THOMAS VOECKLER ET LES MEDIOCRES

thomasvoeckler

thomasvoecklerThomas Voeckler ne gagnera certainement pas le Tour de France. Mais cette hypothèse totalement farfelue il y a encore quelques jours a désormais quitté le monde de la science-fiction pour celui de l’improbable, mais pas impossible. La manière dont il a défendu son Maillot Jaune aujourd’hui lors de la grande étape pyrénéenne a épaté le monde du cyclisme, mais très certainement aussi le principal intéressé, qui ne s’imaginait pas suivre aussi facilement tous les meilleurs en haute montagne.

On le savait avant même le début de la Grande Boucle, mais Thomas Voeckler est dans la forme de sa vie. Son début de saison a été marqué par de très nombreuses victoires. Mais jamais on ne le considérait comme pouvant jouer un rôle pour le classement général. Mais voilà, son tempérament d’attaquant l’a conduit à dépasser tous ses objectifs. Si l’adage « seuls qui n’essayent pas sont sûrs d’échouer » peut tenir du lieu commun, Thomas Voeckler l’illustre pourtant à la perfection.

Le coureur français est l’héritier des grands attaquants d’hier. On pensait que la race s’était éteinte avec notre Jacky Durand national. D’ailleurs, le parallèle entre les deux est immédiat, les deux sachant compenser des moyens physiques pas forcément exceptionnels par un tempérament offensif, un courage sans faille et une intelligence rare dans le peloton. Jamais une course cycliste ne se gagne qu’avec la tête, les jambes jouent forcément, mais un peu de matière grise peut parfois faire la différence.

Le panache et la volonté de Thomas Voeckler tranche avec la médiocrité de l’esprit de ses principaux adversaires. Peut-être que le Tour sourira cette année enfin à Cadel Evans, l’homme qui n’attaque jamais. S’il était animé ne serait-ce que du dixième de l’esprit offensif du coureur de l’équipe Europcar, il y aurait longtemps qu’il aurait déjà été victorieux à Paris. Et que dire des frères Schleck qui courent les mains sur les freins. Leurs attaques d’une timidité maladive ne sont pas près de les conduire aux rêves de gloire tant espérés. Quant à Contador, il semble faire ce qu’il peut avec ses moyens actuels. Lui sait attaquer quand il le faut et ses adversaires ont tort de le laisser reprendre un peu plus de force chaque jour.

Ce Tour de France est enthousiasmant grâce à Voeckler et désespérant par la médiocrité de ses adversaires. Il est probable que la médiocrité finira par l’emporter. Et injustice sera alors faite !

JEU IDIOT POUR UN JEU SI BEAU

barcelone

barceloneLe concert de superlatifs qui a accompagné la saison du FC Barcelone n’aurait pas eu la même valeur si elle ne s’était terminée aussi triomphalement qu’hier soir. L’art et la manière avec laquelle le club catalan a remporté la Ligue des Champions laisse le monde du football émerveillé, presque incrédule devant un tel niveau de jeu. Et comme à chaque fois qu’émerge un champion ou une équipe d’exception, les commentateurs divers et variés s’adonnent au jeu futile des comparaisons.

Le FC Barcelone 2010-2011 constitue-t-il la meilleure équipe de tous les temps ? Voilà une question quelque peu absurde, mais qui peut alimenter indéfiniment les discours. Evidemment, tout cela reste pure supputation et ne repose sur rien d’objectif. Il est indéniable que l’équipe entraînée par Guardiola mettrait une volée au Brésil 1970, souvent considéré comme la meilleure équipe de tous les temps. Cela repose sur une différence dans les techniques de préparation physique, dont les progrès a incroyablement accéléré le jeu lors de ces dernières décennies. Alors à quoi bon les comparer ?

Je n’ai jamais vu jouer l’équipe de Pelé, ni la Hongrie 1954, ni le Milan AC de 1988, ni l’Ajax de 1970… J’aurais donc bien du mal à m’adonner au petit jeu des comparaisons. Par contre, depuis que je suis le football avec attention, c’est à dire 1990, je n’ai jamais eu l’occasion de voir une équipe affichant une telle maîtrise technique, un collectif aussi efficace et un jeu aussi parfait. Quant à Lionel Messi, il est encore trop tôt pour connaître exactement la place qu’il occupera dans l’histoire du football, mais à seulement 23 ans, ses performances le situent au niveau des plus grands.

