HOME, BEFORE AND AFTER (Regina Spektor), FEAR FEAR (Working’s Men Club), LAST NIGHT IN THE BITTERSWEET (Paolo Nutini) : Valeurs sûres

Home, Before and After de Regina Spektor : Magie de la voix

Home, Before and After de Regina SpektorOn débute avec une artiste que j’adore, Regina Spektor, américaine d’origine russe. J’avais déjà apprécié pleinement ses albums précédents : What We Saw From the Cheap Seats et Remember Us to Life. Home, Before and After, sorti en 2022, ne m’aura pas déçu non plus. La magie opère dès les premières secondes. On est envoûté par sa voix et la douceur qui s’en dégage, même dans certains titres plus chaotique. L’album propose une vraie variété. Le résultat est solide, mais malgré tout inégal. Le positif domine néanmoins largement. On retiendra notamment le titre What Might’ve Been.

Fear Fear de Woking’s Men Club : Insupportable

Fear Fear de Working's Men ClubOn poursuit avec les Anglais de Working’s Men Club et leur album Fear Fear. Dès les premières minutes, leur musique électro se montre criarde et, disons le clairement, insupportable. La voix prend des sonorités des années 80, mais sonne comme une mauvaise imitation. Le ton est parfois sombre, mais en tout cas, jamais harmonieux. Les sonorités cassent les oreilles par leurs constances dans le registre pénible. Une version de luxe existe qui rajoute quelques remixes sans intérêt.

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SPIDER-MAN : ACROSS THE SPIDER-VERSE : Plein les yeux

Spider-man : across the Spiderverse affiche

Spider-Man: New Generation avait représenté une merveille de film d’animation ayant fait l’unanimité. Cela avait bousculé les codes du genre aussi bien visuellement que dans la narration. Qui aurait pu imaginer un film d’une telle qualité faisant revêtir à un cochon le costume de l’homme araignée ? Cinq ans plus tard, on pouvait redouter que la magie n’opère pas de nouveau avec une suite obligée. Mais Spider-Man : Across the Spider-Verse dépasse toutes les attentes. Pour citer un grand poète de notre époque : c’est de la bombe, bébé !

De surprises en surprises

Spider-Man : Across the Spider-Verse nous surprend à chaque scène ou presque. On ne s’attend jamais à ce qui va se passer ensuite. Le point de départ de l’histoire ne laisse en rien présager la dimension qu’elle va finir par prendre. Tout va crescendo. Et en premier lieu l’enthousiasme du spectateur devant ce spectacle foisonnant et qui ne lui laisse que peu de répit. Du coup, on en voit pas les minutes passer, happé dans un tourbillon d’images et de péripéties. Chaque élément prend une épaisseur étonnante, les personnages à première vue anodins deviennent marquants pour nous laisser haletant et avide de voir la suite.

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JEANNE DU BARRY : La force du point de vue

Jeanne du Barry affiche

L’Histoire, celle avec un grand H, se raconte forcément du point de vue de ceux qui l’écrivent. Et elle a longtemps été écrite avant tout par des hommes. Du coup, beaucoup de figures féminines sont restées dans l’ombre ou sont apparues sous un jour ne correspondant certainement pas à la réalité. Ce qui est raconté dans Jeanne Du Barry n’a certainement pas non plus valeur de vérité historique. Cela reste simplement un film, une fiction historique. Mais cela fait du bien de voir l’Histoire racontée d’un point de vue qui change de celui auquel on est habitué.

Point de vue assumé

Maïwenn assume pleinement sa volonté de réhabiliter le personnage historique de fut la Comtesse du Barry. C’est un film qui porte une vision, un propos et résonne comme un miroir de certains maux de notre époque. Le caractère franc de la démarche, que l’on peut qualifier de féministe, lui donne tout son intérêt. Il n’y a pas tromperie sus la marchandise et en acceptant la part de subjectivité, on peut même trouver Jeanne Du Barry passionnant par moment. Personne n’est encore là pour témoigner de à quel point la subjectivité l’emporte sur l’objectivité de toute façon. Mais cela serait vrai pour n’importe quel récit des mêmes faits.

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LES GARDIENS DE LA GALAXIE VOL. 3 : Humour et émotion

Les gardiens de la galaxie vol.3 affiche

A travers mes critiques, je dresse le récit de la chute qui semble sans fin de l’univers cinématographique Marvel vers un océan de médiocrité. Films après films, même les fans inconditionnels ne peuvent qu’exprimer leur déception. Mais certains, comme moi, garde toujours l’espoir d’une renaissance. Les Gardiens de la Galaxie vol. 3 entretient la flamme en nous offrant le meilleur film de cet univers depuis longtemps. Grâce à l’humour, qui a toujours fait la force de la franchise. Mais aussi une vraie pointe d’émotion.

