Ce texte, j’avais d’abord l’intention de l’écrire au soir du premier tour de l’élection Présidentielle quand le score d’Anne Hidalgo est apparu inférieur à 2%, en dessous du score de Jean Lassalle ou Nicolas Dupont-Aignan. Je n’ai pas pris alors le temps de le faire et c’est tant mieux car il s’est passé beaucoup de choses depuis et j’ai beaucoup d’autres choses à vous dire. Il ne s’agit pas ici de pérorer sur le thème « je vous l’avais bien dit ». Je n’en tire aucune fierté et j’aurais aimé avoir tort. Cependant, il y a dans ma démarche un espoir de faire sortir certains d’entre vous du profond aveuglement dans lequel tout membre du Parti Socialiste est aujourd’hui plongé. Car s’il ouvrait les yeux, il verrait à quel point il n’y a plus aucune raison d’y rester.
Face au score de 1,74%, j’ai lu les nombreux textes ou commentaires sur les réseaux sociaux sous forme de « oui, mais »… Oui, mais le programme était bon. Oui, mais le résultat est injuste. Oui, mais des lendemains meilleurs viendront. Oui, mais c’est la faute aux médias. Non, mes camarades, si vous m’autorisez à vous appeler encore ainsi, derrière un tel score, il n’y a pas de « mais ». Il signe un échec absolu, total et qui ne peut appeler qu’à une remise en question sévère, pour ne pas dire totale. Et il faut comprendre que ce score et cet échec est aussi le vôtre. Je suis resté assez longtemps au PS pour considérer que c’est aussi le mien. Mais dans une telle situation d’échec, j’ai fait ce que j’avais à faire. Ouvrir les yeux, arrêter de prétendre que j’allais changer la vie des gens grâce au PS et partir.
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Le polar est un genre qui rempli des mètres et des mètres de rayon dans les librairies. Il n’est donc pas toujours évident de trouver celui qui va vraiment se démarquer des autres. On peut bien sûr se fier aux auteurs qui ont acquis le statut de valeur sûre du genre. Ou on peut compter sur le hasard. Ou encore sur le bon goût présumé de ses voisins quand il laisse à disposition des livres dans le hall de votre résidence. C’est ainsi que j’ai pu mettre la main sur Au Lieu d’Exécution de Val McDermid. Un roman qui n’a rien de très original, mais qui est assez bien mené pour se laisser lire avec plaisir.
Après le polar dans la Chine contemporaine avec les Courants Fourbes du Lac Taï, retour au polar dans la Chine impérial du 7ème siècle avec de nouvelles aventures du Juge Ti. Une façon de comparer les époques et de mieux comprendre comment les absurdités du régime communiste, délicieusement décrites par Xialong Qiu, ont des racines profondes dans la culture chinoise. Certes, cela se produit à travers un récit écrit par un Hollandais, mais quand on connaît la vie de Robert Van Gulik, on peut estimer qu’il sait de quoi il parle. C’est pourquoi, on peut apprécier Le Paravent de Laque pour toutes ses valeurs.
Dans notre pays, nous vivons la guerre comme quelque chose de lointain, pouvant difficilement nous atteindre. Certes, les événements en Ukraine ont rapproché cette réalité de nous, mais sans pour autant nous la faire vivre concrètement. Nous oublions ainsi facilement certains de nos compatriotes, engagés dans des conflits lointains, la vivent concrètement. Et rentrent au pays avec leurs blessures, qui ne sont pas toujours que physiques. Sentinelle Sud nous raconte le retour plus que difficile de soldats ayant combattu en Afghanistan. Un sujet quasiment absent du cinéma hexagonal.
Certains noms nous semblent familiers car nous avons l’occasion de les entendre régulièrement. Mais en prenant un peu de recul, on s’aperçoit parfois que seul le nom nous est familier et qu’on ne sait finalement pas vraiment de qui il s’agit. Celui de Leila Slimani entrait pleinement pour moi dans cette catégorie. En effet, son nom ne m’évoquait en fait que la polémique née de son journal du confinement dans le journal le Monde, sans que je me demande vraiment jamais à quel titre elle avait été invité à proposer une chronique dans un tel quotidien. J’en sais désormais un peu plus après avoir lu Chanson Douce, le roman pour lequel elle a reçu le Prix Goncourt.
