. La très belle saison de Cédric Barbosa est là pour prouver qu’il faut savoir parfois faire confiance à des joueurs que d’autres voudraient mettre d’office à la retraite. Le titre de meilleur joueur de Premier League de Ryan Giggs et le capitanat de Javier Zanetti à l’Inter en sont d’autres exemples remarquables.

Cependant tous ces joueurs présentent des différences notables avec le cas Beckham. Barbosa évolue dans un petit club. Quant à Giggs et Zanetti, ils ont « vieilli » au sein de leur club dont ils portent les couleurs depuis plus de dix ans. Il est donc difficile d’émettre un pronostic quant à la réussite du milieu anglais au PSG. Si le bide n’a rien de certain, il n’a rien d’impossible non plus.

Reste la question financière qui occupe le centre des débats. Quoiqu’il en soit, David Beckham ne vaudra plus jamais « sportivement » 800 000 euros par mois. Qu’il apporte un vrai plus, c’est possible, mais là on parle d’un salaire d’une méga star mondial dans la force de l’âge. Mais le Spiceboys vaut économiquement bien plus que son apport sur le terrain. Cet investissement est beaucoup plus rationnel et moins risqué que les 42 millions alignés pour le transfert de Pastore. Le retour sur investissement est quasi obligatoire par les retombés en termes de marchandising et de notoriété à l’étranger, en Asie notamment, où David Beckham est un demi-dieu.

Tout cela ne règle pas la question morale… Mais voilà une dimension ignorée par le monde du football et Leonardo en particulier.

LEONARDO, L’HOMME QU’IL NE FALLAIT PAS AU PSG

leonardo

leonardoOn savait depuis longtemps que cela avait toutes les chances d’arriver, mais le timing a transformé cette décision en farce ridicule. Se faire virer dans les heures qui suivent une victoire, une place de leader avec trois points d’avance et un titre de champion d’automne, voilà la triste expérience que vient de vivre Antoine Koumbouaré, le désormais ex-entraîneur du PSG. Une décision absurde et incompréhensible et qui porte la marque d’un homme qui est sûrement très content de lui à l’heure qu’il est : Leonardo, le directeur sportif du club parisien.

Le Brésilien est sûrement persuadé d’avoir contribué à faire du PSG un grand d’Europe. Pourtant, en pesant le pour et le contre, on ne voit pas très bien en quoi cela va aider le club à grandir. Il y a encore deux ans, ce dernier jouissait d’une image déplorable après la mort d’un supporteur. Depuis, des mesures drastiques ont été prises et les tribunes du Parc se sont pacifiées de manière inimaginable il y a encore quelques temps. Depuis le rachat du club a fait jaser et le recrutement de Pastore pour 42 millions d’euros aussi, mais la place de leader faisait passer les critiques pour de la jalousie.

Le recrutement de David Beckham, autant pour ses qualités marketing que sportives, montre bien que les dirigeants quatari sont très attachés à l’image du club. Car être un club aimé génère évidemment des revenus en produits dérivés. Du coup, on voit mal la cohérence de la stratégie de Leonardo. Le licenciement de Koumbouaré va largement nuire à l’image du club, qui était déjà largement le plus haï de France. Bien sûr, le PSG veut devenir une marque mondiale et le renvoi du Kanak ne va pas guère émouvoir en dehors de nos frontières. Mais tout de même, se mettre ses propres supporteurs à dos n’est pas vraiment le meilleur moyen de développer sa popularité.

Ensuite, l’erreur est aussi, et même avant tout sportive. L’équilibre entre un entraîneur et son effectif est une alchimie complexe et sûrement pas une science exacte. Les changements d’entraîneur en cours de saison ont depuis longtemps démontré leur inefficacité sans que cela ne mette fin à cette détestable tradition. Si le football se nourrissait de rationalité, ça se saurait. Rien n’assure qu’un grand nom, aussi ronflant soit-il, permettra à l’équipe de mieux marcher… tout simplement car elle peut difficilement mieux marcher. Certes, l’élimination en Ligue Europa a fait un peu tâche, mais après 18 ans de disette, la seule priorité ne peut être que le championnat. Le plus drôle est de penser que Leonardo et les Qatari rêveraient d’Arsène Wenger à la tête du PSG… Le même entraîneur qui avait eu droit à « Arsène who ? » en une des tabloïds anglais. Au moins, les dirigeants d’Arsenal savaient que compétence et notoriété ne sont pas toujours synonymes.

Enfin, ce renvoi est une mauvaise nouvelle pour le football en général. Pour son image tout d’abord. Mais ce sont surtout l’ensemble des dirigeants de club qui devraient réprouver cette décision. Ces derniers, dans leur grande hypocrisie, sont les premiers à déplorer quand un de leur joueur fait la mauvaise tête pour quitter au plus vite un club alors qu’il est encore sous contrat. Comment voulez-vous qu’ils soient crédibles quand eux-mêmes foulent au pied les contrats de leurs entraîneurs ? Dans un monde de gougnafiers (le mot est faible…), comment s’étonner quand quelqu’un oublie de se comporter comme un gentleman ?

Après 18 ans de disette, le supporter que je suis, ne peut souhaiter que le titre ne soit pas au bout de cette saison. Mais si le but n’est pas atteint, il y a une bonne partie de moi qui se réjouira quand même. Voilà à quoi mène la politique de Leonardo, un homme qui a définitivement quitté le cœur des supporters parisiens. Bien sûr, les résultats et le temps ont le pouvoir de tout effacer. Mais son comportement depuis sa nomination au poste de directeur sportif n’est pas celui d’un homme compétent. Encore moins celui d’un mec bien…

UN PARIS BIEN LANCE

psgbienlance

psgbienlanceEn 1994, alors que le PSG d’Arthur Jorge venait de remporter très logiquement le titre de champion de France, si on m’avait dit que 17 ans plus tard, le club parisien n’aurait toujours pas connu à nouveau une telle consécration, j’aurais sûrement ri au nez de mon interlocuteur. Pourtant, ce dernier aurait eu raison. Du coup, toutes ces années de déceptions ont rendu le supporter du PSG méfiant et quelque peu désabusé.

Je dois bien l’avouer, j’ai accueilli assez froidement l’arrivée des investisseurs qatari à la tête du club de la capitale. L’argent règne certes en maître sur la planète football, mais l’arrivée de ce genre de mécène n’a que rarement donné de résultats probants. Le meilleur exemple étant Manchester City… Mais ce début de saison est en train de me donner doublement tort.

Déjà parce que Manchester City semble lancé inexorablement vers le titre de champion d’Angleterre. Mais surtout parce qu’avec six victoires consécutives et une solide première place au classement, le PSG apparaît un peu plus à chaque journée comme le grand favori de la Ligue 1. Les commentateurs font parfois la fine bouche face au niveau de jeu, à la solidité de la défense ou le réalisme des attaquants. En attendant, les résultats sont là et les buts pleuvent. Et Javier Pastore, l’homme le plus cher de l’histoire du championnat de France, semble bien être le crack annoncé.

Alors oui, aujourd’hui, l’espoir renaît dans tous les cœurs des supporters parisiens. Les beaux principes d’éthique dans lesquels on pourrait se draper disparaissent avec les victoires qui s’enchaînent et ceux qui les usent encore passent de plus en plus pour des aigris. Cependant, on sait aussi qu’à Paris, tout ne se passe jamais comme ailleurs et on a trop souvent vu les résultats chuter avec le printemps. Mais cette fois, aucun fan n’a envie de faire preuve de circonspection.

Par contre, on a tous retrouvé l’envie de rêver !