En tout cas, tous les amateurs de football n’ont plus qu’une seule hâte : revoir jouer le FC Barcelone.

VIVE L’OL ! VIVE L’EUROPE ! VIVE LES FEMMES !

olchampiondeurope
olchampiondeuropeLa victoire hier soir des Lyonnaises en finale de la Ligue des Champions contre Postdam 2-0 constitue une bonne nouvelle à bien des points de vue. Déjà, pour l’ensemble du sport collectif français qui, sans cela, aurait connu une année vierge au niveau européen, après les défaites d’Arras (basket), Tremblay-en-France (handball) et du Stade Français (rugby) lors de leurs finales respectives. Et encore, ces trois clubs avaient accédé à la dernière marche de la « petite » Coupe d’Europe de leur sport. L’Olympique Lyonnais est lui bel et bien champion d’Europe. Un titre amplement mérité après avoir échoué de si peu la saison dernière.
 
C’est également une bonne nouvelle pour le sport collectif féminin, qui souffre dans notre pays d’un manque criant d’exposition médiatique. Pourtant les résultats sont souvent meilleurs que chez les garçons et dans la plupart des autres pays, un tel déséquilibre n’existe pas. A l’heure où le machisme de la société française fait débat, le peu de notoriété acquise hier soir par le football féminin est un tout petit pas, mais un pas dans la bonne direction. Alors certes, la qualité du spectacle d’hier soir n’était pas sûrement pas tout à fait à la hauteur de celui qui nous attend demain lors de la finale Barcelone-Manchester, mais ces jeunes femmes n’ont rien à envier à leurs homologues masculins en termes de technique et d’engagement physique. La seule grosse différence réside au niveau de la vitesse, ce qui fait ressembler un match de football féminin à un match des années 60. Mais avec la professionnalisation accrue, cet écart devrait régresser.

Enfin, cette victoire constitue évidemment une bonne nouvelle pour le football féminin, à quelques mois du début de la Coupe du Monde. Une compétition où les filles n’auront guère de mal à faire mieux que les garçons en Afrique du Sud. Si les Bleues semblent encore justes pour jouer le titre, leurs indéniables progrès leur offrent une vraie carte à jouer pour jouer les trouble-fêtes et venir titiller les favorites habituelles : Allemagne, USA, Chine…
 
Espérons que le football féminin français continue dans les prochaines années à nous offrir d’autres belles victoires comme celle-ci. Et peut-être alors que les soirées bière-pizza-foot prendront alors soudain une touche beaucoup plus glamour.

UN BIEN BEAU CHAMPION

lillechampion

lillechampionIls étaient peu nombreux à être prêts à miser une grosse somme sur un doublé lillois en début de saison. Pourtant, au final, le double triomphe des Dogues ne souffre d’aucune contestation et c’est toute la France du football qui salue unanimement l’équipe de Rudi Garcia. Elle était meilleure que toutes les autres, la voir accéder au titre de champion n’est donc que pure logique.

Mais si on attendait plus Marseille, Lyon ou le PSG, c’est sans doute par manque d’imagination. Car, même si c’est toujours facile a posteriori, tout cela était en fait totalement prévisible. En effet, le LOSC présentait dès l’entame du championnat de trois qualités qui font souvent les champions : une dynamique de progression, une stabilité dans l’effectif et un joueur de grande classe, capable de faire la différence.

Le premier point aurait été beaucoup plus frappant si les Nordistes n’avaient pas bêtement laissé échapper la qualification pour la Ligue des Champions au profit d’Auxerre lors de la dernière journée du précédent championnat. Mais même sans cela, cette équipe a progressivement acquis l’habitude de jouer la première moitié du classement, puis les places européennes. Il était donc logique que cette équipe finisse par se mêler à la lutte pour le titre.

Surtout que cette dynamique positive s’est couplée avec une forte stabilité de l’effectif. C’est là toute la différence entre Lille et Rennes, qui auraient pu poursuivre des trajectoires réellement similaires, si les Bretons ne perdaient régulièrement leurs meilleurs joueurs. Lille au contraire a su garder toutes ses forces vives et se renforcer progressivement. L’arrivée de Sow, en provenance de…Rennes, fut la dernière pièce du puzzle mis en place par Rudi Garcia. Et quel puzzle !