Les personnages prennent de l’épaisseur

Musique et humour nous avaient fait tomber amoureux du premier épisodes des Gardiens de la Galaxie. Les Gardiens de la Galaxie vol. 3 reprend ces ingrédients au sein d’une intrigue qui propose ce qu’il faut de péripéties et de rebondissements pour nous apporter beaucoup de plaisir aux spectateurs. Mais James Gunn s’est efforcé d’apporter quelque chose de plus. En effet, il s’efforce de donner une réelle épaisseur à ses personnages pour qu’ils dépassent leur statut d’anti-héros sympathiques et un rien comiques. Et le plus surprenant est de voir que c’est Rocket Racoon qui bénéficie le plus de cette évolution.

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WE’VE BEEN GOING ABOUT THIS ALL WRONG (Shanon Van Etten), CRUEL COUNTRY (Wilco), A BIT OF PREVIOUS (Belle and Sebastian) : Pour se poser

We’ve Been Going About This All Wrong (Shanon Van Etten) : Ambition vs talent

We've Been Going About This All Wrong de Shanon Van EttenOn débute cet avis musical avec l’Américaine Shanon Van Etten et son album We’ve Been Going About This All Wrong, sorti en 2022. Il nous permet d’entrer dans son univers en douceur. Mais on tique un peu en entendant sa voix haut perchée, pas totalement agréable. Elle nous livre une musique pop posée, ponctuée de quelques envolées mélodiques. Si ce n’est ce petit problème de voix, ce n’est pas désagréable du tout. Mais l’artiste ne possède pas tout à fait le talent à la hauteur de son ambition. Elle fait preuve de maîtrise et de solidité certes, mais le résultat est tout juste propre. Trop propre.

Cruel Country (Wilco) : Country intimiste

Cruel Country de WilcoOn poursuit avec Wilco, un groupe habitué de ces pages, puisque c’est le cinquième album dont je parle ici. Cruel Country est leur douzième. J’ai d’ailleurs raté le précédent, Ode to Joy, sorti entre temps depuis Schmilco en 2016. Mais revenons à celui qui nous intéresse aujourd’hui. On y retrouve leur country intimiste, qui est ici particulièrement épurée. La voix de Jeff Tweedy (dont je parle aussi souvent des albums) se montre séduisante, à la fois claire et profonde. Ils font preuve comme toujours d’une belle maîtrise et d’une vraie conviction. Tout coule avec douceur. Sans aspérité. On peut d’ailleurs se demande si c’est un mal ou un bien car l’intérêt de l’auditeur s’efface quelque peu avec le temps. Il faut dire que l’album ne compte pas moins de 21 titres.

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NOTRE TOUT PETIT PETIT MARIAGE : Petit rire franc

Notre Tout Petit Petit Mariage affiche

Qu’il y a-t-il de mieux qu’un bonne comédie ? Ah non, j’ai déjà utilisé cette idée d’introduction pour ma précédente critique, en parlant de polar. Pourtant, ça aurait pu marcher car rire fait toujours du bien dans un monde qui ne donne pas uniquement envie de sourire. C’est pourquoi, après une bande-annonce qui nous a offert quelques éclats, nous sommes allés voir Notre Tout Petit Petit Mariage. Les critiques, aussi bien presse que spectateurs, sont désastreuses, mais nous, on a bien ri. Et c’est tout ce qui compte !

Sans temps morts

Le grand défaut de beaucoup de comédies est le manque de rythme. Notre Tout Petit Petit Mariage n’en manque pas. Tout n’est pas drôle, l’humour est parfois un rien lourdingue, mais comme un gag chasse l’autre rapidement, on ne reste jamais très longtemps sur une mauvaise impression. Et surtout on ne s’ennuie jamais. Si on ajoute à ça, deux protagonistes principaux qui forcent notre affection, on se laisse porter par cette histoire. Le résultat n’est certainement pas un chef d’œuvre du genre mais un film qui remplit pleinement sa mission. Celui de nous distraire et de nous faire rire.

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MISANTHROPE : Bon comme un bon polar

Misanthrope affiche

Qu’il y a-t-il de mieux qu’un bon polar ? Certes, certains répondront une bonne comédie ou un bon film de science-fiction car tous les goûts sont dans la nature. En tout cas, un film réussi de ce type est toujours un plaisir. Misanthrope n’évoquera plus uniquement une pièce de Molière, mais bien désormais un excellent film. Un polar très classique dans toutes ces dimensions mais qui restera une des meilleures productions du genre de cette année. Il signe en beauté l’arrivée du réalisateur argentin Damián Szifrón (les Nouveaux Sauvages) à Hollywood.