La Chine constitue un merveilleux décor pour les polars. Et ce quelle que soit l’époque pendant laquelle se déroule l’intrigue. J’ai écrit plusieurs avis sur des épisodes des enquêtes du Juge Ti (un autre à venir très bientôt) qui nous font voyager loin dans le passé. Les romans de Qui Xiaolong nous emmènent eux dans une Chine contemporaine au fonctionnement marqué par une absurdité imposée par la dictateur du Parti au pouvoir. Les Courants Fourbes du Lac Taï nous permet d’en saisir toute la portée, tant son auteur s’amuse à dépeindre les travers de son pays natal avec humour et ironie. Pour notre plus grand plaisir.
Après plusieurs années de bons et loyaux services, le filon vient de s’épuiser. Avec Sarko et Vanzetti, j’ai lu le dernier Poulpe faisant partie du lot que j’avais récupéré chez une amie. Ce personnage aura accompagné ma vie de lecteur un long moment et si ses aventures sont très inégales, il me manquera forcément un peu. Certes, je pourrais très bien compléter ma collection, sachant que je n’aurais que l’embarras du choix, vu l’aspect pléthorique de cette série. Pas sûr d’aller jusque là, car il occupe déjà une belle place dans ma bibliothèque, mais en attendant, j’ai pu savourer cet ultime volume.
Les Crevettes Pailletées nous avait offert un moment de cinéma sympathique, mais quelque peu inabouti. Elles nous devait donc une revanche. Cela tombe bien puisqu’elles reviennent sur grand écran dans la Revanche des Crevettes Pailletées. Un film qui prend une dimension supplémentaire dans le contexte actuel, puisqu’il nous offre comme décor une Russie minée par l’intolérance et la corruption. Cela renforce l’aspect politique de cette comédie qui ne cherche pas qu’à nous amuser. Entre deux vrais fous rires, il nous apporte aussi de quoi réfléchir.
Je dénonce ici souvent la funeste habitude des éditeurs français à découper des œuvres anglo-saxonnes en plusieurs tomes totalement artificiels. Le grand classique de Dan Simmons, la Chute d’Hypérion, n’échappe pas à cette pratique un rien barbare, puisqu’il se retrouve coupé en deux, sans aucune justification, dans son édition française, alors qu’il forme un tout de manière évidente. Bref, cela ne nous empêche pas de l’apprécier à sa juste valeur en lisant les deux morceaux d’une traite et en apprécier toute la qualité et la cohérence.
Adia Victoria est une compositrice et chanteuse américaine et A Southern Gothic représente son troisième album, sorti en 2021. Sa voix claire mais profonde nous fait découvrir une personnalité musicale agréable. Les instrumentations sont sobres, mais s’accompagnent d’un minimum de travail sur les sonorités. C’est maîtrisé et solide. On appréciera notamment des titres blues-rock très réussis. La musique prend souvent des accents rock plus classiques, mais aucun titre n’est dénué d’une certaine suavité. Ceux-ci s’enchaînent en restant dans une qualité haute. Sans être révolutionnaire, cet album s’avère très plaisant à écouter.
On reste sur le continent américain mais on descend plus au sud, au Brésil précisément pour découvrir Drama de Rodrigo Amarante. On y apprécie des rythmes chaloupés et une voix plutôt agréable elle-aussi, porteuse d’une sensualité énergique. On se laisse donc charmer par cette douceur enjôleuse et cette musique sobre et maîtrisée. Mais peu à peu, l’album prend des actions plus pop, avec notamment plusieurs titres en anglais, nettement moins intéressants. Cela nous laisse finalement sur une impression mitigée, alors que les débuts nous promettait plutôt de l’enthousiasme.
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