Enfin, le LOSC possède en Eden Hazard le meilleur joueur de notre championnat. Le jeune Belge a connu la même trajectoire que son club, élu deux années de suite meilleur espoir avant de recevoir cette année la récompense suprême lors des trophées UNFP. Un trophée mérité pour un joueur au talent pur de classe mondial. Reste à savoir s’il pourra encore rester longtemps dans le Nord, tant il attise l’appétit de tous les recruteurs européens.

Si ces trois facteurs lui ont permis de se mêler à la course au titre, un dernier élément a au final fait la différence. La qualité et l’apport des remplaçants. Si le trio offensif Sow-Hazard-Gervinho a largement contribué au titre, leurs remplaçants, De Melo-Obraniak-Frau a également joué un rôle majeur. Pour preuve, le but de l’international polonais en finale de la Coupe de France et celui de l’ancien Sochalien à Marseille, pour une victoire au Vélodrome qui se sera révélée décisive.

Enfin, Lille mérite son titre tout simplement parce qu’elle a produit le jeu le plus spectaculaire, le collectif le plus abouti et l’esprit offensif le plus marqué. Les titres ne vont pas toujours à ce type d’équipe, surtout à une époque où on valorise tellement les notions de « block-équipe » ou de « replis défensif ». Alors saluons encore une fois les joueurs de Rudi Garcia et espérons que le champion de France 2011-2012 soit aussi beau.

DE RETOUR POUR DE BON ?

richardgasquet

richardgasquetRichard Gasquet est depuis que je tiens ce blog un de mes sujets préférés. Il faut dire qu’il est certainement un des sportifs français dont le talent pur est le plus impressionnant. Un potentiel gigantesque malheureusement le plus souvent inexploité tant sa carrière est chaotique, avec des hauts, des bas et surtout des bas.

Si je n’avais pas écrit de billet à son propos depuis bien longtemps, c’est tout simplement qu’il était devenu doucement un acteur secondaire du tennis français, laissant les espoirs de gloire à Tsonga, Simon et Monfils. On s’était habitué à ses résultats médiocres et on espérait plus grand chose pour la fin d’une carrière qui s’annonce tout de même encore relativement longue.

Ses bons résultats de la semaine dernière à Rome, avec notamment une victoire sur Roger Federer, nous ont rappelé qu’il était encore bien vivant. Personnellement, cela m’a fait particulièrement plaisir, tant je continue à croire que, sans un mental défaillant, il lutterait régulièrement avec Nadal et Djokovic (enfin pas depuis 6 mois où personne ne peut lutter contre ce dernier) au sommet du tennis mondial. Il est sans doute trop tard pour cela, même si sa collaboration avec Sébastien Grosjean semble lui avoir fait beaucoup de bien. Mais l’éternel optimiste que je suis continue d’y croire ! Allez Richard !

 

FAUX PROBLEMES, MAUVAISES SOLUTIONS ET GROSSE BETISE

laurentblanc

laurentblancDécidément, le football français et ses instances aiment faire la une des médias pour des raisons totalement étrangères aux résultats sportifs. On pensait avoir connu le pire, mais le pire n’est jamais sûr. La FFF touche le fond mais creuse encore…

Cette polémique autour des propos tenus lors d’une réunion de travail sur l’instauration de quotas pour le recrutement des apprentis footballers prend une dimension médiatique absolument délirante. Bien sûr, le sujet est relativement grave, mais le traitement qui en est fait frise le n’importe quoi et élude totalement les vraies questions qui sont posées. Entre les vierges effarouchées et les inquisiteurs du dimanche, Laurent Blanc et ses collègues doivent vraiment se demander ce qu’ils arrivent, victime d’une tempête disproportionnée… et de leur propre bêtise.

Les discussions lors de cette fameuse réunion a porté sur deux sujets bien distincts. Tout d’abord, le problème des bi-nationaux qui finissent, après avoir fréquenté les différentes sélections françaises chez les jeunes, par choisir de jouer pour le pays d’origine de leurs parents. Effectivement, cela pourrait constituer en soi un problème. Sauf qu’il s’agit là d’un faux problème auquel on a tenté d’apporter une très mauvais réponse.