Base classique

Une enquête menée par un duo, composé d’un inspecteur expérimenté mais pas toujours bien vu par sa hiérarchie, à force de ne pas toujours se plier à ses injonctions, et une jeune policière à la personnalité sortant de l’ordinaire et au caractère quelque peu asocial. Face à eux, un tueur en série aux motivations difficilement indéchiffrable. Misanthrope repose donc sur des éléments qui ont servi de fondations à de nombreux autres polars. Mais le tout se démarque malgré tout largement du commun du genre. Grâce à un scénario parfaitement écrit, aussi bien dans l’exploration de la psyché des personnages que du déroulé de l’intrigue jusqu’au dénouement final.

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L’EMPEREUR-DIEU DE DUNE (Frank Herbert) : Ver philosophe

L'Empereur-Dieu de Dune

Imaginez un personnage mi-homme, mi vers géant. Pas facile ? Pourtant, sous la plume de Frank Herbert, cela devient possible. Cette simple idée résume bien ce qui donne son caractère unique à l’univers de Dune qu’il a crée il y a près plus d’un demi-siècle. L’Empereur-Dieu de Dune se déroule 3500 ans après les Enfants de Dune. Le récit se situe pourtant réellement dans la droite lignée des romans précédents. Cela aussi souligne la dimension de l’œuvre.

Trouble de l’imagination

L’Empereur-Dieu de Dune est l’épisode le plus fascinant de la saga (jusqu’à présent). Pas forcément le meilleur ou le plus passionnant (le premier tome restant hors d’atteinte à ce niveau-là), mais celui qui trouble le plus l’imagination. Beaucoup d’éléments pourraient prêter à sourire si elles étaient sortis de leur contexte, mais ici tout a un sens et concourt à un récit totalement unique. On regrettera peut-être qu’encore une fois, Frank Herbert ne semble pas forcément très bien comment apporter une conclusion aussi forte que l’intérêt et la curiosité qu’il a fait naître.

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DONJONS & DRAGONS : L’HONNEUR DES VOLEURS : Bien joué !

Donjons & Dragons : l'Honneur des Voleurs affiche

Tous les amateurs du jeu de rôle Donjons & Dragons tentent encore d’oublier le film qui porte le même nom et sorti en 2000. Un film qui réussissait l’exploit de rendre Jeremy Irons terriblement mauvais dans un rôle de grand méchant passablement ridicule. L’arrivée de Donjons & Dragons : l’Honneur des Voleurs représentait donc l’occasion de laver cet affront et d’enfin relier comme il se doit cet univers ludique si riche et le grand écran. Le moins que l’on puisse dire c’est que ce film y parvient, parvenant même à séduire ceux qui n’ont jamais lancé un D20 de leur vie.

Humour dans le coffre

La première force de Donjons & Dragons : l’Honneur des Voleurs est d’avoir compris quelque chose de fondamental. Puisqu’il s’agit de l’adaptation d’un jeu, pas question de se prendre totalement au sérieux. L’humour et la légèreté parcourent donc ce film, ce qui ne lui enlève rien au souffle épique qui le parcourt. Le tout est raconté avec beaucoup de rythme et de rebondissements. Il nous fait rencontrer une galerie de personnages plutôt savoureux. Résultat, on ne s’ennuie pas une seule seconde. Que l’on connaisse ou pas l’univers du jeu.

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LES TROIS MOUSQUETAIRES : D’ARTAGNAN : Héros éternels

Les Trois Mousquetaires : D'Artagnan affiche

Certains héros ne meurent jamais. Parfois, ils disparaissent quelques temps des écrans, mais ils y reviennent inlassablement. Pendant mon enfance, les Trois Mousquetaires avec Bourvil passait régulièrement à la télé. Je doute que beaucoup des enfants d’aujourd’hui ne voit jamais ce grand classique. Ils n’entendront sûrement jamais parlé de la tentative de modernisation de 2011. Par contre, beaucoup d’entre eux verront Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan et François Civil remplacera dans les cœurs tous ses prédécesseurs. Les nostalgiques le regretteront. Mais c’est juste la preuve que l’œuvre d’Alexandre Dumas est éternelle.

Savoir adapter

Le casting était alléchant. Presque un peu trop et certains pouvaient se montrer sceptiques. Mais Martin Bourboulon n’a pas fait preuve de paresse et a tout fait pour faire de les Trois Mousquetaires : D’Artagnan un succès. Si le scénario fait quelques infidélités à Dumas, c’est au service du rythme et de la tension. Il s’agit bien d’une adaptation pour le cinéma avec tout ce que ça implique. Le résultat est convaincant, même si les amateurs du roman pourront débattre à l’infini sur la pertinence de chacun des choix. Mais ils pourront tous reconnaître qu’ils se sont laissés entraîner par le film et qu’ils ont passé un bon moment.

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