Tout ceci ne devrait soucier personne dans la mesure où cela est pratiquement sans conséquence pour l’Equipe de France. Si des joueurs choisissent de rejoindre une autre sélection, c’est dans quasiment tous les cas parce qu’ils savent bien qu’ils n’ont pas le niveau pour jouer sous le maillot bleu. Sur ces dix dernières années, les seuls joueurs dans ce cas-là qui auraient été susceptibles de le porter s’appellent Frédéric Kanoute et Moussa Sow… En dehors de ces deux-là, je ne vois qui on pourrait citer d’autre. Et si encore, les sélections qui profitaient de cet apport de joueurs formés par la FFF figuraient parmi nos plus dangereux rivaux. Bien sûr il y a eu la défaite contre le Sénégal en 2002, mais ce n’est pas non plus l’Allemagne, le Brésil ou l’Italie qui profitent de cette situation.

La France devrait donc au contraire être fière de voir tant des joueurs qu’elle forme revêtir un maillot national. Les conséquences restent minimes tant que les Adil Rami, Mamadou Sakho ou Yann M’Vila jouent bien sous le maillot bleu. En ce sens, Laurent Blanc mène un combat inutile, compréhensible d’un côté, mais qui prête trop à confusion pour y consacrer la moindre énergie. Mais dans ce domaine, il est vraiment détestable de voir ses propos largement déformés et les passages de son intervention où il insiste sur le fait qu’il se moque complètement du fait que l’Equipe de France puisse être composés essentiellement de joueurs de couleur aussi peu relayés dans une presse, qui se rue par contre sans scrupule sur des citations beaucoup plus tendancieuses.

Le deuxième sujet est lui un vrai sujet. A-t-on, ces dernières années, privilégié à l’excès les qualités physiques des jeunes joueurs que l’on a formés ? Les succès récents de l’Espagne et de Barcelone ont rappelé au monde entier quel merveilleux football on pouvait pratiquer avec des joueurs mesurant moins d’1m80 sous la toise. Voilà, un débat technique qui n’aurait du intéresser que les mordus de football. Cependant, a surgi au milieu de la conversation, l’image d’Epinal du grand black costaud…

Associer des qualités physiques à un couleur de peau est très vite taxé de racisme. C’est loin d’être faux dans bien des cas, car ce genre de propos sert souvent des discours aux relents nauséabonds. Mais si on en reste à un discours scientifique et rigoureux, qui maîtrise la notion de variations au sein d’une population, il ne s’agit que de faits que l’on ne peut nier. Dire que les Norvégiens sont blonds est une affirmation fausse en soi, ce qui n’est pas le cas lorsque l’on dit la majorité des Norvégiens sont blonds. Mais dans ce cas, cela ne choquera personne et personne ne vous taxera de racisme anti-Norvégien. Par contre, dire que les noirs courent vite, affirmation tout autant rigoureusement inexacte, vous exposera aux pires accusations.

Le raccourci qui apparaît dans les échanges rapportés par le site Médiapart tiennent de l’approximation regrettable et de la simplification à outrance. Laurent Blanc et d’autres présents à cette réunion devraient repenser à Yvon Le Roux, défenseur central de l’Equipe de France des années 80, et surnommé l’armoire bretonne. Le parallèle entre la couleur de peau et le physique privilégié par les recruteurs étaient donc totalement superflu, n’a rien apporté de plus au fond du problème et n’a fait que créer une polémique aux proportions incroyables. Il n’empêche que si on est très heureux de voir un Sakho ou un M’Vila en Equipe de France, on aimerait aussi que les futurs Gameiro ou Nasri soient un peu plus nombreux.

La perte de qualité technique des joueurs formés ces dernières années en France est indéniable. Cela provient sans doute de la formation qu’ils sont reçus, mais quand Lilian Thuram, que l’on a connu nettement plus inspiré, prétend que cela en est la seule cause, il dit une connerie aussi grosse que son talent. Les centres de formation, qu’ils soient fédéraux ou liés aux clubs, recrutent bien des jeunes selon certains critères et il est évident que ces derniers jouent un rôle dans le type de joueur qui est susceptible d’en sortir quelques années plus tard. Avoir une réflexion sur la nature de ces critères est une démarche nécessaire et salutaire.

Mais il est sûr que la couleur de peau ne doit pas en faire partie…

LA FERME JOSE !

josemourinho

josemourinhoJosé Mourinho est sans doute le meilleur entraîneur au monde. Peut-être même le meilleur de l’histoire. C’est aussi un vrai personnage, unique et inimitable. Une personnalité exceptionnelle qui peut engendrer aussi bien une admiration sans borne, que la haine la plus tenace. Un homme fait pour marquer l’histoire et rester à jamais une légende du football. Mais depuis hier soir, il ferait mieux de la fermer et d’arrêter de se couvrir de ridicule.

Qu’il ose dire que Pep Guardiola devrait avoir honte de la manière dont son équipe l’emporte en Ligue des Champions contre la sienne dépasse de loin toutes les inepties qu’il nous avait livré jusqu’alors. Car si quelqu’un a déshonoré le football hier soir, c’est bien lui et son équipe. Qu’il n’ait pas son pareil pour élaborer des tactiques pour briser le jeu de l’adversaire reste incontestable. Mais cela ne devrait pas l’empêcher de reconnaître que le jeu de Barcelone est tout simplement trop extraordinaire pour pouvoir être brisé ainsi.

Si l’arbitrage portant une lourde responsabilité dans son élimination il y a trois ans avec Chelsea, l’expulsion de Pepe hier soir ne peut souffrir d’aucune contestation. Au pire, elle est sévère, mais en rien scandaleuse, surtout à la vue de l’ensemble de l’œuvre de son équipe. Un tel dénouement apparaît même logique, tant son équipe s’est concentré uniquement à détruire, jamais à construire. Tout mise sur l’agressivité ne peut que se terminer ainsi, car il arrive toujours un moment où un joueur va en perdre le contrôle, la fatigue aidant et la lucidité déclinant.

José Mourinho a fait un choix pour son équipe. Certes, il avait marché lors de la finale de la Coupe du Roi, mais de manière quelque peu miraculeuse. Et les miracles ne se reproduisent rarement deux fois de suite. Tout miser dessus une nouvelle fois était tout simplement suicidaire. Il s’agit là d’une erreur. L’erreur est humaine, mais l’entraîneur portugais, à l’égo surdimensionné (doux euphémisme), ne se considère pas vraiment comme humain, il se considère au-dessus de ça. Il ne admettra jamais sa faute, même si, il n’y a qu’un fautif, lui-même.

L’attitude de José Mourinho est honteuse. Comme l’est le gâchis qu’a représenté le match d’hier soir, transformé pendant plus d’une heure en boucherie ou en concours de labours, quand il aurait du être devant les yeux du monde entier un spectacle formidablement enthousiasmant. Il en a privé tous les amoureux du football et ces derniers ne sont pas près de lui pardonner.

UN POETE CHEZ SILVIO !

tayetaiwo

tayetaiwoCe petit billet ne portera pas sur les talents de chanteur de Taye Taïwo, dont on a déjà largement parlé, de manière totalement ridicule, comme s’il s’agissait d’un crime ou d’une affaire d’état. Non, je veux plutôt revenir sur une information qui me laisse quelque peu circonspect. En effet, le défenseur nigérian serait sur le point de signer au Milan AC…

Je reconnais que ce joueur possède des qualités physiques impressionnantes, une frappe de balle surpuissante et une combativité indéniable. Mais tout de même, malgré une progression constante ces dernières années, il est loin d’être le meilleur arrière latéral de notre championnat. Il a passé une bonne partie de la saison sur le banc des remplaçants et s’il est le héros, pour bien des raisons, de la finale de la Coupe de la Ligue, il serait inimaginable de le voir figurer dans l’équipe type de la saison.

Alors quelle mouche peut bien piquer le futur (c’est quasiment certain désormais) champion d’Italie ? Pourquoi recruter un joueur qui n’est même pas titulaire indiscutable dans un championnat de niveau inférieur ? Bon, ok, j’admets, il est gratuit et en ces temps de prix des transferts délirants, c’est un atout inégalable pour accéder aux meilleures équipes. Mais le fait qu’il soit en fin de contrat ne changera pas grand chose au caractère brouillon de son jeu et sa technique approximative.

Je me trompe peut-être, mais il me semble que ce transfert est une nouvelle preuve que certains joueurs manquent totalement de jugeote et sont prêts à signer dans n’importe quel club, du moment que le salaire suit et que le prestige flatte l’égo. De mon point de vue, Taye Taïwo est surtout bien partie pour cirer le banc milanais et a toutes les chances de disparaître rapidement de la circulation.

J’espère pour lui me tromper. A la fois, Adebayor a bien nominé au Ballon d’Or. Les chèvres du championnat de France se transforment parfois en stars du football à l’étranger.

LA JUSTICE NE PRETE QU’AUX GRANDS

cristianoronaldo

cristianoronaldoLe football a ceci de terrible que la justice n’y triomphe pas toujours, même sans parler de tricherie. Pourtant la compétition, quand elle est loyale, est censée sacrer au final le plus fort, le plus méritant, celui qui a porté au plus haut les valeurs de sacrifice et d’abnégation. Le meilleur est censé y triompher. Mais le ballon rond, s’il n’a pas les rebonds capricieux du ballon ovale, ne roule pas toujours dans la direction que la logique, et j’ai envie de dire la morale sportive, devrait lui imposer.

La finale de la Coupe d’Espagne hier soir en est une nouvelle preuve. La victoire du Real Madrid ne constitue pas une si grande surprise que cela dans l’absolu, même si le FC Barcelone partait tout de même favori. Pourtant, dans le jeu, il n’y a pas eu photo, malgré une première mi-temps où les joueurs de Guardiola ont été complètement étouffés. Car ensuite, leur domination fut totale, signant des mouvements collectifs de toute beauté, dont les Madrilènes semblaient totalement incapables, ancrés dans une organisation défensive dont le seul but était de détruire le beau jeu catalan.

Et il aura suffit d’un éclair de génie pour tout faire basculer en sens contraire. Un éclair signé du joueur qui symbolise si bien cet esprit individuel face à la force collective barcelonaise. Cristiano Ronaldo a marqué ce but qui a tout changé, alors même que son match s’était jusqu’à lors résumé à une série d’actions égoïstes et désespérées, se terminant invariablement par une perte de balle, après laquelle ses coéquipiers étaient priés de courir pour la récupérer.

Injustice est faite a-t-on envie de dire ! Mais la victoire du Real de Madrid n’a rien d’injuste. Elle confirme juste qu’à ce niveau la plus-value d’un talent individuel comme celui du Portugais représente un atout qui peut faire la différence, même quand les circonstances semblent contraires. Mais dans le camps d’en face, les joueurs de cette trempe ne manquent pas non plus. Alors, il ne tient plus qu’à eux de prendre leur revanche en demi-finale de Ligue des Champions.

Et les spectateurs continuent d’en saliver d’avance !

LE MONDE DU FOOTBALL A L’HEURE ESPAGNOLE

messironaldo

messironaldoDepuis le double triomphe à l’Euro et lors de la dernière Coupe du Monde de la « Roja », le monde du football parle désormais espagnol. Cela n‘est plus une mode, c’est un engouement. On ne jure plus que par Barcelone et le Real Madrid. Les quatre matchs que vont disputer ces deux clubs l’un contre l’autre en moins d’un mois passionne déjà le monde, comme jamais pour des matchs concernant deux équipes du même pays.

Une telle passion est-elle justifiée ? Si on en croit le premier volet du duel Barca-Real d’hier soir, pas totalement. Un match d’un incroyable niveau technique, mais plutôt fermé, qui a basculé sur deux pénaltys plutôt contestables. On était loin du prodigieux spectacle du match aller. Cependant, cette rencontre était sûrement celle qui recouvrait le moins d’enjeu, le titre étant déjà promis aux joueurs de Guardiola, quand bien même ils auraient perdu hier soir.

Mais si le monde est tourné vers l’Espagne, ce n’est pas que pour les qualités collectives des équipes qui y évoluent. Le football, c’est comme la politique, cela devient vraiment passionnant quand il devient une histoire d’hommes. Il s’agit bien sûr avant tout de l’affrontement entre deux équipes, deux cultures, deux histoires. Mais le duel entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo est la cerise qui rend le gâteau définitivement irrésistible !

Lequel des deux est le meilleur joueur du monde ? Voilà une vraie question existentielle qui anime les débats des amateurs de football partout dans le monde, même si l’Argentin a pris une longueur d’avance depuis deux ans. Et ce qui est merveilleux, c’est qu’il s’annonce sans fin, puisqu’il n’y a aucune façon objective d’y répondre. C’est pour ce genre de discussion interminable et totalement vaine que parler football est une activité si universelle.

Il nous reste encore trois FC Barcelone-Real de Madrid pour alimenter la polémique. On s’en régale d’avance. Avant ceux de l’année prochaine…